Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 12.08.2021 - corentin-migoule - 3 min  - vu 7468 fois

GARD Météo France : "La chaleur atteindra son paroxysme ce samedi"

La température va monter très haut dans le Gard ((Image par Gerd Altmann de Pixabay)

Après un démarrage un tantinet capricieux, l'été décolle enfin avec un pic de chaleur attendu pour ce week-end du 15 août et un mercure qui devrait frôler voire dépasser les 40°C. Explications et prévisions tirées de la bouche d'experts.

Il est enfin là cet été que certains aiment chaud ! Après un démarrage quelque peu timoré, marqué par des journées tantôt venteuses, nuageuses, et parfois pluvieuses, obligeant les Gardois à sortir régulièrement la petite laine ou à se trimballer un parapluie, les températures décollent. "La chaleur va atteindre son paroxysme vendredi et samedi avec un pic éventuel à 41°C", prévient Cécile Guyon, responsable de la climatologie pour la région Sud-Est chez Météo France. La dernière nommée annonce une légère baisse dès lundi, avec un retour à des températures plus conventionnelles autour de 33°C.

Si les nuits sont restées relativement fraîches depuis le début de l'été, certains pourraient peiner à trouver le sommeil dans les jours qui viennent, puisque les températures ne vont pas descendre en dessous de 20°C à en croire Météo France. Il était temps, diront certains ! Ce n'était pas plus mal, soupireront les autres. Car "c'est vrai que la première quinzaine de juillet a été un peu capricieuse", reconnaît Julien Sugier, créateur du site Météo Gard, suivi par près de 50 000 personnes sur Facebook.

Julien Sugier annonce l'arrivée prochain des alertes infra-départementales permettant aux préfectures de ne pas placer l'intégralité d'un département en alerte si l'épisode météorologique est localisé. (Photo Corentin Migoule)

"On a eu des bonnes variations des températures", admet de son côté Cécile Guyon au sujet d'un début d'été que l'on qualifiera d'irrégulier. "Mais avec tout de même un certain nombre d'épisodes chauds nécessitant la mise en place d'une vigilance canicule jaune comme cela a été le cas du 13 au 16 juin et du 19 au 21 juillet", complète la responsable de la climatologie pour la région Sud-Est chez Météo France. "Sur la deuxième quinzaine de juillet, il y a eu plusieurs jours durant lesquels on a été près de 6°C en dessus des normales", abonde Julien Sugier.

Ces derniers l'assurent, "globalement, depuis le début de l'été, les températures sont de 0,5°C au dessus des normales de saison". Des normales de saison fixées sur la base de données moyennes récoltées sur une période de 30 ans, entre 1980 et 2010, et qui n'intègrent donc pas les valeurs relevées lors de la dernière décennie particulièrement chaude en raison du réchauffement climatique. "En fin d'année prochaine, on ajoutera les dix dernières années et les normales de saison seront fixées à partir des données obtenues entre 1991 et 2020, donc sûrement revues à la hausse", prévoit Cécile Guyon.

Avec cet été retardé, d'aucuns s'improvisent météorologues en annonçant un mois de septembre particulièrement chaud. Ce ne sont que des tendances saisonnières, avec le lot d'incertitudes qu'elles comportent, mais l'éventualité d'un été indien gagne de l'épaisseur avec "des conditions plus chaudes que la normale sur la grande moitié sud de la France en septembre" d'après Météo France.

Un épisode orageux cette nuit ?

En matière de précipitations en revanche, "aucun scénario n'est encore privilégié", fait savoir Cécile Guyon, et ce malgré "des améliorations de nos modèles numériques et de nos calculateurs qui tendent à rendre nos précisions de plus en plus fines." Il est vrai que Météo France vise souvent dans le mille lors de ses prédictions courtermistes : "On fait des prévisions à 9 jours en étant très déterministe sur les trois premiers jours, un peu plus probabiliste du quatrième au neuvième jour."

Peu adepte des tendances saisonnières car "il y a une chance sur deux de se tromper", Julien Sugier ne se risquera pas à prendre la pari d'un été indien : "Ce n'est pas parce que l'été a été quelque peu décalé qu'il fera forcément chaud en septembre", dit-il. Par ailleurs, pourra-t-on craindre un nouvel épisode cévenol comme celui qui n'a pas épargné les vallées cévenoles le 19 septembre 2020 ? "C'est possible", rétorque le dernier nommé. Et d'étayer : "Le processus de formation d'un épisode cévenol est basé sur un air chaud et humide qui remonte de Méditerranée et vient se bloquer sur les Cévennes. Or en 2022, quand le Gard a été frappé par des inondations exceptionnelles, à l'image de cette année, il n'avait pas fait si chaud que ça. La mer n'était pas très chaude, avec une température de l'eau autour de 21°C comme elle l'est actuellement au Grau-du-Roi."

S'il est encore trop tôt pour s'inquiéter d'un tel déchainement du ciel à l'heure où le soleil se remet enfin à cogner, la prudence est de mise, et ce, dès ce soir. "Il y a un risque orageux sur le nord du Gard, près de l'Ardèche qui a été placée en vigilance orange", signale le gérant de Météo Gard, évoquant un épisode comparable à celui qui a douché les Cévennes dans la nuit de mardi à mercredi.

Corentin Migoule

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