Publié il y a 1 an - Mise à jour le 06.06.2022 - philippe-gavillet-de-peney - 3 min  - vu 322 fois

LA RÉCAP' Gard au Pirate, Didier Lauga, du gilet à la cape et le prix de la culture

Le préfet Lauga (au centre) avait évoqué l'idée de rejoindre les gilets orange de la Banque alimentaire (Photo Anthony Maurin).

Julien Voiron, candidat sur la 2e circonscription du Gard (Photo : droits réservés)

Tous les samedis à 19h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !

Gard au Pirate ! Celui-là n'est pas des Caraïbes et n'a certainement pas reçu la bénédiction ni les encouragements de Johnny Depp mais c'est pourtant un authentique Pirate. Candidat sur la 2e circonscription du Gard, Julien Voiron portera en effet les aspirations et les propositions de ce micro parti, émanation du mouvement né en 2006 en Suède autour « de la lutte pour le partage des contenus culturels sur Internet » et qui ne revendiquait en France en 2019 qu'environ 300 adhérents. Pour autant, n'en déplaise aux zoïles et aux contempteurs de tout poil, si on n'est pas loin de la candidature dite "de témoignage", le parti Pirate porte toutefois quelques idées dignes d'intérêt que tâcheront de faire partager quelque 90 candidats présentés ça et là sur les 577 circonscriptions de France. Supprimant toute organisation hiérarchique interne au profit d'une organisation horizontale où chaque membre peut participer à l'orientation, ce parti s'articule autour de ce qu'il appelle la "démocratie liquide". Un concept à mi-chemin entre la démocratie directe et la démocratie représentative, inspiré de l'antique démocratie athénienne. Les Pirates militent en faveur de la défense des libertés et des droits fondamentaux (vie privée, liberté d'expression, liberté de l'Internet…), de la transparence, pour le libre accès au savoir et à la culture (partage, droits d'auteur…) et s'investissent dans la lutte contre les monopoles privés (système des brevets…). Un vaste chantier dans lequel ils partent de loin face aux lobbies et aux partis traditionnels. Et Julien Voiron et son suppléant Joseph Cabanis ne se font guère d'illusion quant à l'issue de cette campagne. L'essentiel est ailleurs : "Faire connaître le parti Pirate et d’essayer d’atteindre les 1 % pour que nous puissions obtenir un financement de l’État." Voilà qui a le mérite d'être clair. Et d'autres candidats d'autres partis qui nourrissent les mêmes desseins pécuniaires gagneraient à s'inspirer de cette franchise matinée d'un rafraîchissant "courbertinisme" que n'aurait pas renié le père de Jeux Olympiques moderne qui soulignait : "L’important dans la vie, ce n’est point le triomphe mais le combat ; l’essentiel ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu." Gare au pirate !

Didier Lauga, du gilet à la cape. "Tombé en amour", comme le disent si joliment les Québécois,  pour le Gard, l'ancien préfet Didier Lauga (janvier 2016-mars 2021) est toujours très investi sur le territoire. Et si ses nouvelles attributions professionnelles de conseiller maître en service extraordinaire à la Cour des comptes s'exercent désormais loin de Nîmes, il en assume d'autres bénévolement dans la cité des Antonin. Après avoir un temps fait part de son envie d'enfiler le gilet orange des bénévoles de la Banque alimentaire du Gard - une velléité dont on ignore si elle s'est depuis concrétisée -, histoire sans doute de rester dans le textile, l'affable Girondin s'est toqué de cape. Aficionados déclaré, Didier Lauga vient en effet d'intégrer le jury de la Cape d'or. Lancé en 1963 par la peña Ordoñez et destiné à distinguer un des trois novillero en piste, ce challenge tauromachique très prisé connaîtra ce dimanche sa 61e édition. Si toutefois Didier Lauga et ses collègues se décident à l'attribuer, ce qui n'est pas systématique, l'exigeant jury revendiquant sa totale indépendance vis-à-vis de la présidence de la corrida. Désormais érigé en ambassadeur des traditions locales, le temps semble loin où l'ancien préfet se crêpait le chignon avec les maires gardois au sujet des - trop - nombreux jours de fêtes votives.

Le prix de la culture. La culture a un coût. Elle a aussi un prix. Et parfois ce n'est pas donné comme on pu s'en apercevoir les candidats à un voyage en train à vapeur des Cévennes mis en place le 25 juin prochain dans le cadre du festival littéraire Passeurs de livre organisé par Alès Agglomération. Les voyageurs de ce très élitiste événement, circonscrit à 80 participants, devront en effet débourser 55 euros pour participer au repas donné à la gare de Thoiras et assister à diverses animations, performances d'acteur, visite de musée et spectacles qui ponctueront cette journée ferroviaire entre Anduze et Saint-Jean-du-Gard. Un tarif un peu prohibitif et pas vraiment populaire - même si on ne remettra pas en cause la qualité du programme - qui interdit d'office l'accès à la manifestation aux familles à revenus modestes et donne le sentiment diffus qu'on y cultive l'entre-soi. Toutefois si le coeur vous en dit et que votre bourse vous l'autorise, il doit encore rester des places. Inscriptions et programme détaillé sur www.lespasseursdelivres.fr

Philippe GAVILLET de PENEY

Philippe Gavillet de Peney

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