Publié il y a 1 an - Mise à jour le 11.09.2022 - anthony-maurin - 4 min  - vu 1431 fois

ARLES EN FERIA Pas de triomphe mais une corrida de competencia qui tient ses promesses

Le salut des trois maestros (Photo Anthony Maurin). - Anthony MAURIN

Arles, la tour sarrasine sous un soleil couchant lors de la dernière corrida de la feria (Photo Anthony Maurin).

La seconde corrida de cette feria du Riz à Arles était une de competencia entre Yonnet et Escolar Gil. Devant les noirs cornus, Domingo Lopez Chaves (salut et salut), Alvaro de la Calle (oreille et salut) et Maxime Solera (applaudissements et salut).

Si les corridas concours en terre arlésienne sont de l'histoire ancienne, celle du jour proposait divers duels à distance. Qui dit competencia dit récompense et le prix du meilleur toro est allé au deuxième de la course, le premier d'Alvaro de la Calle, un Yonnet. Et comme on prime aussi les piqueros, c'est le Français Jean-Loup Aillet qui a raflé le prix en s'exécutant de fort belle manière sur le troisième exemplaire de la corrida, le dernier de Yonnet mais le premier de Maxime Solera.

L'histoire était belle. Au coeur de cette course, l'empresa Jalabert avait laissé une place pour le triomphateur de la saison. Tout le monde s'attendait à voir un nom ronflant s'afficher au cartel. Que nenni ! La commission taurine a décidé d'intégrer Alvaro de la Calle ! Qui ça ? Inconnu avant le solo d'Emilio de Justo à Madrid cette année, l'Espagnol a dû finir le boulot quand de Justo s'est fait prendre par son premier. Long, très long pour un sobresaliente. Long et dur. Mais Alvaro de la Calle a fait le job, bien, plus que bien. Depuis ? Rien à Madrid et rien chez lui à Salamanque mis à part deux festivals. Pas de quoi capitaliser sur un incroyable défi relevé... Décevant. Il aura fallait attendre Arles pour qu'une arène lui donne sa chance. Incroyable. Merci Arles, dans les toros, il y a encore un peu de coeur et d'esprit !

Lopez Chaves (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Chef de lidia, le professionnel Domingo Lopez Chaves tombe sur un Yonnet retors mais apprécié par les gradins. Pas grand chose à dire, un duel assez fade et peu intéressant hormis quelques naturelles de passage.

Lopez Chaves sur l'Escolar Gil (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Sur son second, Lopez Chaves saluera en piste. L'ensemble de son oeuvre sera diffus mais les observateurs auront sans aucun doute remarqué de beaux gestes par-ci, par-là. Pas de quoi faire se lever les foules mais pas de quoi rougir de honte non plus. Comme toujours, Lopez Chaves est là, il fait le travail et offre parfois des moments de douceur. Son toro d'Escolar Gil était par ailleurs plutôt intéressant...

Alvaro de la Calle avec son Yonnet qui sera gratifié d'une vuelta à titre posthume (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Moment d'émotion pour Alvaro de la Calle. Lui qui n'avait pas toréé en son nom depuis quelques années était tout de blanc vêtu, comme un novillero qui va prendre son alternative. Un grand jour pour lui et autant vous dire qu'il est resté quelques longues minutes à la chapelle avant le paseo ! Pour son premier, les gradins lui ont réservé une belle surprise avec une session d'applaudissements qui ont ému le maestro quand il est sorti saluer en piste. En piste, justement, ce premier duel fut une réelle découverte. On aura vu Alvaro de la Calle sous un angle plaisant, sérieux, sensé, à l'écoute des tendidos. Il a su devenir arlésien. Il faut dire que son Yonnet était plaisant, mobile, costaud mais pas "terrorifique", il fera d'ailleurs tomber le mouchoir bleu et fera une vuelta posthume. Une oreille pour Alvaro de la Calle qui a sorti une faena de qualité après une entame plaisante et suave.

Alvaro de la Calle sur son Escolar Gil qui s'est blessé (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Sur son second, l'Espagnol saluera à l'issue de son combat. Encore un bon toro, un d'Escolar qui hélas se blesse en milieu de faena à l'antérieur droit. Handicapante puis invalidante, la blessure ôte tout espoir de triomphe au torero du Campo Charro. Alvaro de la Calle aura tout de même eu le temps de montrer de belles choses. Espérons que d'autres empresas suivent !

Maxime Solera et son Yonnet (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Le régional de l'étape, Maxime Solera, est de Fos. Récent matador de toros, sa carrière se dirige vers les corridas âpres, celles qui exigent plus que d'autres, celles que peu de figuras veulent toréer. Mais rien de grave, il y a de la place à faire dans le secteur et Solera est capable de se faire la sienne. Devant un brave de chez Yonnet que Jean-Loup Aillet pique bien, Maxime est serein. Le toro n'a pas franchement de vice mais on sent que ça peut partir à droite comme à gauche. Solera fait avec, montre quelques détails, ne lâche rien mais ne coupera pas après une épée foudroyante.

Dernières séries gauchères pour Solera avec un Escolar Gil (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Dernier de la corrida et donc de cette course feria, l'ultime d'Escolar Gil. Le Fundi, personnage plus que célèbre sur le sable arlésien et gendre du ganadero, était là avec son fils pour assister à des moments qu'il a vécu en tant que maestro. Pour l'occasion, il ne verra pas grand chose car ce toro était peut-être le moins intéressant de la tarde, le plus compliqué dans le jeu, le plus exigeant et forcément il est tombé sur Maxime Solera qui n'a pas démérité mais qui perd le peu qu'il a gagné au descabello.

La vuelta posthume du deuxième de la course qui gagnera aussi le prix du meilleur toro (Yonnet) (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Jean-Loup Aillet pique et remporte le prix du meilleur picador (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Anthony Maurin

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