ALÈS Pour exister, le Parti communiste prépare une "rentrée offensive"
C'est avec l'intention de promouvoir ses futures actions dans le cadre d'une rentrée politique et sociale "offensive" que la section alésienne du Parti communiste avait invité la presse locale ce samedi matin.
Attablée ce samedi matin à la terrasse venteuse du café de l'Abbaye, la demi-douzaine de membres de la section alésienne du Parti communiste Français (PCF) s'est montrée très loquace après de "longues vacances". Secrétaire de la section, Giovanni Di Francesco a d'abord donné quelques éléments de contexte, en constatant bien malgré lui "une rentrée marquée par une explosion des inégalités pour les 500 français les plus riches dont les fortunes explosent". Et d'ajouter : "Pour les autres, c'est l'explosion de la précarité et la chute du pouvoir d'achat."
Alors que des crises en tout genre se succèdent (sanitaire, économique, écologique, énergétique), le Cévenol a déploré "une exaspération sans précédent depuis des décennies" de la part d'une majorité de citoyens. À l'entendre, "une gronde sociale couve" et se traduira par des manifestations à l'appel de plusieurs syndicats (22 et 29 septembre). Dans la même veine, "les 400 000 participants à la Fête de l'Humanité en disent long sur cette soif de justice sociale", a estimé le Communiste.
Un modèle d'urbanisation "révolu" à Alès
Ce dernier fut à plusieurs reprises suppléé par la jeune Cécile Alphon-Layre, membre de la direction de la section alésienne du PCF, laquelle a elle aussi revendiqué "une rentrée offensive combinant travail de fond et action collective de terrain" (voir programme ci-dessous). Car c'est en agissant au niveau local, afin de "contribuer au rassemblement des citoyens" de sorte qu'ils "deviennent pleinement acteurs de réponses alternatives" que les communistes alésiens entendent trouver leur salut.
Aussi, en l'absence d'échéance électorale à court terme, le PCF alésien sait la nécessité de "continuer à exister" à l'heure où il observe "un glissement des idées vers l'Extrême-droite". Mais c'est peut-être parce qu'elle a déjà en ligne de mire la bataille municipale de 2026 que la section alésienne du Parti communiste a ponctué cette conférence de presse de "piques" à destination du duo Roustan-Rivenq, lequel suivrait un modèle d'urbanisation "révolu à Alès alors que la Terre se réchauffe ineroxablement".
Afin d'étayer leurs propos, les "Cocos" ont comme souvent brandi l'exemple de la place des Martyrs, "une fournaise" où ils ont relevé "38° le 24 août dernier, contre 28° dans la zone arborée du boulevard Louis-Blanc au même moment". À ces griefs urbano-écologiques, Cécile Alphonse-Layre a rajouté quelques éléments liés aux questions sanitaire et sociale, étroitement "liées" à ses yeux.
"On ne représente qu’environ 30% de l’électorat"
"On veut travailler sur l’accès à la santé de manière prioritaire dans l'année qui vient. Il faut une vraie politique nationale de santé, mais on peut aussi agir localement avec des centres municipaux de santé. Ce sont des structures de proximité qui proposent un large panel de spécialités médicales", a développé la dernière nommée. Chiffres piochés sur le site du gouvernement à l'appui, après avoir reconnu que ces derniers pouvaient dater "un peu", la jeune femme a analysé l'offre médicale de la capitale cévenole : "Alès, c'est un médecin pour 1 300 habitants en moyenne, contre un pour 770 habitants à l'échelle nationale, et c'est un dermatologue pour 40 000 habitants !" Suffisant pour qualifier la ville de "désert médical".
Après avoir brièvement répondu à une question relative à la valeur travail, reconnaissant quelques "maladresses" verbales de leur "boss", Fabien Roussel, dont les propos seraient trop souvent "sortis de leur contexte", le PCF alésien a dit son opposition à "un monde de privilèges", au profit d'un monde fondé sur "la solidarité, le partage des biens et des savoirs, et le respect de tout le vivant." En retrait une bonne partie de la conférence de presse, l'ex-conseiller départemental Jean-Michel Suau s'est chargé de conclure : "Tout ça c’est notre apport à un mouvement plus global qu’est la Nupes. L’enjeu c’est d’élargir ce champ car aujourd'hui on ne représente qu’environ 30% de l’électorat."
Corentin Migoule
Le programme :
- Mercredi 21 septembre (18h), rassemblement pour la paix devant la sous-préfecture d'Alès.
- Vendredi 14 octobre : conférence sur le communisme avec Bernard Vasseur.
- Samedi 15 octobre (18h) au Prolo d'Alès : conférence et théâtre, les communards et la Commune de Marseille.
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