Publié il y a 1 an - Mise à jour le 16.08.2022 - francois-desmeures - 3 min  - vu 909 fois

VÉZÉNOBRES Le conservatoire de la figue dévoile actuellement ses nuances de couleurs et de goût

Le veirger conservatoilre est situé au pied de la Maison de la figue de Vézénobres (photo François Desmeures / Objectif Gard)

Laetitia Boschet présente une Dalmatie, variété généreuse et rafraîchissante (photo François Desmeures / Objectif Gard)

Les variétés qui croissent sur le berger conservatoire sur le flanc sud de la cité médiévale sont toutes en fruits, même si tout n'est pas mûr. La visite, contée par Laetitia Boschet, est actuellement aussi gustative que pédagogique. 

Avec la pluie et la grêle attendues en cette journée du 16 août, les fruits mûrs du jour ne seront plus ceux de la semaine prochaine. C'est pourtant en ce moment que la visite commentée du conservatoire de la figue de Vézénobres prend toute sa saveur, alors même que la saison de la récolte a pris de l'avance. "Nous avons eu une belle cueillette ce matin", annonce Laetitia Boschet, la guide-conférencière en charge de la visite, en offrant le large sourire de quelqu'un qui conserve la douceur du fruit en bouche.

Mais avant la récompense, Laetitia Boschet explique le lien entre la figue et Vézénobres. "Ce n'est pas lié au climat, bien que nous sommes sur un rocher calcaire", balaie d'entrée la guide. Et bien que l'arbre soit immédiatement rattaché au bassin méditerranéen, sa terre d'origine. "Mais on peut sans problème faire pousser un figuier dans le nord de la France, il résiste bien au gel." L'importance de la figue pour la commune tient tout de même à sa position géographique, "une zone de piémont, à cheval entre deux pays. Et surtout, Vézénobres était une ville-étape sur le chemin de la Régordane, qui traversait la France avant l'ouverture de la vallée du Rhône. La cité est devenue assez prospère entre le 10e et le 14e siècle."

"Le séchage de la figue était assez lucratif"

Un fruit qui pousse bien, et qui se sèche correctement, "on en vendait donc beaucoup sur place". Au point que les méthodes pour en faciliter la production et le commerce ont laissé leur empreinte dans la ville, quand il fallait faire sécher un maximum de figues afin qu'elles soient vendues à la foire de la Saint-André, aujourd'hui le 30 novembre. "Le séchage de la figue était, en effet, assez lucratif, reprend Laetitia Boschet. Les plus fortunés faisaient ajouter des terrasses voûtées, appelées des calaberts, pour faciliter le séchage." Et même si l'activité est restée artisanale, ces ajouts de maison ont modelé la façade du village telle qu'elle s'offre aujourd'hui au visiteur. Des feuilles de laurier sauce servaient à séparer les figues entre elles et en facilitaient le séchage.

(Photo François Desmeures / Objectif Gard)

Planté "au début des années 2000, en raison de la tradition locale et d'une volonté politique", le verger conservatoire de Vézénobres abrite, sur environ 2,5 hectares, une centaine de variétés dans environ 800 arbres. Ou plutôt buissons, le figuier entrant dans cette catégorie. "Certaines de ces variétés sont rares, comme la Syrienne, qui est très grosse avec un oeil en étoile. Nous avons aussi des variétés de Turquie, d'Afghanistan, du Liban, de Tunisie ou encore du Maroc." Ceci sans compter les variétés "françaises", de la Marseillaise à la Bourjassotte (récupérée dans le Var pour l'appellation d'origine en la nommant Violette de Solliès), en passant par la Dauphine ou la Ronde de Bordeaux.

Taillés par le producteur de Lézan, Jicé Robin, les figuiers présents à Vézénobres revêtent trois objectifs, "pédagogique, scientifique et culturel". Le conservatoire est aussi ce qu'on appelle un "dédoublement du Conservatoire botanique national de Porquerolles" qui, faute de place, est contraint de faire exploiter certaines plantes méditerranéennes ailleurs, autour du bassin. Le conservatoire avait aussi dans l'idée de "fédérer une filière agricole locale, pour éviter que les figues de supermarché d'ici viennent de Rungis ou d'Espagne". L'idée se heurte pour l'instant à la pratique qu'ont les habitants d'un arbre "que tout le monde a mais ne connaît pas beaucoup" et d'un fruit "dur à conserver et à transporter". Mais qui n'a pas son équivalent sucré quand il est consommé au pied du buisson.

François Desmeures

francois.desmeures@objectifgard.com

Visite gourmande du verger tous les mardis, à 9h30, jusqu'au 6 septembre inclus. Tarif : 5€, gratuit pour les moins de 12 ans. La fête de la figue aura lieu le week-end des 17 et 18 septembre. www.maisondelafigue.com

François Desmeures

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