Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 03.12.2021 - corentin-corger - 3 min  - vu 1087 fois

FAIT DU JOUR Cézanne ThermoFisher : identifier les maladies pour sauver des vies

Grâce aux scientifiques nîmois, plusieurs maladies sont mieux identifiées (Photo Corentin Corger)

Emmanuel Bois, directeur de Cézanne ThermoFisher à Nîmes (Photo Corentin Corger)

L'entre Cézanne ThermoFisher, qui a réalisé 18 millions de chiffre d'affaires en 2020, fait partie des fleurons de notre territoire. Fondée dans un premier temps à Bagnols, cette société travaille sur la recherche médicale et met au point des produits permettant de dépister certaines maladies comme la trisomie, des cancers ou encore la septicémie. Reportage. 

C'est d'une volonté d'améliorer la recherche médicale que Cézanne voit le jour en 2000 à Bagnols. "En 2002, nos locaux ont été inondés alors la ville de Nîmes nous a volontiers accueilli", raconte le directeur Emmanuel Bois. L'entreprise s'installe alors sur le parc Georges-Besse avant d'être rachetée en 2009 par le groupe américain ThermoFisher, spécialisé dans le diagnostic et la production d'équipements scientifiques. Un des premiers fournisseurs de tests PCR dans le cadre du Covid qui compte en tout 80 000 employés pour un chiffre d'affaires annuel de 32 milliards d'euros.

C'est l'invention de l'automate d'analyse Cryptor, un bijou de technologie, qui a permis à Cézanne d'intégrer ce géant. Actuellement, la société compte 120 salariés à Nîmes, dont quasiment la moitié issue du Gard, répartis sur trois sites : Georges-Besse pour l'élaboration des réactifs, l'Eerie pour la conception des systèmes et l'Arche Botti pour le service client. Le coeur du métier dans la cité des Antonins est de développer et fabriquer des systèmes et des réactifs de diagnostic médical pour le dépistage prénatal, le cancer ou encore l’infection. Cézanne ThermoFisher exporte ensuite à 90% une trentaine de références dans une soixantaine de pays.

Identifier la trisomie et la septicémie

En clair, l'objectif est de faire progresser la médecine grâce à la recherche afin de dépister plus facilement et précisément les maladies à partir du sang. Ainsi, cela permet de détecter plus vite certaines maladies et aussi de mieux les soigner grâce à des produits innovants. Le leitmotiv est de cibler les maladies pour lesquelles les méthodes de diagnostic n'existent pas ou restent perfectibles. L'entreprise gardoise s'est rapidement spécialisée sur la détection de certaines pathologies pour les femmes enceintes. Depuis 20 ans déjà, elle propose des marqueurs sur le dépistage prénatal de la trisomie 21 lors du premier trimestre de grossesse.

La préfète Marie-Françoise Lecaillon formée à l'analyse des réactifs (Photo Corentin Corger)

Plus récemment, elle a aussi innové pour détecter de manière précoce chez les futures mamans la pré-éclampsie, une maladie qui résulte d'un dysfonctionnement du placenta. Cela peut entraîner une naissance prématurée du nouveau-né et de graves complications pour la mère. Grâce au travail des équipes nîmoises de ThermoFisher, cette pathologie est décelée plus facilement et des traitements sont disponibles. En Europe, 2 à 3% des femmes enceintes sont touchées et de 8 à 10% en Amérique du Sud. La recherche médicale c'est aussi sur l'identification des tumeurs cancéreuses. "On travaille sur la chromogramine A pour diagnostiquer les tumeurs neuroendocrines, on est les seuls à la proposer", précise Emmanuel Bois.

Une extension des locaux sur l'Eerie

Une entreprise de pointe reconnue grâce à ses recherches sur la procalcitonine. Il s'agit d'une hormone spécifique à une infection bactérienne comme la septicémie dont le fort taux est liée à la sévérité de l'infection. Un produit pour identifier une probable surinfection qui a été très utile lors de la pandémie puisque des patients atteints du Covid ont été infectés par une septicémie et ainsi sauver des vies. "C'est un produit phare en Europe, présent aux États-Unis en 2008 et désormais en Chine", explique le directeur nîmois. En plus de faire avancer la recherche médicale, Cézanne ThermoFisher s'occupe de fabriquer les têtes de lecture des automates d'analyse afin de rechercher le bon dosage pour le professionnel de santé.

Pour fabriquer cet appareil l'entreprise a investi 14 millions d'euros pour cinq ans de travail (Photo Corentin Corger)

Technologie de pointe vous avez dit ? Pour son dernier modèle du système Cryptor, la société utilise ni plus ni que la technologie mise au point par Jean-Marie Lehn, prix Nobel de chimie en 1987, qui s'était rendu à Nîmes dans les locaux il y a quelques années pour le lancement de ce nouvel appareil. Pour faire avancer la médecine, ce sont plus de 11 millions de tests qui sont réalisés par an à Nîmes. L'objectif pour cette entreprise dont le volume va augmenter de 20% rien que sur 2021 est d'atteindre les 100 millions de tests d'ici sept à huit ans.

Un fleuron de notre territoire que la préfète Marie-Françoise Lecaillon est venue longuement visiter hier après-midi. Une activité qui ne cesse de grandir et qui va occuper davantage de place au sein du grand bâtiment de l'Eerie. "C'est vraiment idéal comme emplacement pour nous d'avoir juste à côté un site dédié à l'innovation", se réjouit le directeur. Dans ce secteur extrêmement concurrentiel, ThermoFisher n'a pas d'autres choix que d'innover sans cesse, "il faut toujours prouver que l'on est performant et compétitif", conclut Emmanuel Bois. Dans les cinq ans à venir, la mise en place de nouveaux produits sur le marché est prévue. Ce qui va entraîner différentes embauches à court terme, rien que pour 2022 ce sont dix personnes qui seront recrutées. Encore un exemple de pépite qui dynamise le bassin économique nîmois.

Corentin Corger

Corentin Corger

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