Publié il y a 1 an - Mise à jour le 29.04.2022 - stephanie-marin - 3 min  - vu 753 fois

CLARENSAC L'État répond, le centre d'éducation conductive du Gard s'interroge

L'équipe du CEC du Gard a lancé une pétition en ligne pour alerter la population et interpeller l'État sur l'extrême vulnérabilité financière de ce centre situé à Clarensac. (Photo : capture d'écran)

Le dernier appel au secours de l'équipe du Centre d'éducation conductive (CEC) du Gard, lancé en début d'année, semble avoir été entendu par l'État. Sophie Cluzel, la ministre en charge des personnes handicapées a envoyé un courrier à la structure basée à Clarensac. Après lecture, sa présidente, Fanny Grau, dresse un bilan plutôt mitigé.

Depuis le début de l'année, Fanny Grau et son équipe mènent une campagne médiatique pour faire connaître la menace qui pèse sur la structure d’enseignement privé pour enfants handicapés moteur et née en 2015 de l’initiative de parents. Chaque année, plus de 30 enfants y sont accueillis et suivent un parcours adapté à leurs besoins complexes.

Cette menace précédemment citée est financière. Car le CEC du Gard, dont l’absence de reconnaissance et de statut juridique l’empêche de bénéficier de financements publics pérennes, s'autofinance à hauteur de 90% sur un budget global de 200 000€, grâce notamment aux événements caritatifs, aux appels aux dons organisés par l'équipe. Les 10% restants proviennent du Département, de la Caisse d’allocations familiales et de la mairie de Clarensac.

"Aujourd’hui, nous sommes très inquiets pour l’avenir du CEC du Gard, nous sommes épuisés. Nous avons fait le boulot pendant sept ans, en menant de front deux vies : la première avec nos familles, la seconde avec l’association. Nous sommes à bout de souffle. Nous avons besoin d’aide, d’un financement pérenne. C’est l’avenir de nos enfants qui est en jeu", s’inquiètait au mois de février Hayat, une maman qui a assisté et participé à la naissance de la structure.

La pétition lancée en ligne pour alerter à la fois la population et l'État sur cette situation a reçu plus de 27 000 signatures. "C'est énorme, commente la président du CEC du Gard. Nous avons reçu de nombreux dons qui nous aident à tenir. Il y a eu une vraie prise de conscience au niveau local. Nous avons aussi rencontré la présidente du Département du Gard, qui devrait nous aider davantage avec une augmentation des financements actuels."

"Nous sommes dans une certaine urgence"

Plusieurs personnalités politiques gardoises ont affiché leur soutien à l'équipe de ce centre et adressé des messages d'alerte à la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel. Récemment, nous apprenions par voie de communiqué de presse que "grâce à son statut de président du groupe d’études des maladies rares à l’Assemblée Nationale, et à son amitié avec la ministre Sophie Cluzel, Philippe Berta (député, Ndlr) a récemment obtenu la saisine de la Haute Autorité de Santé (HAS), pour un avis d’opportunité et un positionnement clair à l’égard de l’éducation conductive."

"Génial, à petits pas, mais ça avance !" avons-nous pensé, nous empressant de recueillir la réaction de Fanny Grau. Le sentiment de la présidente est plutôt mitigé. Pour elle, ce courrier "tombé dans l'entre-deux tours assez miraculeusement", laisse encore trop d'interrogations en suspens. Cette saisine de la HAS - seule autorité publique à disposer de la légitimité pour se prononcer sur la reconnaissance d’une telle pratique, ainsi que sur l’autorisation et l’attribution d’un financement public - avait été demandée il y a longtemps.

"Cette saisine a-t-elle été actée définitivement ou va-t-il falloir repartir de zéro ?"

"Alors en ce sens, c'est très positif. Mais le problème, c'est que nous sommes dans une certaine urgence et nous imaginons bien que cette saisine va durer plusieurs mois, voire plusieurs années. Donc dans ce courrier, il n'y a rien qui nous laisse entendre qu'une porte est ouverte pour sauver la structure. Il n'y a aucune réponse apportée sur la situation du CEC et de quelle façon on peut pérenniser la structure." De nouveau, l'équipe demande à être reçue par la ministre si tant est que ce soit toujours elle dans le nouveau gouvernement d'Emmanuel Macron. "Et si jamais elle n'est pas reconduite, cette saisine a-t-elle été actée définitivement ou va-t-il falloir repartir de zéro ?"

En attendant d'obtenir toutes les réponses à ses interrogations, l'équipe travaille encore et toujours pour trouver des solutions à court terme. Et cela passera peut-être par la création d'un Club des financeurs, la structure étant reconnue d'intérêt général, les entreprises privées pourraient ainsi bénéficier d'une déduction fiscale.

Stéphanie Marin

Stéphanie Marin

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