Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 15.07.2021 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1020 fois

FAIT DU JOUR Catherine Daufès-Roux, députée du Gard pour onze mois

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Catherine Daufès-Roux, députée En Marche de la 5ème circonscription du Gard (Photo : Coralie Mollaret)

L'enseignante originaire d'Alès, Catherine Daufès-Roux, a pris la suite du député démissionnaire Olivier Gaillard à l'Assemblée nationale. Un mandat de onze mois, jusqu'aux prochaines élections législatives de 2022. Rencontre. 

Objectif Gard : Tout le monde ne vous connaît pas. Pouvez-vous vous présenter ?

Catherine Daufès-Roux : J’ai 58 ans. J’ai fait toute ma carrière dans l’Éducation nationale. Je n’ai jamais été élue. Alors aujourd’hui, je passe des bancs de l’école à ceux de l’Assemblée ! C’est en 1984 que j’ai décroché le concours de l’école normale pour devenir institutrice. J’ai commencé en m’occupant des CP et des CM2. Puis en 2008, j’ai passé le concours de personnel de direction pour devenir chef d’établissement dans le second degré. Avant de devenir députée, j'étais en poste au lycée de la Grand’Combe. 

Comment êtes-vous entrée en politique ? 

J'aime défendre mes idées et faire vivre la démocratie. Dans les années 80, je me suis encartée au Parti socialiste. En 2002, choc de ma vie : Lionel Jospin n'arrive pas à passer le premier tour de la Présidentielle ! Cinq ans plus tard, soit en 2007, je décide de soutenir Dominique Strauss-Kahn, à l’époque où il était fréquentable… Finalement, c’est Ségolène Royal qui a été choisie. C'est à ce moment-là que je suis partie au MoDem.

Quand et pourquoi avez-vous adhéré à La République en Marche

En novembre 2016, au début du mouvement. Le côté transpartisan m’a de suite séduite. Je suis une centriste convaincue. Cette position n’est pas toujours confortable, on est attaqué des deux côtés.

Pourquoi avoir accepté en 2017 d’être la suppléante du candidat En Marche Olivier Gaillard ?

Je vous l'ai dit, j'aime porter mes idées et faire vivre la démocratie. Olivier Gaillard est un ancien socialiste, originaire du Piémont. Il cherchait une femme du secteur d’Alès. La 5ème circonscription étant la plus grande du Gard en terme de communes. L’idée était de faire un équipage dans l’esprit d’En Marche. Ça a marché puisque nous avons fait 64%.

Votre arrivée à l’Assemblée a toutefois été une surprise ? 

Bien sûr ! Normalement, le suppléant n’a aucun rôle si ce n’est d'être la pièce de rechange du député lorsqu'il démissionne ou décède. Je ne m’attendais pas à ce qu’Olivier Gaillard démissionne. Quand il s’est présenté aux élections municipales à Sauve, j'ai compris que je pouvais être députée. Je me suis dit que ce serait une expérience extraordinaire.

Vous êtes députée pour un an. Cela a-t-il vraiment du sens ?

Onze mois, très exactement. De toute façon, il n'était pas possible que les citoyens de la 5ème circonscription du Gard n'aient pas de député ! Nous sommes là pour les représenter à Paris. J'ai commencé mes premiers déplacements en allant aux Plantiers, commune éprouvée par une catastrophe naturelle et un drame humain. Je suis également allée inaugurer la salle des fêtes de Sénéchas où j'ai rencontré les maires du secteur. À l'Assemblée, la première loi que j'ai votée concernait l'autorisation de la PMA (procréation médicalement assistée).

À quelle commission participez-vous à l'Assemblée nationale ? 

Quand on arrive en cours de mandat, les places sont déjà prises. J’avais demandé Enseignement et culture puis Développement durable. Finalement, j’ai eu la commission de La Défense. J’ai été accueillie par la présidente, Françoise Dumas, qui est aussi une députée gardoise. 

Un mot sur la crise sanitaire. On la pensait derrière nous… Finalement non !

C’est bien inquiétant. Moi, j'étais favorable à la vaccination obligatoire des soignants. Ces personnes ont nos vies entre leurs mains. À chaque fois qu'il le fallait, je suis allée me faire vacciner. Je trouve ça totalement logique. Quand Pasteur a essayé son vaccin contre la rage, le petit Alsacien enragé a été guéri et, à l'époque, on se posait beaucoup moins de questions.

Quels dossiers allez-vous défendre à l'Assemblée nationale ? 

La laïcité. Il faut savoir que les professeurs n’ont aucun module de formation sur les valeurs de la République. Ça commence à bouger. Après le drame de l'assassinat de Samuel Paty, le professeur d’histoire-géo au collège Racine à Alès, Gilles Roumieux, a eu une idée. Il a demandé à ses élèves d’écrire sur ce sujet puis en a fait un recueil. J'aimerais que ce livre soit conduit jusqu’au ministre de l’Éducation nationale et qu'en signe de paix, nous projetions des papillons sur les murs de l'Assemblée.

En ce moment, les débats s'agitent autour de l’instruction à domicile. En tant qu'enseignante, qu'en pensez-vous ? 

Sauf exception, je suis contre. N’oublions pas que c’est à l’école qu’une nation commence à faire société. Ce n’est pas le contenu qui me dérange, c’est la socialisation de l’enfant. Les parents privent leur propre enfant de commencer leur vie en société. Ils vont vers une forme d'individualisme. Avec cette réforme, l'instruction à domicile devrait être sur autorisation et plus sur du déclaratif.

Dans sa dernière allocution, Emmanuel Macron a parlé de la réforme des retraite. Quelle est votre position sur le sujet ? 

Il s’agit de sauver notre système de retraite par répartition. C’est un système solidaire et équitable, beaucoup mieux que les fonds de pension comme cela existe aux Etats-Unis. Toutefois, si on veut sauver ce système, il faudra trouver des solutions. Il n’y a pas 36 : soit vous allongez la durée de cotisation, soit vous augmentez les cotisations des actifs ce qui entraînera une baisse de salaire, soit vous diminuez les pensions. Il faut faire une réforme pour arriver à l’équilibre. 

Enfin, serez-vous candidate aux prochaines élections législatives de 2022 ? 

Oui ! Je ne sais pas si je serai candidate En Marche. En un an, tout peut arriver. Je suis beaucoup ce que fait Bernard Cazeneuve qui est pour moi un homme d’État. C’est quelqu’un d’intègre. Il porte les valeurs de la Gauche qui me touche. C’est pas Olivier Faure qui va me faire rêver… 

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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