Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 10.07.2021 - anthony-maurin - 3 min  - vu 2381 fois

NÎMES Béatrice militait pour la vie, son souvenir perdure

Hector Herrera (Photo Anthony Maurin).

Hector Herrera et Béatrice Dumond Herrera (Photo BD)

Béatrice Dumont était une femme dont le souvenir reste encore ancré dans toutes les mémoires de celles et ceux qui l'ont connus. Ce samedi au Prolé, un vibrant hommage lui était rendu.

Béatrice Dumond, est décédée il y a un peu plus d'un an, au Chili, là où depuis sa retraite elle coulait des jours heureux six mois de l'année avec son mari Hector. Hector et Béa ? Vous les connaissez forcément si vous aimez la bonne bouffe, l'aventure culinaire, le partage et l'engagement sociétal. Pour les plus anciens, le couple tenait le restaurant El Rinconcito, spécialisé dans la gastronomie chilienne évidemment, passage des Marchands, il y a encore quelques années.

Militante au parti communiste français depuis 1972, Béatrice était aussi infirmière au CHU de Nîmes. Sous la municipalité Clary de 1995 à 2001, elle poursuit son engagement politique comme conseillère municipale. Une fois sa retraite prise, elle partageait son temps entre le quartier de Santa Ana à Santiago du Chili et son logement de Milhaud.

Victor Diaz (Photo Anthony Maurin).

Venu chanter pour l'occasion, Victor Diaz, connaissait Béatrice et Hector. Chilien, chanteur, guitariste, compositeur, c'est aussi le papa d'Elvira Diaz, la jeune femme qui a fait un documentaire sur l'histoire fabuleuse d'Hector. Un moment de vie qui marquera la leur à jamais et celles de milliers d'autres chiliens pour toujours.

"Je les connais depuis les années 1990 et le restaurant.Je ne suis jamais retourné au Chili mais dès notre première rencontre, Hector m'a parlé de nos connaissances communes et de Victor Jara. J'en ai parlé à ma fille qui est arrivée à le faire parler devant la caméra. Grâce à cette histoire, Hector est invité partout à travers le monde pour parler de tout ça. Maintenant, nous allons chanter deux ou trois de mes compositions qui parlent du départ, avec ou sans retour. Aujourd'hui, je suis content car la Constitution du Chili va changer et c'est le travail d'une femme, c'est un sacré coup de poing à la Droite chilienne et Béatrice aurait adoré ça" espère Victor.

Ont parlé de Béatrice, son mari, Hector, Martine Gayraud, Christian Bastid... Et celles et ceux qui ont pu. Des gens qui la connaissaient depuis des lustres, des personnes qu'elle appréciait. Pour Martine, c'est une anecdote à l'hôpital que l'on retiendra. Béatrice était infirmière, elle savait parfaitement gérer l'humain. "Je n'étais pas suffisamment endormie pour une opération, j'ai appelé Béatrice et elle m'a serré la main jusqu'à ce que je m'endorme. Elle a réussi à me calmer."

Pour Vincent Bouget, "Béatrice était quelqu'un qui a laissé un beau souvenir. Tous les témoignages sur elle sont unanimes, elle était attentionnée et dévouée aux autres, dans tous les milieux, en politique, à l'hôpital, dans les arènes, au sein du parti ou pour le syndicat. Béatrice était discrète mais essentielle, j'avais une confiance absolue en elle. Avec Hector, elle fait partie des personnes les plus gentilles que je connais mais cela ne l'empêchait pas d'être engagée ici comme au Chili ! Elle était toujours là, toujours présente avec le sourire. J'ai un dernier souvenir alors qu'elle était au Chili et que les Municipales se profilaient à Nîmes. Elle m'écrivait et aurait été ravie de ce qui s'est passé depuis !"

Béatrice manque cruellement au paysage nîmois. Sa bonne humeur, son sourire, ses mots doux et choisis, sa fureur de vivre et son intense passion. Hector est encore là, lui, avec nous tous comme nous sommes tous avec lui en ces moments compliqués. Toujours aussi tendre et ému, le fluet bonhomme est une véritable force de la nature, un exemple, comme toujours.

Anthony Maurin

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