Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 13.11.2021 - philippe-gavillet-de-peney - 4 min  - vu 896 fois

LA RÉCAP' Openîmes au parc à os / Éric content de Giraudier / Coup d'arrêt sur les produits fret

À Paloma, lors de la soirée de lancement de l'Agence de développement économique de Nîmes métropole (Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard)

Tous les samedis à 19h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !

Openîmes au parc à os. Portée en grande pompe sur les fonts baptismaux à Paloma par Nîmes métropole en 2015 sous la présidence du centriste Yvan Lachaud, l'agence de développement économique Openîmes vient d'être enterrée sans tambour ni trompette. Pas sûr qu'il y ait grand monde pour regretter la disparition soudaine de cette nébuleuse qui s'apparentait plus à une usine à gaz ou à une commission Théodule qu'à un outil efficace en faveur de la dynamisation économique de la communauté d'agglomération nîmoise. Car à l'heure d'établir le bilan post-mortem de la structure, le chat est maigre en regard des démonstrations publiques et de l'enthousiasme qui régnait alors. En février 2020, alignés comme un seul homme, sans doute lassés d'arroser des cailloux dans le désert, la Droite nîmoise, la Gauche et le Rassemblement national avaient d'ailleurs fait bloc contre la subvention de 800 000€ accordée à Openîmes. En juin 2020, une subvention de 400 000€ avait finalement été débloquée pour... honorer les salaires jusqu’à la nouvelle mandature. Force est de constater qu'après les effets d'annonce, l'ambition d'Yvan Lachaud de "vendre la destination Nîmes métropole à l'international pour pousser des entreprises à s'installer sur notre territoire" est rapidement retombée comme un soufflé et qu'outre l'énergie déployée - du moins on l'espère ! - d'une Openîmes cantonnée on ne sait trop pourquoi aux seuls domaines des ''Risques et Sécurité civile"" et ''Santé et dispositifs médicaux'' aura coûté beaucoup plus d'argent qu'elle n'en aura rapporté à la collectivité. On en veut pour preuve un passage en juin 2016 au salon  Eurosatory de Paris, estampillé "Défense, Sécurité intérieure et Protection civile", une campagne de pub télévisée "Hello Openîmes" diffusée en septembre 2018 sur les chaînes du groupe TF1 et une somptuaire et pompeuse "Soirée des Ambassadeurs" organisée dans les locaux d'une grande banque parisienne le 11 octobre de la même année où champagne, petits fours et produits du terroir gardois étaient mis à l'honneur pour un aréopage très select trié sur le volet. Si l'on était charitable - mais on ne l'est pas -, on passerait sous silence les quelque 50 000 euros investis en mai 2020 par Openîmes tourisme dans l'achat de 200 lots d’une valeur moyenne de 250 euros, offerts dans le cadre d'un jeu-concours destiné à soutenir pécuniairement les prestataires du territoire de l'Agglo. Le tout assorti d'une nouvelle campagne de communication sûrement pas gratuite. Quoi qu'il en soit, le roi est mort, vive le roi. Nouveau grand vizir de Nîmes métropole, Franck Proust a condamné et conduit au parc à os le moribond qui brassait des bulles, de la mousse et du vent pour redistribuer en interne les missions d'Openîmes au sein du service Développement économique de l’Agglo, baptisé ''Nîmes métropole entreprise''. Seul deux salariés de l’agence ont été repris à l’Agglo.    

Éric Giraudier a réagi après sa réélection (Photo Corentin Corger)

Éric content de Giraudier. À l'issue d'une campagne pas franchement marquée du sceau du respect, de la loyauté et de la démocratie sereine durant laquelle les candidats se sont écharpés comme des harpies pour un bout de tissu un jour d'ouverture des soldes, le président sortant de la chambre de commerce et d'industrie, Éric Giraudier a été réélu face à Philippe Broche. Une victoire à la Pyrrhus et en trompe-l'œil en dépit de ce que pourraient laisser paraître les résultats finaux qui offrent au vainqueur 53 des 55 sièges qui était à pourvoir. En effet, ces élections professionnelles n'ont pas passionné les foules et sur 39 054 entreprises inscrites, seulement 4 080 suffrages ont été exprimés soit un taux de 11,16%. Mais qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ! Aveugle ou sourd devant ce pourtant bien terne bilan, le leader de la liste "La Proximité augmentée" affichait un indécrottable optimisme et un démonstratif satisfecit : "Je suis vraiment très satisfait de ce résultat et de cette victoire ! C’est le résultat d’une implication de toute une équipe avec une campagne de terrain et une forte mobilisation sur l'ensemble du territoire." On se demande ce qu'il serait advenu sans cette "forte mobilisation". Pas de doute en tout cas : il va falloir faire oeuvre de pédagogie pour augmenter la proximité avec les ressortissants de la chambre consulaire.

Le prix des valises de Bleu Cerise connaissent une forte inflation. (Photo Boris Boutet)

Coup d'arrêt sur les produits fret. La crise sanitaire et une "Sardine" qui n'avait rien de Marseillaise bloquant en mars dernier le canal de Suez ont conséquemment et durablement affecté les importations via le fret maritime depuis l'Asie. Dans le Gard, plusieurs sociétés se retrouvent aujourd'hui en difficulté dont l'entreprise vauverdoise Bleu Cerise, spécialisée dans la revente de valises et autres produits de maroquinerie. Idem pour la société alésienne d'art de la table et de décoration Bastide, qui fait commerce de faïences, de poteries et de verreries essentiellement importées de Chine. Après avoir fait de florissantes affaires avec l'Empire du milieu, la première citée n'envisage plus désormais comme seule échappatoire que la "délocalisation" de ses importations et de se tourner vers... la Turquie et l'Europe de l'Est pour se refaire la cerise. Ah bon ! Si l'on admet le postulat que la France ne sache pas fabriquer de bagagerie - ce que nous ne croyons pas, en témoignent les marques Cotenor, Savebag - et que le revendeur de valises n'accepte pas de voir ses profits se faire la malle, on a plus de mal encore à envisager - pour le coup ce serait vraiment un manque de bol ! - que l'Alésienne Bastide ne trouve pas faïences et poteries à son goût en France quand, à 30 kilomètres de là, la bien nommée Saint-Quentin-la-Poterie et ses quarante artisans d'art déroulent les trésors de leur inégalable savoir-faire. Entre des navires polluants et leurs containers désormais hors de prix et la production locale, après avoir tourné autour du pot, il va falloir choisir.

Philippe GAVILLET de PENEY

Philippe Gavillet de Peney

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