Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 22.02.2022 - corentin-migoule - 3 min  - vu 465 fois

GARD Faire un geste pour sa ville en se débarrassant de son vieux mobile

De gauche à droite, Frédéric Gras, maire de Saint-Césaire-de-Gauzignan, Véronique Fontaine, directrice des relations avec les collectivités locales pour le Gard chez Orange, et Philippe Ribot, président de l'Association des maires du Gard. (Photo Corentin Migoule)

L'opérateur Orange et l'Association des maires du Gard s'associent pour une opération de collecte et de recyclage des mobiles usagés. Une démarche "environnementale" et "sociétale" que la commune de Saint-Césaire-de-Gauzignan est la première à expérimenter.

Depuis 2010, dans le cadre d'un partenariat avec Emmaüs International, Orange a collecté plus de 8 millions de téléphones mobiles en France et en Afrique. Une démarche vertueuse qui retrouve un second souffle par le biais de la récente collaboration opérée entre l'opérateur et l'Associations des maires du Gard présidée par Philippe Ribot.

Si le maire de Saint-Privat-des-Vieux ne tardera pas à recevoir sa première boite symbole de sa participation au projet, c'est la commune de Saint-Césaire-de-Gauzignan, près de Vézénobres, qui ouvre le bal en amorçant ce challenge baptisé "Collect'mobile, un geste pour ma ville". "On est parti du constat qu'en France, près de 100 millions de terminaux mobiles dorment dans nos tiroirs", resitue Véronique Fontaine, directrice des relations avec les collectivités locales pour le Gard chez Orange.

Parce qu'elle poursuit une démarche visant à faire d'elle "plus qu'un opérateur", la société de télécommunications a donc échafaudé ce partenariat qui consiste à encourager les Gardois à se délester de leurs vieux terminaux, certains datant d'une époque où les smartphones d'Apple n'en étaient qu'au stade d'embryons. Et, si Orange a déjà déployé 2 000 points de collecte à travers l'Hexagone, le réseau est amené à s'étendre.

Un projet à double enjeu

Les 351 municipalités gardoises, ainsi que les 16 intercommunalités adhérentes à l'Association des maires et des présidents d'Établissement public de coopération intercommunale (EPCI) du Gard, sont en effet invitées à prendre part au challenge qui se déroule à compter de ce jour, jusqu'au 8 juin prochain, et à l'issue duquel les trois communes qui auront collecté le plus de mobiles seront récompensées en recevant un arbre à planter.

Évidemment, le calcul ne se limite pas au poids total, mais prend en compte le ratio par habitant. "On a donc toutes nos chances de gagner", plaisante Frédéric Gras, maire d'une commune d'à peine 400 âmes, qui n'aurait pas pu "défier" son homologue saint-privaden (5 300 habitants) si cela n'avait pas été le cas. Et l'édile saint-césairois d'ajouter : "Il y a un double enjeu à travers ce projet. Le premier est environnemental, le second est sociétal."

Les enfants en ambassadeurs

Frédéric Gras ne s'y est pas trompé. Après leur collecte, les téléphones mobiles sont triés et recyclés. Ceux qui sont encore en bon état (environ 10% du total) sont envoyés aux Ateliers du bocage, une entreprise d'insertion située dans les Deux-Sèvres qui se charge de les reconditionner. L'intégralité des bénéfices de cette filière étant reversée à Emmaüs International, tandis que 25 000 mobiles récupérés génèrent la création d'un emploi en France ou en Afrique.

"À l'heure où certains se demandent comment participer à la transition énergétique, se débarrasser de ses anciens mobiles constitue un geste assez simple pour l'environnement qui pourrait en plus de ça permettre à quelqu'un d'autre d'utiliser à nouveaux ces terminaux", résume Véronique Fontaine, laquelle table sur une collecte d'environ 200 kilos grâce à l'engagement des municipalités gardoises.

"Pour une fois c’est une opération qui ne coûte rien aux communes et qui rapporte à tous", apprécie quant à lui Philippe Ribot, maire de Saint-Privat-des-Vieux. De son côté, Frédéric Gras, qui croit "beaucoup aux vertus de la pédagogie par les enfants", est persuadé que ces derniers seront de formidables ambassadeurs pour l'opération. L’école communale constituera donc "un point de collecte stratégique" à ses yeux.

"On expurge tout"

Sur la même longueur d'onde, son homologue saint-privaden en a récemment fait l'expérience dans sa commune via un projet relatif au ramassage des déchets. "Sur ce type d'opération, les enfants sont impressionnants dans leur capacité à mobiliser leurs parents et le reste de la famille", a-t-il pu constater.

À en croire les trois protagonistes, toutes les raisons sont bonnes pour racler ses tiroirs à l'occasion d'un grand ménage de printemps afin de ramener ses trouvailles en mairie ou ailleurs. Et que les Gardois se rassurent, aucun risque pour le collecteur de tomber sur de vieux "sextos" ou autres photos compromettantes, toutes les données du téléphone étant supprimées dès sa réception. "On expurge tout", jure l'opérateur. Ouf !

Corentin Migoule

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