Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 07.06.2021 - abdel-samari - 2 min  - vu 166 fois

ÉDITORIAL La crise sanitaire, accélérateur des inégalités chez les jeunes

Photo d'illustration

L'Observatoire des inégalités vient de publier son rapport bisannuel il y a quelques jours. Un rapport qui met en exergue la crise sanitaire comme un accélérateur préoccupant des disparités entre les Français. Plus d’un an après le début de la crise sanitaire dans notre pays, l'Observatoire considère à juste titre qu'un premier bilan est nécessaire afin d'établir un état des lieux complet des inégalités, des salaires à l’espérance de vie, en passant par les conditions de travail, la taille du logement ou la répartition des tâches ménagères. C'est sur les revenus et la pauvreté que nous avons choisi de nous arrêter ce matin. Selon les définitions qu’utilise l’Observatoire des inégalités, une personne est considérée comme pauvre quand elle vit avec moins de 885 euros par mois, soit la moitié du niveau de vie médian fixé à 1 771 euros mensuels pour une personne seule après impôts et prestations sociales (donnée 2018). En moyenne, les Français les 10 % les plus pauvres ont un niveau de vie égal à 715 euros par mois. Il sont 5,3 millions de personnes aujourd'hui. Un taux de pauvreté qui a augmenté de 7,7 % en 2009 à 8,2 % en 2019 (donnée provisoire), soit une hausse de 0,5 point en dix ans, ce qui représente près de 500 000 personnes supplémentaires. C'est encore plus criant chez les jeunes. Le taux de pauvreté des 18-29 ans est passé de 8,2 % en 2002 à 12,5 % en 2018, une progression de plus de 50 %. Les jeunes adultes constituent la tranche d’âge où le risque d’être pauvre est le plus grand, et pour qui la situation s’est le plus dégradée en quinze ans. Sans compter que les plus touchés en termes de revenus par les conséquences de la crise sanitaire sont les jeunes actifs qui ont perdu un contrat précaire et n’avaient pas assez cotisé pour avoir droit à des indemnités chômage... On l'observe donc une nouvelle fois : les personnes âgées et fragiles ont été touchées directement par la crise sanitaire. Mais la jeunesse, potentiellement moins impactée par l'épidémie de coronavirus, a subi de plein fouet ses conséquences. D'abord en matière d'isolement avec des cours distanciés et la fin des loisirs et sorties extérieures. Mais aussi en matière de revenus et d'emplois. Il faudra probablement de nombreuses années pour retrouver un équilibre. Et un exécutif national mobilisé en priorité sur ces problématiques. Ce sera, espérons-le, l'un des thèmes majeurs de la prochaine Présidentielle...

Abdel Samari

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