Publié il y a 1 an - Mise à jour le 19.09.2022 - corentin-corger - 3 min  - vu 2105 fois

SANTÉ "Ça peut bouffer la vie", deux professionnels alertent sur les vertiges

Image d'illustration (Photo GDR vertiges) - Getty Images/iStockphoto

Les Nîmois Christian Chabbert et Hubert Pallier (Photo Corentin Corger)

Depuis hier, a débuté la Semaine de l’équilibre et du vertige. Six jours pour sensibiliser sur cette maladie et pousser les personnes atteintes de vertiges à venir consulter. Non prise à charge, cette pathologie peut entraîner à terme un isolement social.

Pour la première fois en France, se déroule du 18 au 24 septembre la Semaine de l’équilibre et du vertige. Au travers de différentes manifestations (rencontres patients-cliniciens, journées portes-ouvertes) qui vont se dérouler dans toute la France, cette semaine a pour but de sensibiliser la population à cette pathologie fréquente et de mettre un coup de projecteur sur la nécessité de développer la compréhension, les protocoles ainsi qu’une organisation plus adaptée de la prise en charge du patient vertigineux. Ce dernier éprouve des hallucinations de mouvement de son environnement ou une sensation de rotation tout en restant immobile. Une maladie encore méconnue qui représente pourtant 330 000 consultations par semaine en France et plus de 15 millions par an.

Chez les plus de 50 ans, 5 % des prescriptions médicales concernent les désordres vestibulaires qui représentent au total, 1 % de toutes les urgences hospitalières. Ces vertiges surviennent à la suite d’un dysfonctionnement des structures vestibulaires situées dans l’oreille interne ou dans certaines zones du cerveau. Cette pathologie peut devenir un véritable handicap en plongeant le patient dans différentes sphères de symptômes allant de l’anxiété au problème de mémoire, d’orientation, qui peuvent conduire à un isolement social. « On veut sensibiliser les patients, qu’ils se rendent compte que c’est une vraie maladie », alerte Christian Chabbert, directeur du groupe de recherche vertiges au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) à l’origine de cette semaine. Ce Nîmois veut une prise de conscience des patients, mais aussi des pouvoirs publics pour investir davantage sur la recherche.

 "Il n’y a pas de médicament anti-vertigineux efficace"

Du nom générique « vertiges » découle une multitude d’état : le sentiment d’être en état d’ébriété, la peur du vide ou encore le fait de tout voir tourner en s’allongeant. « Cela provoque d’une façon générale une perte très rapide de la confiance que le patient peut avoir dans la position de son corps, il navigue dans un espace qui n’est plus en sécurité », résume Hubert Pallier, kinésithérapeute vestibulaire installé depuis 2000 à Nîmes. Ils ne sont que trois à exercer cette spécialité dans le Gard avec deux autres confrères installés à Sommières et Saint-Privat-des-Vieux. Des capteurs situés dans l’oreille gèrent notre équilibre et, quand ils sont atteints, cela peut entraîner des vertiges. Cela peut être lié au vieillissement, à un choc traumatique ou encore à une infection.

Grâce à la rééducation vestibulaire, l'état des patients s'améliore (Photo GDR vertiges)

Afin de pouvoir livrer le diagnostic le plus précis, l’interrogatoire du praticien est déterminant : « Quand un patient arrive, je lui dis : expliquez-moi ce que vous avez mais sans employer le mot vertige », précise Hubert Pallier. Car après avoir été pris en charge par un médecin généraliste, un urgentiste ou un ORL c’est bien un kinésithérapeute vestibulaire que les patients vont consulter. Ce dernier va orienter et accompagner la restauration de l’équilibre et de la posture. La rééducation vestibulaire est mise à l’honneur car pour le moment, « il n’y a pas de médicament anti-vertigineux efficace », assure Christian Chabbert qui travaille notamment sur des pistes d’amélioration avec ses équipes. Après avoir isolé les incohérences dans le cerveau, le praticien va pouvoir agir et synchroniser de nouveau toutes les informations.

« Je crois que l’on sous-estime les répercussions de cette pathologie sur la vie entière du patient. Ça peut aller très loin, jusqu’à l’isolement social. Ça peut bouffer la vie. Une personne âgée qui a des vertiges en se rendant au supermarché ou en jardinant va croire que c’est normal car elle vieillit. Non c’est simplement qu’elle est malade et il faut consulter », insiste Christian Chabbert. Deux professionnels qui veulent surtout mettre en avant le fait que la rééducation vestibulaire fonctionne et qu’avec une prise en charge, le patient va mieux maîtriser ses sensations. Avec cette semaine (voir vidéo ci-dessous), la volonté est donc de faire prendre conscience, sensibiliser au maximum sur les vertiges et expliquer à chaque patient qu’il ne faut pas hésiter à consulter car il y aura toujours une oreille attentive pour les écouter.

https://www.youtube.com/watch?v=Gum3ap5cxb0

Corentin Corger

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