Publié il y a 1 an - Mise à jour le 10.09.2022 - norman-jardin - 4 min  - vu 1970 fois

FAIT DU JOUR Paul Squaglia (ex NO) : « On buvait une bière avant de jouer au billard »

Paul Squaglia est désormais un chanteur heureux (photo Paul Squaglia)

Nîmes Olympique version 1989-90. Paul Squaglia au premier rang cinquième en partant de la gauche (photo archives privée Didier Combe)

Né à Bastia et formé au Sporting, Paul Squaglia a joué deux saisons à Nîmes Olympique (1989-1991) avant de mettre fin à sa carrière pour des raisons médicales. Il a été ensuite fromager, éducateur et responsable d’un futsal. Mais depuis quelques années, il est devenu chanteur et s’épanouit avec sa nouvelle passion. Aujourd’hui artiste, il n’en oublie pas pour autant sa carrière de footballeur à Nîmes au cœur des années Bousquet. Alors que les Crocodiles accueillent Bastia ce soir (19h) pour le compte de la huitième journée de Ligue 2, Paul Squaglia nous parle de ces deux clubs qu'il a bien connu.

 Objectif Gard : Quel genre de joueur étiez-vous ?

Paul Squaglia : Ma qualité principale était la vitesse, j’aimais bien faire des appels dans un jeu offensif et je faisais beaucoup de passes défensives. À l’époque, nous évoluions avec quatre défenseurs dont un stoppeur et un libéro. C’était très différent de ce que l’on peut connaitre aujourd’hui. J’étais défenseur latéral et je pouvais jouer à droite ou à gauche. Je dirais que j’étais plutôt rugueux défensivement.

Cela vous a-t-il joué des mauvais tours ?

Avec Nîmes, j’ai été expulsé à Bastia, ça faisait partie du jeu. Les Corses me connaissaient et m’ont un peu provoqué. Ils me sifflaient parce que je revenais avec une équipe du continent. À l’époque on était moins surveillé et on se donnait des petits coups, les contacts étaient plus rugueux.

« Nous les Corses, on s’adapte un peu partout »

Comment êtes-vous arrivé à Nîmes ?

J’avais fait un bon championnat avec les Chamois Niortais et j’étais régulièrement dans les équipes type de l’hebdomadaire France Football où j’obtenais souvent quatre ou cinq étoiles sur les matchs. J’avais tapé dans l’œil des dirigeants nîmois. J’avais envie de me rebooster dans un projet ambitieux et j’ai bien fait puisque qu’e l'on est monté en D1 avec Nîmes.

Avec qui étiez-vous le plus proche ?

J’étais bien pote avec Vincent Bracigliano, Jean-Louis Zanon, René Girard, Alain Espeisse mais aussi Ahmed Maharzi et surtout Alain Vandeputte. Nous les Corses, on s’adapte un peu partout.

Paul Squaglia (à droite) l'une des recrues de la saison 1988-89 (photo tirée de Crocos 89 édité par Nîmes Olympique)

Quel sentiment gardez-vous de votre passage au NO ?

La première année avec Bernard Boissier comme entraineur c'était bien mais la deuxième année c’est Daniel Roméo qui a pris les rênes de l’équipe. Ça s’est mal passé.

« Je suis rentré en Corse sur un coup de tête »

Pour quelle raison ?

Il me faisait jouer au milieu de terrain, ce n’était pas du tout mon poste. Il n’était pas pour un football offensif alors que j’étais venu pour ça et je n’étais plus titulaire. À cette époque, nous ne pouvions pas discuter avec les entraîneurs, c’était le boss. Cela m’a laissé un peu de frustration.

Pourquoi avez-vous quitté Nîmes Olympique ?

J’ai subi une opération à un œil et cela a précipité la fin de ma carrière. J’ai eu un peu peur et je me suis mis d’accord avec Michel Mézy. On a négocié ma dernière année de contrat. Je suis rentré en Corse et finalement je jouais dans des clubs amateurs, jusqu’à 40 ans, où les coups ne sont pas plus tendres que chez les pros.

Regrettez-vous d’avoir arrêté tôt votre carrière professionnelle ?

J’aurais pu continuer car physiquement j’étais prêt et j’avais seulement 30 ans. Après j’ai fait une petite carrière de beach soccer avec Éric Cantona et Laurent Fournier. C’est un petit regret d’avoir arrêté. Michel Mézy m’avait proposé d’aller à Angers, il voulait me trouver un club mais je suis rentré en Corse sur un coup de tête.

« C’était comme un barbecue XXL »

 Quel genre de président était Jean Bousquet ?

Il était assez discret mais quand je suis arrivé à Nîmes, nous avons fait une grosse fiesta dans son château. C’était comme un barbecue XXL avec des serveurs dans les grands jardins. J’étais un peu impressionné mais ce n’était pas quelqu’un que je voyais beaucoup. Nous voyions plus Toni Sauli qui était le patron de Catavana, le sponsor du club. Il était aux petits soins pour les Corses.

Quel est votre meilleur souvenir à Nîmes Olympique ?

C’est la montée en D1 en 1991. Ça restera quelque chose de fantastique. Je me souviens de l’après-match, on avait fait une grosse fête. Ça m’a fait plaisir de rendre les Nîmois heureux. J’ai toujours aimé le partage, je suis très ouvert avec les gens et j’aime bien le contact. Pour mettre de l'ambiance, on pouvait compter sur les anciens et notamment René Girard, c'était un boute-en-train.

Nîmes Olympique, l'année de la montée. Paul Squaglia au dernier rang (quatrième en partant de la gauche) (photo tirée d'une publication de Nîmes Olympique)

Vous semblez l’apprécier particulièrement ?

Je l’adorais en tant que joueur. Il était rugueux mais bourré de qualités techniques. Il m’impressionnait à l’entraînement où il faisait des trucs de malade. À côté de ça, il était toujours à déconner et à faire des blagues.

« René Girard nous apprenait tout ce qui concerne les manades, les taureaux, la culture camarguaise et les fêtes gitanes »

À quoi ressemblaient les après-matchs à cette époque ?

On allait manger dans des restaurants, après on buvait une bière avant de jouer au billard. Les plus jeunes partaient en discothèque. J’ai habité à Marguerittes puis à Poulx donc je n’étais pas loin.

Avez-vous eu le temps de vous imprégner de la culture gardoise ?

Oui, par l’intermédiaire de René Girard qui nous apprenait tout ce qui concerne les manades, les taureaux, la culture camarguaise et les fêtes gitanes. C’était un passionné de tout ça et il nous a beaucoup appris dans ce domaine.

Que devenez-vous depuis l’arrêt de votre carrière ?

J’ai eu plusieurs vie. J’ai monté une laiterie fromagerie aux normes européennes que j’ai gardé pendant 20 ans. Parallèlement, j’ai été éducateur au Sporting Club de Bastia. Ensuite, j’ai créé un complexe de futsal et ça fait 18 ans que je fais de la musique. Au début, au niveau amateur et depuis quatre ans je ne fais plus que ça. Je ne fais que chanter et j’ai arrêté le rock pour passer à quelque chose de plus pop.

« Le Sporting invite les anciens joueurs en loge pour que l’on voit les matchs »

Où vous produisez-vous ?

Avec mes amis musiciens, on fait beaucoup de mariages et d’anniversaires. Avec le déconfinement, on a fait jusqu’à cinq à six dates par semaine. C’est ma deuxième passion et je m’éclate complètement.

Suivez-vous toujours le football ?

J’ai pris mes distances avec le foot mais les dirigeants du Sporting invitent les anciens en loge pour que l’on vienne voir les matchs. C’est nouveau à Bastia, depuis deux ans je retourne au stade et je revois des anciens coéquipiers. Ça me fait plaisir. Après j’aime bien regarder la Ligue des champions avec le PSG et je vais voir des matchs en Italie, notamment ceux de l’AC Milan.

Propos recueillis par Norman Jardin

Rendez-vous dès 18h15 sur le site d'Objectif Gard pour suivre l'intégralité de ce Nîmes-Bastia en direct commenté. 

Norman Jardin

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