Publié il y a 1 an - Mise à jour le 05.10.2022 - anthony-maurin - 3 min  - vu 4439 fois

NÎMES La ZFE mettra-t-elle le feu ?

Photo d'illustration (Photo Anthony Maurin).

Claude de Girardi, à gauche sur l'estrade, était présente pour la journée "Mobilités & territoires" (Photo Anthony Maurin).

Les Nîmois sont des réboussiers. Ils le revendiquent avec délectation. Cependant, ils seront probablement obligés de plier sous le poids d'une loi visant à interdire aux véhicules diesel de circuler dans la métropole à compter du 1er juillet 2028. Mais avant cela, il faudra parler de la fameuse Zones à faibles émissions mobilité (ZFEm)...

Si nous n'avons pas encore mis en place la ZFE nîmoise, c'est grâce à la qualité de notre air qui est encore bonne ici. Enfin meilleure qu'ailleurs, donc la cité des Antonin a eu droit à un report de ses obligations mais on y arrivera tôt ou tard. Le transport représente à lui seul 30 % des émissions de gaz à effet de serre dont 56 % sont issus du transport routier. La circulation augmente en moyenne chaque année de 1,5 % en France.

Les restrictions de circulation pour améliorer la qualité de l'air en agglomération commencent à faire parler d'elles. En effet et avec les Zones à faibles émissions mobilité (ZFEm), la pédagogie sera de mise car la loi Climat & Résilience oblige les 44 collectivités françaises de plus de 150 000 habitants à les mettre en place avant la fin 2024.

Au sujet des futures Zones à faibles émissions, c'est Claude de Girardi, adjointe déléguée à la Mobilité pour la ville de Nîmes, qui a pris la parole lors de la journée "Mobilités et & Territoires". Nîmes, bien sûr mais aussi des communes telles que Caveirac ou encore Bernis devraient être soumises à cette ZFE. De 0 à 6, les voitures seront ainsi classées de la moins à la plus polluante. Un classement variable et qui prendra charge, au fur et à mesure de l'avancée des lois, de plus en plus de véhicules pour qu'ils soient détruits.

Pour l'élue, il y a encore pas mal de boulot à abattre. "C'est une opportunité pour la collectivité d'accélérer ces changements que nous avions anticipé. Nîmes métropole vient de réorganiser son réseau et depuis dix ans tout cela fait partie de nos préoccupations et de nos schémas directeurs. Alors faut-il vraiment une ZFE à Nîmes ? Il faudra manier ça avec progression mais nous devrons la mettre en place en janvier 2025. Les ZFE ne vont pas réduire le nombre de véhicules mais elles sont un levier pour renouveler le parc automobile. Nous devons comprendre et aider les Gardois."

Roland Canayer reprend : "Avec la ZFE de Nîmes, nous essayons de nous projeter sur les possibles problèmes rencontrés. Il existe déjà ce que l'on appelle le disque vert qui est utilisé dans cinq ou six communes gardoises et qui permet de ne plus payer le stationnement pendant deux heures. Nous avons un meilleur maillage concernant les bornes de recharge mais nous devons continuer ce travail avec notre partenaire Enedis car sans eux nous n'avons pas d'électricité !"

Claude de Girardi, l'élue en charge du dossier (Photo Archives Anthony Maurin).

Et Claude de Girardi de valider ces propos et d'espérer mieux. "Il faudrait aussi une aide financière à la conversion car les véhicules électriques sont encore trop onéreux. Les plus modestes ne peuvent pas en acheter et ce sont pourtant eux qui ont des voitures qui polluent le plus. Il faudra surtout que les gens trouvent de bons aspects aux ZFE, adapter un périmètre cohérent, ne pas oublier les communes de la première couronne de Nîmes car les habitants se déplacent beaucoup en voiture. Nous devons également penser à la souplesse qu'autorise la loi en utilisant pourquoi pas des années "tampon" qui permettraient à tout le monde d'y aller petit à petit. D'ici 2028, aucun véhicule n'ayant pas au minimum la vignette Crit'Air 1 (véhicule à gaz ou hybrides rechargeables, NDLR) ne pourra plus circuler, nous n'en sommes pas encore là mais il faut réfléchir à toutes les pistes d'évolution."

Cependant, si l'élue avait droit à une baguette magique, que ferait-elle en premier pour changer les choses ? "La carotte est petite et le bâton est inexistant ! Le reste à charge est encore trop onéreux. À Nîmes, 60 % des véhicules sont déjà en crit'Air 1 ou 2 mais cela veut dire que 40 % ne le sont pas... Si ces gens-là habitaient à Montpellier ils ne pourraient déjà plus rouler en ville."

Anthony Maurin

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