AU PALAIS Ils jurent qu'ils faisaient juste leurs besoins devant une maison cambriolée
Le 12 septembre dernier, Malik et Ahmed, 29 et 31 ans, sont interpellés par les policiers à quelques encablures d'une propriété de la garrigue nîmoise qui vient d'être cambriolée. A la vue des fonctionnaires, Ahmed se débarrasse de gants, d'une lampe torche et de la télécommande d'un téléviseur de la maison qui vient justement d'être visitée... Mais à en croire les deux hommes, les apparences sont trompeuses, ils sont innocents ! Devant leurs dénégations, le président du tribunal correctionnel Nîmois, Jean-Pierre Bandiera, apporte alors un autre élément troublant : la porte de la maison présente la trace d'une paire de baskets qui correspond exactement aux chaussures d'Ahmed.
- C'est normal, tout le monde a des Asics !, assure le trentenaire qui cumule 22 condamnations.
Il poursuit :
- C'est mon casier qui joue contre moi. Mais on s'est juste arrêter pour que je pisse. Et mon collègue il a fait ses besoins.
- Vous êtes malchanceux ! L'un fait la petite commission et l'autre la grosse juste devant une maison cambriolée..., sourit le magistrat.
C'est au tour de Malik de prendre la parole. Il ne semble pas avoir assez bien révisé sa version car il s'embrouille très vite :
- En fait, j'avais une grosse envie, j'en pouvais plus, donc je lui ai demandé de s'arrêter.
- Je croyais que c'était vous au volant ?, pointe aussitôt le président. Donc vous vous êtes demandé à vous-même de vous arrêtez ?
- Euh non mais quand on conduit la voiture d'un autre, on demande l'autorisation de s'arrêter, s'embourbe Malik.
Les explications ont au moins le mérite d'amuser la salle d'audience. Elles facilitent aussi le travail du procureur Stéphane Bertrand :
- Les réponses qu'ils ont données sont la meilleure preuve de culpabilité, commente-t-il avant de demander 2 ans de prison contre Ahmed et 10 mois contre Malik.
Les peines seront revues à la baisse : Ahmed écope de 18 mois et Malik de 8 mois de prison.
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com