Publié il y a 1 an - Mise à jour le 17.06.2022 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 338 fois

ÉDITORIAL Mélenchon/Le Pen : d'une extrême... à l'autre !

Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Notre paysage politique est instable. Il y a cinq ans, le coup de pied dans les partis d’Emmanuel Macron a fait "buguer" le logiciel de l’alternance Droite/Gauche à laquelle les électeurs Français nous avaient habitués. Oublié le temps où Jacques Chirac succédait à François Mitterrand et où François Hollande délogeait Nicolas Sarkozy de l’Élysée. L’affaiblissement des partis traditionnels, que ce soit le Parti socialiste ou l’UMP-UDI (aujourd’hui Les Républicains, NLDR), résulte d’abord d’une paresse intellectuelle, souvent inhérente à l’usure du pouvoir. Plus de nouvelles idées, plus de regard affuté sur la société et son évolution. En bref  des politiques déconnectés, incapables de répondre aux attentes des électeurs dont le désintérêt pour la vie publique est grandissant. Si Emmanuel Macron a tiré parti de la situation, séduisant les plus modérés, il n’est pas le seul. La nature ayant horreur du vide, deux personnalités charismatiques ont émergé pour capter cette colère et incarner des oppositions.

Il y a d’abord eu Marine Le Pen, une femme qui a repris à son compte des sujets tabous laissés par les partis comme l'immigration ou l'intégration. Son brio a été de croître sur la colère d’une partie de notre société individualiste, animée par un sincère sentiment d’injustice. L’irruption d’Éric Zemmour à la Présidentielle 2022 aura fini de dédiaboliser un mouvement, dont le fondateur demandait, il y a 30 ans à l’Assemblée nationale, de rétablir de la peine de mort ou de supprimer l’IVG (interruption volontaire de grossesse). Aux antipodes naquit Jean-Luc Mélenchon. Cet ancien socialiste n’a rien de nouveau sur l’échiquier. Mais sa faconde et sa culture l’érige au rang de ceux que l’on aime écouter. Lui aussi capitalise sur la colère, celle de cette France « fâchée mais pas trop facho » orpheline d'avancées sociales - et non sociétales - comme une réduction du temps de travail ou une hausse des rémunérations. Seulement, pour lui comme pour Marine Le Pen, la colère et l'opposition ne font pas un projet de société. Une société, qui plus est, dans laquelle l'outrance est incompatible avec le vivre ensemble. 

Coralie Mollaret

coralie.Mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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