Publié il y a 1 an - Mise à jour le 04.05.2022 - abdel-samari - 4 min  - vu 1237 fois

LE 7H50 de Jérôme Talon, co-référent En Marche : "Avec Jean-Luc Mélenchon, plus rien ne me choque"

Jérôme Talon, co-référent de la Majorité présidentielle Photo : Objectif Gard

Jérôme Talon, co-référent dans le Gard (Photo Anthony Maurin).

Le co-référent de La République en marche est soulagé après la victoire d'Emmanuel Macron le 24 avril dernier à la Présidentielle. Pas le temps de souffler qu'il doit déjà reprendre son bâton de pèlerin pour convaincre les Gardois de voter pour les candidats de la majorité présidentielle aux Législatives de juin prochain. 

Objectif Gard : Quelques jours après la victoire d'Emmanuel Macron à la Présidentielle, dans quel état d'esprit êtes-vous ?

Jérôme Talon : Emmanuel Macron a gagné que cela fasse plaisir ou pas, et il a remporté cette Présidentielle avec un score au-delà de ce que l'on avait imaginé. Je pense qu'il a porté des valeurs et les Français se sont reconnus là-dedans. Je pense à la protection européenne notamment. Une Europe forte et à l'intérieur une France forte. Cela nous donne indéniablement de la force et une dynamique pour les prochaines étapes à savoir les Législatives. Après, cette victoire nous oblige également. Car bien sûr, il y a beaucoup de personnes qui ont voté pour le président sortant parce qu'ils étaient satisfaits de son action, parce qu'ils sont confiants sur le programme que l'on propose pour les cinq prochaines années. Mais je n'oublie pas non plus ceux qui ont voulu faire barrage au Rassemblement national et qui doivent être pris en compte dans nos actions.

Qu'est-ce qui vous inquiète le plus pour les Législatives du mois de juin ?

L'abstention. Traditionnellement, la participation est moindre d'une vingtaine de points par rapport à la Présidentielle. Cette fois, je ne sais pas trop comment les électeurs vont se mobiliser. Nous, de notre côté, nous allons tout faire pour les convaincre que leur voix est essentielle pour la conduite du pays et voter les mesures que l'on a promises. Il faudra donc être attentif, ce critère pourrait être déterminant.

Les Législatives, c'est un moment de vérité aussi pour les députés sortants. Dans le Gard, ils étaient cinq au départ appartenant à la majorité présidentielle d'Emmanuel Macron...

Je vais d'abord m'exprimer sur Annie Chapelier. Je lui reconnais indéniablement des qualités, mais je suis loin de partager et d'apprécier la façon dont elle a craché dans la soupe. Pourquoi n'a-t-elle pas démissionné il y a deux ans lorsqu'elle avait dit que les députés ne servaient à rien ? Ce n'est pas très honnête de sa part. Sinon pour les autres députés, je voudrais vraiment les saluer car chacun dans son domaine a été parfaitement à la tâche et investi. À la fois à l'Assemblée nationale, mais aussi dans le Gard. Et les résultats sont là : on peut citer la nouvelle maison d'arrêt de Nîmes, le plan de renouvellement urbain dans les principales villes du Gard, la future base d'excellence européenne à Nîmes. Et bien sûr individuellement à la fois Françoise Dumas en tant que présidente de la commission de la Défense nationale et des Forces armées qui a fait un travail remarquable. Anthony Cellier en tant que président du conseil supérieur de l'énergie. Philippe Berta dans le domaine de la santé et sur la pandémie covid et Catherine Daufès-Roux qui est devenue députée en cours de mandat en remplaçant Olivier Gaillard. Elle a tout de suite pris les devants sur les questions éducatives notamment.

Vos députés auront fort à faire face à l'Union populaire de Gauche qui s'annonce. Jean-Luc Mélenchon Premier ministre cela vous choquerait ?

Avec Jean-Luc Mélenchon, plus rien de me choque. Il faut s'attendre à tout. Sa déclaration au soir du second tour, juste après la victoire d'Emmanuel Macron, montre à quel point il est en décalage complet avec la 5e République. Je suis bien sûr favorable à une opposition à l'Assemblée nationale, mais sa volonté de vouloir mettre le président de la République en minorité pour bloquer le pays, c'est risible.

En tant qu'ex-socialiste, comment analysez-vous la crise qui traverse le parti entre ceux qui veulent l'union avec La France Insoumise et ceux qui s'y opposent et menacent même de quitter le mouvement comme l'ex-Premier ministre, Bernard Cazeneuve ?

Ils ne font que confirmer mon choix d'avoir quitté le Parti socialiste en 2017. Un accord avec les communistes, je dis pourquoi pas pour le Parti socialiste mais avec La France Insoumise, c'est inconcevable. Après, je ne donne pas de leçon, mais je considère que ce choix est pour le moins préoccupant. Concernant Bernard Cazeneuve, je regrette comme d'autres qu'il ne s'avoue pas une proximité avec la politique d'Emmanuel Macron. Moi, je les invite tous à nous rejoindre pour porter haut les valeurs d'une Gauche progressiste à l'intérieur de la majorité présidentielle.

Renvoyez-vous Jean-Luc Mélenchon et Marine le Pen dos à dos ?

Sur la forme, oui. Sur le fond, non.

Un dernier mot sur les Législatives. On imagine que les députés sortants seront réinvestis. Mais sur les autres circonscriptions, le choix est fait ?

Nous attendons la fumée blanche (rire). Si je le savais, je vous le dirais mais pour le moment, les négociations nationales se poursuivent avec toutes les composantes de la majorité présidentielle. J'espère bien sûr que les députés sortants seront réinvestis. Ils ont fait le job et le méritent. Pour le reste, je fais confiance à mon parti et de toute façon, qui que se soit, je serai au rendez-vous pour soutenir les six candidats.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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