Publié il y a 1 an - Mise à jour le 18.09.2022 - thierry-allard - 3 min  - vu 411 fois

GARD Sur la prévention du risque inondation, « il y a eu un avant et un après 2002 »

Lors des tables rondes d'ABCèze, vendredi soir à Chusclan (Photo : SDIS 30)

À l’occasion des commémorations du vingtième anniversaire des inondations de 2002, qui ont causé 22 morts dans le Gard, dont 8 sur le bassin versant de la Cèze, le syndicat de gestion du bassin versant de la Cèze AB Cèze organisait deux tables rondes vendredi soir à Chusclan. 

L’occasion, dans une première table ronde, de faire témoigner les différents acteurs de l’époque. Des anciens élus, les maires de Bagnols et de Rochegude de l’époque, René Cret et Pierre Chante, le premier adjoint de Chusclan en 2002 Bernard Charmasson, mais aussi des pompiers, le commandant Florent Léger, en poste à la caserne de Bagnols en 2002 et le directeur adjoint du SDIS 30 le colonel Carret. Une habitante sinistrée de Bagnols, Joëlle Giordani, a aussi raconté son vécu, et les services de l’État, par le biais de l’adjointe au service eau et risques à la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), Charlotte Courbis, ont aussi apporté leur éclairage. 

Puis une deuxième table ronde a permis de faire le point sur les différentes actions mises en place suite à 2002. « Il y a eu un avant et un après 2002, une prise de conscience collective du déficit de la conscience du risque et de la prévention », souligne le directeur adjoint de la DDTM du Gard, Jean-Emmanuel Bouchut. Les inondations de 2002 ont eu des conséquences nationales et débouché sur une loi, la loi Bachelot, qui a créé notamment les Services de prévision des crues, instauré l’information des locataires ou encore permis la délocalisation des habitants et la destruction des biens les plus exposés. Sur le territoire, cinq maisons ont ainsi été détruites à Rochegude suite à 2002. La loi a aussi instauré les PAPI, les Programmes d'actions et de prévention des inondations, qui prescrivent un certain nombre d’actions. « Le Gard est intégralement couvert par ces PAPI, ce sont des outils puissants », affirme le directeur adjoint de la DDTM du Gard. 

Sur le territoire, c’est ABCèze qui porte le PAPI. « Nous en sommes à la troisième génération », précise le président d’ABCèze Benoît Trichot. Dans les actions, la sensibilisation, notamment des scolaires, est un pan important, pour développer une « culture du risque », dont tous les acteurs autour de la table s’accordent à dire qu’elle est primordiale pour limiter les pertes matérielles mais surtout humaines. ABCèze conduit aussi le dispositif ALABRI, qui ouvre pour les personnes résidant en zone inondable à « un diagnostic gratuit et à jusqu’à 80 % de financements pour des travaux permettant de limiter les effets des inondations sur le logement », ajoute Benoît Trichot. Avec ce dispositif, il est possible par exemple de faire financer l’installation de batardeaux, comme l’a fait Mme Perez, habitante de Bagnols qui a eu recours au dispositif et qui a témoigné sur la scène. 

Face au risque inondation, le Département joue aussi son rôle, notamment avec le barrage de Sénéchas, qui vise à limiter les effets d’une crue sur l’amont du bassin versant, mais aussi sur la prévention. « La transmission est très importante », soulignera le conseiller départemental Alexandre Pissas. Quant à l’Agglo du Gard rhodanien, « elle aide les communes à élaborer leur Plan communal de sauvegarde », rappelle le conseiller communautaire délégué aux risques majeurs, Raymond Chapuy. 

Ces plans permettent aux communes d’être mieux préparés lorsque l’événement se produit. L’Agglo finance aussi le dispositif Cedralis, qui permet de lancer des appels téléphoniques simultanés et d’avertir la population, le dispositif Predict, qui permet d’avoir des prévisions météo très précises, et PanneauPocket, qui permet aux communes notamment de lancer des alertes sur les téléphones mobiles de leurs administrés. 

Depuis 2002, les choses ont donc bien changé sur le volet prévention. Mais malgré tout, « il faut rester humbles, rappelle Jean-Emmanuel Bouchut. Malgré tous les dispositifs mis en place, nous avons toujours des problèmes de comportements. » 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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