Publié il y a 1 an - Mise à jour le 10.08.2022 - corentin-migoule - 5 min  - vu 1366 fois

ALÈS Olivier Klein, ministre du Logement : "Les quartiers populaires sont une chance pour notre pays"

Avec le sourire, Olivier Klein a coupé le ruban inaugural de la Maison des projets, établie aux Près-Saint-Jean. (Photo Corentin Migoule)

Le nouveau ministre de la Ville et du Logement, Olivier Klein, a pris le pouls de la capitale cévenole à la faveur d'une déambulation de plus de trois heures. L'ancien président de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) a constaté que "l'argent de l'État était bien investi"

Trois heures. C'était la durée annoncée de la visite du ministre de la Ville et du Logement à Alès ce mercredi matin. Et elle a été respectée au millimètre. Comme prévu, sous bonne escorte, Olivier Klein a fait son arrivée dans la capitale cévenole à 9h30 tapantes, accompagné de la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, un duo attendu par un parterre d'élus locaux et de parlementaires (notre vidéo). Passé cet accueil républicain sur le perron de l'Hôtel de ville, celui qui est aussi maire de Clichy-sous-Bois s'est éclipsé une dizaine de minutes en compagnie du maire de la ville, Max Roustan, et de son premier adjoint, Christophe Rivenq.

Accueilli sur le perron de l'Hôtel de ville, Olivier Klein salue un à un les élus. (Photo Corentin Migoule)

À 10h, le dernier nommé a invité la petite délégation composée d'une dizaine de médias locaux à le suivre pour une déambulation pédestre dans les rues d'Alès. Après un premier crochet imprévu par la cathédrale Saint-Jean-Baptiste fraîchement rénovée, tout ce petit monde s'acheminait vers la Grand'rue Jean-Moulin, appelée à devenir "la plus belle rue" de la ville (relire ici). Un axe important de la capitale cévenole que l'ancien président de l'ANRU avait déjà appréhendé en fin d'année dernière lors de la venue de l'ancienne ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, à l'occasion de la signature de la convention du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) (relire ici).

Un dispositif dont va largement profiter Alès dans le cadre de la rénovation des quartiers, avec plus de 139 millions d’euros de travaux (échelonnés de 2021 à 2026), dont 52 millions de subventions et de prêts de l’État. C'est donc avec l'intention de réaliser un point d'étape relatif à l'avancée des différents projets que l'ancien du Parti socialiste a, le temps d'une matinée, rompu ses vacances dans le Gard. Ce passage par la Grand'rue Jean-Moulin a permis à Christophe Rivenq, documents à l'appui, de présenter à Olivier Klein une sorte d'avant/après. Intéressé et curieux au point de relancer ses interlocuteurs par des questions, le dernier nommé s'est montré très observateur, remarquant de lui-même la disparition des deux passerelles, récemment démontées.

Après une petite halte par la cathédrale, la délégation, dont le nouveau député de la 5e circonscription, Michel Sala (à droite), et le sénateur Laurent Burgoa (à gauche), se remet en marche. (Photo Corentin Migoule

411 des 1 500 logements sociaux que compte le quartier sont par ailleurs en cours de réhabilitation. Le "dégoudronnage" souhaité par les élus locaux doit permettre de limiter le transit automobile, accouchant même de la création d’une prometteuse "rue-jardin" faisant la part belle aux espaces végétalisés et aux déplacements doux. Quelques hectomètres plus loin, une fois le Gardon traversé, la délégation s'est appropriée le quartier du faubourg du Soleil, lequel s'apprête lui aussi à subir un sacré lifting. La démolition d’un ensemble de bâtiments vieillissants, dont les anciens bars l’Annexe et Le 911, y a même déjà été réalisée au printemps dernier.

Dans le quartier, la visite du ministre de la Ville et du Logement, suivi de près par une bonne cinquantaine de personnes, n'est évidemment pas passée inaperçue. Malgré la chaleur déjà accablante en cette fin de matinée, certains habitants n'ont pas hésité à mettre le nez à la fenêtre. D'autres ont même interpellé Olivier Klein, à l'image de Michel Garnier, responsable des locaux de l'association Côté cœur, établie au 19 rue du faubourg du Soleil, et dont le champ d'action a un lien direct avec la problématique du logement. "Ici, c'est une maison de vie qui accueille ceux qui ont faim ou n'ont pas d'endroit pour dormir. On vit grâce à un pot commun, sans aucune subvention de l’État", a confié le dernier nommé en aparté.

Le fameux "avant/après" présenté à Olivier Klein, très intéressé. (Photo Corentin Migoule)

Après une visite de locaux insalubres anciennement squattés, lesquels sont voués à devenir des logements respectables, Olivier Klein s'est adonné à un point presse : "Les politiques de renouvellement urbain sont longues. Parfois trop longues pour les habitants concernés. Mais on voit qu’ici ça va relativement vite. J'ai vu de vraies transformations depuis ma dernière venue à Alès. L'État a beaucoup investi car elles sont nécessaires. On ne peut pas laisser vivre les gens dans des conditions indécentes."

Le représentant de l'État, par ailleurs ancien professeur de physique-chimie, a aussi livré sa vision de la ville idéale, faisant l'éloge d'une "offre multiple" en matière de logement, mixant accession, logements sociaux accessibles aux plus précaires et aux jeunes qui "veulent souvent rester vivre dans leur ville d'origine". Le convoi a ensuite pris la direction du quartier des Près-Saint-Jean, lui aussi classé "prioritaire de la politique de la Ville", où l'attendait une inauguration repoussée à plusieurs reprises en raison du Covid : celle de la nouvelle Maison des projets.

Christophe Rivenq, photo à l'appui, explique les futurs aménagements du faubourg du Soleil à Olivier Klein (à droite) et au sénateur Denis Bouad (à gauche). (Photo Corentin Migoule)

"C’est ma première plaque inaugurale en tant que ministre, je suis très ému", a prévenu Olivier Klein à l'issue de la coupe du ruban tricolore. Au cœur du bâtiment à l'architecture surprenante, à l'étage, les élus locaux ont formalisé cette inauguration par des allocutions. Le maire d'Alès, Max Roustan, s'est présenté en premier au pupitre : "Depuis une dizaine d’années, sans qu'on ne sache trop comment, beaucoup de logements se sont paupérisés. Peut-être à cause des marchands de sommeil. Aujourd’hui, grâce à ces travaux ô combien nécessaires, on répond à ce problème en trouvant des solutions."

"Ces 130 millions d'euros vont participer à l’intégration des quartiers afin qu’ils soient totalement non-exclus du centre ville", s'est quant à lui réjoui Christophe Rivenq. Et d'ajouter : "L'an dernier, 1 040 nouveaux alésiens ont été accueillis. 1 000 autres vont arriver cette année. Il faut pouvoir les accueillir dignement. Ici, avec les Logis cévenols, on s'efforce de maintenir la qualité de vie avec des loyers qui sont 13% moins chers que la moyenne nationale. C’est un vrai choix politique !"

Lampe de mineur, miel de la Ville et magnum du Mas des Justes remis au ministre. (Photo Corentin Migoule)

Comme l'exigeait le protocole, Olivier Klein a clôturé la séquence des prises de parole, insistant sur "l'objectif principal" de la Maison des projets qui a vocation à "associer les habitants le plus tôt possible à la construction de l’avenir de leur quartier". Et l'ancien du PS de développer : "Rien ne peut se faire sans les quartiers populaires. Ils sont une chance pour ce pays. J’apprécie la volonté que vous avez (les élus locaux, Ndlr) de raccrocher tous les alésiens, afin qu’ils puissent jouir de toutes les opportunités que cette ville peut apporter."

Loquace, heureux d'être à sa place, le ministre de la Ville et du Logement y est aussi allé de sa comparaison, forcément appréciée par les élus locaux : "Moi qui vis près de Paris, je sais que les régions comme la vôtre ont compris bien avant l’Île-de-France l’intérêt des réflexions intercommunales et de la mutualisation des moyens." Avant que ne lui soit remis un lot de présents dont une lampe de mineur et un magnum du Mas des Justes, Olivier Klein a conclu de la sorte : "La politique de la ville sera pleinement réussie lorsqu’on aura donné aux habitants des quartiers l’envie d’y rester."

Corentin Migoule

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