Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 23.04.2022 - thierry-allard - 3 min  - vu 1110 fois

BAGNOLS/CÈZE Endel met l’innovation dans le nucléaire à l’honneur

La réalité augmentée s'invite sur les chantiers nucléaires (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Jeudi matin, lors de la matinale de l'innovation d'Endel, à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

L’entreprise de maintenance industrielle et de services à l’énergie Endel, récemment rachetée à Engie par le groupe Altrad, organisait sur son site de Bagnols une grande matinale de l’innovation ce jeudi. 

« Nous sommes sortis de l’ère de la gadgetisation et du marketing, aujourd’hui l’innovation, l’industrie 4.0. est un pilier indispensable pour la réalisation des projets », estime le directeur régional pour le cycle du combustible pour Endel Fabrice Quemener. Et ce dans un contexte où « la crise covid nous a amené à repenser nos méthodes de travail, et la guerre en Ukraine à repenser nos approvisionnements », ajoute-t-il, convaincu que l’innovation s’inscrit « dans un cercle vertueux. »

Le directeur général d'Endel Madany Lias et le directeur régional cycle du combustible pour Endel Fabrice Quemener (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le président du groupe, Mohed Altrad, lors d’une intervention en hologramme, ne dira pas autre chose en affirmant que l’histoire de son entreprise est celle « de l’innovation en permanence. » L’homme d’affaires estimera par ailleurs que l’innovation est une affaire d’état d’esprit. Et de pragmatisme : le directeur général d’Andes Madany Lias rappellera que « une innovation, c’est une invention qui créé de la valeur. » Et le DG d’estimer qu’une innovation doit « être utile, et pour qu’elle le soit, il faut qu'elle vienne du terrain. »

Cédric Landry et Stéphane Pons d'Endel (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Un exemple illustré par l’innovation développée au sein même d’Endel, et qui concerne la découpe de tuyaux sur site nucléaire. La découpe doit être effectuée de manière étanche, à travers un vinyle transparent évitant toute fuite. Sauf que c’était tout sauf pratique et optimisé. Alors Cédric Landry a eu l’idée, sur son chantier du CEA Valduc, d’une petite cage plastique permettant de maintenir le vinyle, fabriquée à l’aide d’une imprimante 3D. « Nous l’avons mise en oeuvre depuis deux mois sur un gros chantier, et le temps de découpe ainsi que les risques sont réduits », affirme Cédric Landry, avant de préciser que désormais, il pouvait réaliser trois coupes par jour au lieu d’une. Son collègue Stéphane Pons abonde sur l’aspect financer : cette innovation permet aussi une substantielle économie en consommables.

Le robot de Cerap (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Mais l’innovation dans le nucléaire recouvre souvent la forme d’un robot. Ainsi, CERAP Valduc a développé et fabriqué maison un robot permettant de détecter les contaminations éventuelles dans les lieux où il ne doit pas y en avoir, comme les vestiaires des installations nucléaires. Un peu sur le principe d’un aspirateur autonome, le robot va venir inspecter chaque centimètre carré de la pièce. « Il permet de minimiser les débits de dose au travail et d’automatiser la tâche pour gagner du temps », précisent Stéphane Crespin et Damien Bouquet de CERAP, qui espèrent faire rentrer leur robot prochainement sur le site du CEA Valduc.

Alain Godot, fondateur d'Innowtech (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Toujours au rayon robots, la start-up installée aux Angles Innowtech, qui conçoit et fabrique des robots de mesure et d’inspection en milieu confiné. L’entreprise travaille à la fois « dans le démantèlement, l’exploitation et le neuf », précise son fondateur Alain Godot. L’entreprise a notamment développé un robot pour contrôler la tuyauterie de l'EPR de Flamanville, et commence à vendre ses produits à l’export.

La solution d'Endel SRA et A2I (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Ces innovations sont très souvent liées à la sûreté des installations nucléaires. Ainsi, Endel SRA et son partenaire A2I ont développé une caméra et un logiciel permettant de vérifier le taux d’encrassement des générateurs de vapeur des centrales. « C’est un gain de temps et de précision », affirme Axelle Mercier, d’Endel SRA. Car sinon, « on mesure à la main, ça prend jusqu’à 10 minutes par tube, avec cette solution, c’est une seconde », ajoute Eric Mercier, d’A2I. Tout sauf négligeable : un générateur de vapeur compte 5 000 tubes !

Enfin, l’innovation passe aussi par la réalité augmentée. Directement intégrée au casque de chantier, elle reproduit dans le champ de vision « toute la tuyauterie d’une salle de la centrale du Tricastin, ce qui permet de vérifier les différentes modélisations, et demain de faire de la formation », explique Thomas Autret, d’Endel. L’entreprise, qui a sa propre école des métiers, utilise de plus en plus ces solutions immersives dans ses formations internes et externes. 

Enfin, preuve que le monde du nucléaire n’est plus aussi fermé que par le passé, la matinée s’est achevée par une conférence du navigateur Lalou Roucayrol, spécialisé dans l’innovation dans le sport nautique.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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