AU PALAIS Non, il ne s’introduit pas chez les gens… Il cherche ses amis !
Abdelhanine, 32 ans, n’est pas un veinard. Ses amis invisibles (personne ne les a jamais vus) adorent se cacher et lui faire des blagues. Comme les 7 et 11 juin derniers quand ces fameux copains lui ont, une nouvelle fois, joué un mauvais tour en s'introduisant aux domiciles d’inconnus. Seulement, ils se sont tous mystérieusement évaporés en laissant seul ce pauvre Abdelhanine qui se retrouve accusé de trois tentatives et d'un vol.
Madeleine, l’une des quatre victimes de ce « cache-cache » dans les maisons de la cité ducale, a été quelque peu surprise quand elle s’est retrouvée nez-à-nez avec le prévenu dans sa cuisine.
- Je cherche mon copain Kévin, a-t-il dit à sa victime.
Mais pas de Kévin dans la maison. Ni dans le jardin. Nulle part d’ailleurs. Mais devant le tribunal correctionnel de Nîmes, Abdelhanine n’en démord pas :
- J’étais persuadé que mon copain était là-bas. J’ai absolument rien fait, c’est le monde à l’envers !
Seulement le tribunal en doute. Pour cause, le trentenaire, avec dix condamnations sur son casier judiciaire, n’est pas un inconnu de la justice. La présidente relit son palmarès et l’accusé ne peut s’empêcher de commenter :
- Des coups sur votre concubine… commence la présidente Sandrine Lalande.
- Quand une femme veut te piéger, elle te piège, répond-il.
- Des violences sur votre mère…
- Ouais, soi-disant…
- Une escroquerie de 377€ au préjudice de votre mère…
- J’avais juste oublié de lui demander avant de lui prendre !
Bref, Abdelhanine est une victime de sa mère, de sa concubine et de ses amis farceurs et peut-être bientôt de la justice. Le représentant du ministère public, François Schneider, lui, trouve tout de même un mérite :
- Il se moque du tribunal mais au moins il fait semblant. La réalité est qu’il rentre partout où il peut.
Et même où il ne veut pas… La preuve : le tribunal a décidé de le faire rentrer en prison pour les six prochains mois.
Tony Duret