Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 25.05.2021 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 698 fois

LE 7H50 du directeur du Pont du Gard, Sébastien Arnaux : « On traverse la crise et on prépare l’avenir »

Sébastien Arnaux, directeur du Pont du Gard Photo DR

Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, l’aqueduc romain accueille à nouveau les visiteurs. Son directeur Sébastien Arnaux espère que la clientèle française compensera l’étrangère. Interview.

Objectif Gard : Le Pont du Gard et ses terrasses ont rouvert avec l’assouplissement des règles sanitaires. Les visiteurs sont-ils au rendez-vous ?

Sébastien Arnaux : Oui ! Et ça fait plaisir de voir du monde ! Notre premier visiteur était un étudiant italien qui, sur la route pour rentrer chez lui, a fait un tour au Pont du Gard. Normalement en mai et juin, nous avons des groupes scolaires et ceux des tours opérateurs. Ce n’est pas le cas en ce moment. Notre clientèle est individuelle. Ce sont des Français qui viennent faire le pont dans le Gard ou des Européens en vacances. Il ne faut pas trop fantasmer sur la clientèle étrangère…

Depuis mercredi, le restaurant La Terrasse et la boutique du site sont rouverts. Un bon signe pour les finances du site ? 

Oui, la fermeture l'an dernier a occasionné une perte de 3,5 M€ (parking, visites, restauration...). Pendant le week-end de l’Ascension, le pont était accessible et la restauration uniquement à emporter. Nous avions fait pour l'occasion une offre tarifaire spéciale. Aujourd’hui, le restaurant La Terrasse, géré à travers une DSP (Délégation de service public) par Denis Allegrini, est accessible. Sur la rive gauche, la boutique de souvenirs a rouvert. Et puis nous avons réalisé 400 000€ de travaux pour transformer notre snack en bistrot, géré par l’EPCC (Établissement public de coopération culturelle à caractère industriel et commercial) Pont du Gard. Il ouvrira au mois de juin.

Comment avez-vous surmonté la crise sanitaire en 2020 ?

Nous nous sommes adaptés, sans demander d'argent aux collectivités ! Nous avons bénéficié du chômage partiel pour nos 90 salariés, la seule aide que l’État a accordé à l’EPCC. On a décidé de les payer à 100%. Toutefois en échange, certains ont réalisé des missions qu’ils ne faisaient pas habituellement pour pallier l’absence de saisonnier. Je tiens vraiment à les remercier, tout le monde à joué le jeu. Enfin, l’EPCC avait un peu d’argent de côté : environ 500 000€.

Quelles sont les perspectives pour l’été 2021 ?

Notre enjeu est de vivre une saison comme celle de 2020. L'an dernier, les Français ont compensé la clientèle étrangère. C’est pour ça que nous avons lancé une campagne de communication « Revenir à l’essentiel » dans le département et ceux qui entourent le Gard. Pour la communication à Paris et dans les autres régions, nous comptons sur les politiques du Comité régional de tourisme ou de Gard Tourisme. L’idée n’est pas de faire des doublons. Aussi, nous allons recruter des saisonniers pour juillet et août. Ça permet d'envoyer un signal fort. 

Qu’avez-vous prévu en terme d’animations ?

On gère de manière pragmatique. On prévoit de maintenir « Les Soirs d’été » en juillet et en août. Il s’agit d’une projection de film sur le pont, une fois la nuit tombée. On compte aussi maintenir les soirées autour du vin IGP (Indication géographique protégée) chaque mercredi. Si ces objectifs sont atteints et que l’on fait un bon mois, nous prévoyons quelques surprises à la rentrée. 

Quelles surprises ?

Nous voulons financer des animations culturelles ou aider des projets de territoire en lien avec la culture. Ça permettrait d’aider ce secteur qui a fortement souffert de la crise sanitaire. C’est ça le rôle d'un établissement publique. C’est ce qui nous différencie d’une gestion privée.

Un mot sur les élections départementales qui se tiennent les 20 et 27 juin. Votre président actuel et conseiller départemental PCF de la Grand’Combe, Patrick Malavieille, conservera-t-il son poste en cas de réélection ?

C’est à lui qui faut le demander ! Depuis son arrivée, l’établissement s’est profondément réformé. L’empreinte qu’il va laisser est reconnue universellement. La suite ne pourra donc se faire que dans la continuité. Si nous traversons la crise, nous pensons également à l'avenir et notamment 2022. Ça fera 20 ans que le pont du Gard sera géré par un établissement public. Notre aqueduc n’est pas qu’un site touristique. À travers lui, nous voulons transmettre les valeurs et le message laissé par les Romains.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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