Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 15.04.2022 - francois-desmeures - 3 min  - vu 860 fois

PIÉMONT CÉVENOL Le collectif Oktopus lance la saison culturelle de la place Astruc à Sauve

(Photo François Desmeures / Objectif Gard)

Émilie Pécunia, coordinatrice du collectif Oktopus (photo François Desmeures / Objectif Gard)

Implanté à Sauve depuis 2014, le collectif abrite et gère désormais quatre compagnies, avec la volonté de faire vivre les arts de la rue et l'ambition de créer dans son hangar un lieu de croisement de populations diverses. Ce samedi 16 avril, les quatre groupes offriront un "charivari" gratuit et ouvert à tous, sur la place Astruc à Sauve, pour lancer la saison culturelle printanière du Piémont cévenol.

Sur la rue qui entre dans Sauve, en provenance de la route de Saint-Hippolyte-du-Fort, le rond point est en passe d'être achevé. Appuyé sur sa pelle, un ouvrier regarde à l'opposé du chantier, bouche bée devant Lena qui lévite, debout sur son fil, à près de deux mètres du sol. Pas de barrière ici entre la rue et les arts vivants en répétition. C'est au bord de cette route, dans l'ancien hangar de l'entreprise Side-up concept, que le collectif Oktopus a élu domicile, "début 2019", précise sa coordinatrice, Émilie Pécunia, elle même à Sauve depuis qu'elle a rejoint le festival MAD qui sévissait alors.

Léna se forme à marcher sur un fil, sous la direction de Tatiana-Mosio Bongonga (photo François Desmeures / Objectif Gard)

C'est l'année d'après qu'Oktopus voit le jour, "d'abord créé pour gérer la production de compagnies, de spectacles, et pour lancer Basinga, une compagnie de funambules". Ce sera le premier pilier du collectif. Dès son lancement, Oktopus se fait connaître par des "actions sur le territoire et des événements sur la commune". Dès 2015, "des petites choses" parsèment le territoire : animation du marché de Noël, quelques spectacles et concerts.

La traversée sur un fil du Vidourle en 2017, point d'orgue d'un projet de territoire pour lequel Basinga reste généralement quinze jours durant, avait marqué les esprits. En 2018, c'est à 40 mètres au-dessus du Gardon que la funambule Tatiana-Mosio Bongonga avait fêté les 20 ans de Cratère surfaces à Alès. "Nos événements ont vite rassemblé des gens du coin." Des bénévoles que l'Oktopus a surnommé, logiquement, ses poulpes.

Quatre compagnies à dominante cirque

"Aujourd'hui, nous abritons quatre compagnies", poursuit Émilie Pécunia, à dominante cirque. Avec le cirque Queer, "une compagnie plutôt branchée photos, le studio Palace, et une orientée sur les marionnettes, la Wonder compagnie". Mais tout ce qui touche aux arts vivants ainsi qu'aux arts graphiques et visuels peut concerner le collectif. Leur travail trouve son point d'orgue lors de l'Oktomuerte, un mini-festival autour de la Toussaint, pour se sentir bien vivant tandis que les traditions célèbrent les morts, et qui devrait connaître une résurrection cette année.

"La première édition a eu lieu en 2018. Puis, en 2019, on n'avait pas les sous et le covid est arrivé. On a pu maintenir seulement les ateliers pour enfants." Avant, en 2021, une édition limité réalisée exclusivement dans les ruelles du village médiéval. Cette année, l'édition renouera avec la volonté originelle, avec chapiteau et déambulation. Un chapiteau qu'il sera plus facile d'installer à partir de la mi-juin, la municipalité ayant prévu un espace suffisamment vaste, à proximité des futurs skate-parc et city-stade, à l'arrière du stade de foot.

Patrick travaille au studio d'enregistrement aménagé dans les 1 000 m2 (photo François Desmeures / Objectif Gard)

À plus long terme, l'Oktopus  voudrait utiliser ses 1 000 m2 de hangar pour "créer un tiers lieu artistique, culturel et social, pour la diffusion de spectacles, de concerts, de cinéma. Un lieu de travail artistique pour les circassiens, les plasticiens, etc. Un lieu de croisement d'énergies entre les artistes, qui travaillent leur art, et les habitants qui viennent chercher quelque chose. On a envie de faire se croiser des gens qui ne se croisent pas." Un studio d'enregistrement de musique est déjà efficient sur place, un café associatif pourrait voir le jour, à côté de formation en menuiserie ou encore soudure.

Référente technique du collectif, Julia façonne une scène qui viendrait se poser sur la fontaine de la place Astruc (photo François Desmeures / Objectif Gard)

Pour l'ouverture de saison de ce samedi, artistes et poulpes ont créé "un spectacle qui lie les quatre compagnies, présente Émilie Pécunia, on a imaginé un charivari des différents univers. On crée un espace appelé la Douce foire, dans une ambiance agréable, bienveillante mais aussi bousculante." Si le spectacle est à 17h, les gens sont invités à venir un peu plus tôt, notamment pour l'atelier funambule en premier lieu pour les enfants. Pour une expérience de début de soirée sur le fil toujours ténu de la culture.

François Desmeures

francois.desmeures@objectifgard.com

Tatiana-Mosio Bongonga lors d'une traversée à Paris, face au Sacré-Cœur (photo Rémy Legeay / DR)

François Desmeures

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