Fatiha et Sadia, deux cousines, sont formelles : José est bien le père de leurs enfants respectifs, nés seulement à trois semaines d’intervalle. Mieux, elles prétendent que cette situation est un pur hasard !

Le hasard fait bien les choses pour les deux cousines qui n’ont pas la nationalité française et sont en situation irrégulière. Et c’est vrai, qu’à les écouter, leur histoire est incroyable. Un peu trop pour la justice.

Tout commence fin 2013, début 2014. José et Sadia se rencontrent dans un bar à Montpellier. « Nous avons échangé nos numéros et nous sommes restés en contact », explique-t-elle. Fatiha, elle, rencontre José dans un café en Espagne. Le scénario est le même. Selon les accusés, José ne connaît pas, à ce moment-là, le lien de parenté entre les femmes. Neuf mois plus tard, deux enfants naissent. José reconnaît le premier, puis le second.

- Pourquoi avez-vous reconnu ces enfants ?, interroge la présidente du tribunal correctionnel d'Alès.

- Parce-que j’ai couché avec les deux ! Fatiha voulait même se marier, mais j’ai refusé car j’ai toujours été libre, vous comprenez.

Si Fatiha envisageait le mariage avec le « père » de son enfant, Sadia, elle, avoue clairement qu’elle souhaitait juste avoir un bébé, peu importe le père.

- J’ai pas besoin de José pour m’occuper de ma fille, assure-t-elle.

- De toute façon, ajoute José, je ne peux pas subvenir aux besoins des enfants. J’ai juste donné entre 20 et 50 euros pour qu’elles leur achètent des fringues.

Pour Nathalie Welte, substitut du procureur, cette histoire n’est qu’un « vaste mensonge plus ou moins bien préparé » de deux femmes qui souhaitent acquérir la nationalité française et s’installer durablement sur le territoire. Pour preuve, à la barre, José confond parfois les deux cousines. De plus, des mouvements bancaires extrêmement suspects ont été relevés sur son compte, laissant penser que l’homme a été payé pour reconnaître les deux enfants.

Reconnues coupables, Fatiha et Sadia sont condamnées à six mois de prison avec sursis et José écope de quatre mois de prison avec sursis.