Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 23.08.2021 - anthony-maurin - 4 min  - vu 572 fois

FAIT DU SOIR Saint-Gilles a gagné son pari et réussi sa feria

Les arènes Émile Bilhau de Saint-Gilles (Photo Anthony Maurin).

Un peu d'ambiance à quelques dizaines de minutes du paseo de dimanche soir (Photo Anthony Maurin).

Saint-Gilles en a terminé avec son cycle festif. Une feria de la Pêche et de l’Abricot 2021 très positive dans les arènes avec une novillada, la finale du bolsin de Nîmes métropole et un mano a mano varié. L'aficion a eu droit à trois spectacles de qualité.

Cette fin de mois d’août offre aux aficionados des possibilités diverses et variées en attendant la grande rentrée des arènes plus importantes. Avant Arles et Nîmes dont les cartels sont, pour les deux plazas, fantastiques en cette période complexe, Saint-Gilles avait relevé le défi d’organiser sa feria en suivant son instinct. Chose qui ne lui fait jamais défaut ces dernières années.

Christian Parejo survole les débats

Première course, une novillada de Malaga, les pensionnaires de la ganaderia tenue par l’empresa Pierre Henry Callet. C’est l’autre empresa, Julien Miletto, qui lui avait réservé ce lot pour Saint-Gilles et nulle part ailleurs tant il était sûr de son coup. Au-delà de la proximité existante entre les diverses parties, nul arrangement n’était à l’ordre du jour. Ces novillos furent des plus intéressants et leur présentation travaillée. Ça fait toujours du bien de voir de telles bêtes.

Christian Parejo a coupé quatre oreilles (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Face à eux, les spectateurs, venus en nombre pour cette première Chaquetilla d’or (nom du trophée sponsorisé par Groupama), ont pu voir trois jeunes et très sérieux apprentis. Chacun d’eux sera peut-être un jour matador de toros. En tout cas, ils en prennent le chemin. Carlos Olsina, s’il n’avait pas tout perdu à l’épée, serait sorti a hombros en compagnie de Christian Parejo qui a ébloui les tendidos de sa classe et son élégance. En tout, le jeune élève de Béziers, celui-là même qui a des faux airs de poupon, a coupé quatre oreilles et a vu deux mouchoirs bleus saluer ses deux adversaires. Le Nîmois Solalito a lui aussi eu fort à faire avec un lot un peu plus compliqué mais le torero s’est arrimé, a essayé de renverser l’ascendant pris par les novillos. Solalito est sur la bonne voie, celle de la quiétude et du travail. Un chemin sur lequel il avance chaque matin un peu plus. Après Tarascon la veille, il a conquis Saint-Gilles.

Clément Hargous en patron

Dimanche en matinée avait lieu la finale du bolsin de Nîmes métropole avec la présence du héros de la semaine précédente, Clément Hargous, qui avait combattu seul six becerros à Alès après la défection d’un compagnon de cartel et la blessure d’un autre. C’est d’ailleurs lui qui brillera le plus, il sera le seul à couper une oreille et à remporter la mise de l’agglo. Des vingt toreros en herbes, il aura été le plus régulier et aura montré les meilleures intentions.

Clément Hargous, à gauche, pur (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Les becerros de Roland Durand et des frères Tardieu ont donné du jeu, le public a vu trois becerristas qui ont envie de toréer et les professionnels étaient contents de cette matinée. On imagine que Nîmes métropole et ses dirigeants étaient eux aussi heureux de voir la fête se dérouler ainsi.

Fabien Castellani aurait pu couper une oreille, tout comme Rafael Ponce de Leon si les deux avaient soigné un peu plus leur mise à mort. Deux novilleros à voir et à revoir et qui avaient toute leur place au côté du vainqueur Hargous. Un bien joli moment.

Mano a mano en manque d’émotions

En guise de clôture, le feu d’artifice annoncé a bien été tiré ! Le mano a mano de José Cruz, ganaderia qui se présentait à Saint-Gilles, a plu aussi bien à l’assemblée qu’aux maestros. Tout d’abord, Juan Leal, habitué de Saint-Gilles, puis El Rafi. Le premier, Arlésien, sortira a hombros des arènes Émile Bilhau après avoir coupé trois oreilles. Logique. Il s'est montré combatif, élégant, intelligent et a montré une diversité muleta et capote en main, qui lui a permis de satisfaire l'appétit des gradins. On sait que le maestro torée dans les cornes, qu'il aime les terrains impossible. Il s'est remis dans les cornes et dans les terrains impossibles, mais c'est comme ça qu'il coupe alors pourquoi arrêter ? Juan Leal fait sa place, peu à peu, saison après saison, toro après toro.

Juan Leal sur son deuxième (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Un autre qui se fait une petite place, c'est EL Rafi. Dommage cependant que les deux ne se soient pas plus parlés, regardés voire même chambrés. C'est peut-être le seul manque qu'il y a eu lors de ce mano a mano. l'aficion aura vu six toros toréés par deux maestros importants, mais la mayonnaise n'est pas montée, la sauce n'a pas prise. L'un comme l'autre ont tout donné, gageons de cela, mais il a manqué ce supplément d'âme. Le Rafi a mis les formes, il a offert quelques magnifiques séries, templées, surtout à gauche, dont nombre de maestros peuvent rougir, Hélas pour lui, c'est à la mort que la malédiction se poursuit. Là aussi, elle ne devrait plus résister longtemps aux prières mais c'est encore le cas.

La verticalité d'El Rafi sur son second toro de José Cruz (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Trois oreilles et un salut pour Juan Leal contre une et une vuelta pour le Rafi. Ne faisons pas les comptes, cela ne sert à rien, seules les émotions restent avec le temps. On en aurait voulu un peu plus, un chouïa. Mais dans l'ensemble, cette belle feria de la Pêche aide l'Abricot 2021 aura sans nul doute remporté son pari et gagné le cœur des aficionados.

Anthony Maurin

Arènes Émile Bilhau (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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