Publié il y a 1 an - Mise à jour le 28.04.2022 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1152 fois

EXPRESSO Dumas, Berta, Cellier… Un(e) Gardois(e) ministre ?

Ces 30 dernières années, aucun Gardois n'a été nommé ministre. Dernier en date était l’ancien maire de Pont-Saint-Esprit, Gilbert Baumet, sous François Mitterrand.
De gauche à droite : Françoise Dumas, Anthony Cellier et Philippe Berta (Photo : Coralie Mollaret)

Avec la réélection d'Emmanuel Macron, le microcosme politique gardois laisse entendre qu'un(e) député(e) du Gard pourrait devenir secrétaire d'État. Lequel ? La rédaction d'Objectif Gard analyse les points forts et faibles des potentiels ministrables. 

« Quand vous êtes au Gouvernement, vous avez tous les interlocuteurs pour faire avancer les projets requérant le soutien de l'État. À ce niveau-là, je vous assure que les problèmes se règlent très vite ! », se souvient Gilbert Baumet. L'ancien maire de Pont-Saint-Esprit a été le dernier Gardois a avoir été ministre. C'était en 1992 sous François Mitterrand et le Spiripontain était alors chargé du Commerce et de l'Artisanat. Depuis, plus rien ! Aucun des élus du département n'a décroché de maroquin. Au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, les espoirs des Gardois renaissent.

Les élections législatives approchant, le Président travaille déjà à son remaniement gouvernemental. Son but : composer une équipe renouvelée, dans le respect des équilibres politiques et de la parité. Dans le Gard, trois noms circulent pour occuper un poste de secrétaire d'État, échelon inférieur à celui de ministre : la Nîmoise et présidente de la commission Défense à l'Assemblée, Françoise Dumas, le député de la 6e circonscription, Philippe Berta, et son camarade de la 3e circonscription, Anthony Cellier.

La favorite, Françoise Dumas

Présidente de la commission Défense à l’Assemblée nationale, Françoise Dumas semble être la mieux placée pour intégrer le conseil des ministres. Membre du mouvement Territoire de progrès, l'aile Gauche de La République en marche, elle est élue sur la 1ère circonscription du Gard. Son mandat a été marqué par les nombreuses relations tissées avec les proches d’Emmanuel Macron. Il y a 15 jours, le conseiller spécial du Président, Stéphane Séjourné, battait campagne à ses côtés à Bellegarde. Sans parler de l'entreprise de lobbying réussie de Françoise Dumas qui est parvenue à convaincre le Gouvernement d’implanter la deuxième prison du Gard à Nîmes au lieu d’Alès.

Le Premier ministre Jean Castex et la députée Françoise Dumas lors d'une rencontre à Matignon (Photo DR Objectif Gard)

« Françoise accompagne le Président dans beaucoup de ses déplacements internationaux. Elle a son oreille », indique un ancien Marcheur. L’élue est également une femme, élément précieux pour le respect de la parité. Son seul point faible a priori : son champ restreint de compétences. Le secrétariat d’État rattaché au ministère des Armées concerne les anciens combattants. Un autre bruit circule : Françoise Dumas pourrait conserver la présidence de la commission Défense à laquelle serait rattachées les Affaires étrangères. Un domaine où l’actualité a montré, ces derniers mois, l’importance des enjeux.

Philippe Berta : l'avantage d'être MoDem ?

Dans la course au secrétariat d’État, Philippe Berta n’est pas en reste. L’appartenance au MoDem du député de la 6e circonscription peut être un avantage dans le cadre des accords avec La République en marche. « Emmanuel Macron attribuera forcément des secrétariats d'État ou postes de ministres aux proches de François Bayrou. Sauf qu'en même temps, ces prétendants seront soumis à une double validation : celle d'Emmanuel Macron et de François Bayrou », analyse un commentateur de la vie publique. Un atout qui pourrait se transformer en inconvénient ?

Tranquille et serein, le député de la majorité présidentielle, Philippe Berta évoque le joli score du président sortant (Photo Anthony Maurin).

Expert dans plusieurs domaines, son profil diffère de celui de Françoise Dumas. Enseignant chercheur de formation, Philippe Berta s'est illustré pendant son mandat dans les thématiques de la santé, des maladies rares ou encore du handicap. Pour l’heure, il laisse toujours planer le doute sur une éventuelle candidature aux Législatives. Selon nos informations, il aurait laissé entendre au Gouvernement qu’il pourrait devenir secrétaire d’État si son portefeuille était assez large. Pas certain que dans ce genre de nomination, les désiderata des ministrables comptent vraiment…  

Anthony Cellier, 'Monsieur Énergie' de la Macronie

En politique, on le dit souvent, il faut avoir un peu de chance. Avec les réflexions autour de l’indépendance énergétique de la France, suite à la guerre en Ukraine, Anthony Cellier a vu sa position renforcée au sein de la majorité. Député de la troisième circonscription, l’édile s’est spécialisé dans l’un des secteurs économiques clefs de son territoire : le nucléaire. Nommé président du Conseil supérieur de l’énergie en 2021, le Gardois a fait partie des 60 personnes a avoir élaboré le programme d’Emmanuel Macron pour la Présidentielle 2022.

Le député Anthony Cellier (à gauche) aux côtés de la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, lundi à Melox (DR)

Le nucléaire et l'énergie, une niche qui le rend ''banquable''. Seuls handicaps : son manque de réseau comparé à ses concurrents, sa modestie pouvant nuire à sa combativité ou encore l’arrivée en tête du Rassemblement national à Bagnols au soir du second tour, contrairement là-aussi aux circonscriptions de ses camarades Françoise Dumas et Philippe Berta. Enfin, Emmanuel Macron prendra-t-il le risque de nommer des ministres qui pourraient être battus aux Législatives ? Si le premier remaniement interviendra avant le scrutin de juin, de petits changements pourraient intervenir après le scrutin de juin. Attendre et voir.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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