Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 19.07.2017 - anthony-maurin - 4 min  - vu 325 fois

CCI GARD Francis Cabanat sort l'artillerie lourde contre Eric Giraudier

Sûr de ses documents, le nouveau Président de la CCI du Gard, Francis Cabanat, attaque l'ex-Président (et pourtant son duo lors des élections) pour un énième rebondissement aux épisodes de la vie de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Gard (Photo Anthony Maurin).

Lors d'une conférence de presse épicée, Francis Cabanat est revenu sur les différends qu'il connaît avec Eric Giraudier. Une contre-attaque virulente qui ne laisse plus de place au doute, alea jacta est!

"Je ne pensais pas que le mal était à ce point important. Je pensais qu'Eric Giraudier était un homme compliqué mais je n'imaginais pas ce que j'allais vivre en un mois!", telles sont les sèches paroles prononcées par Francis Cabanat, ancien puis nouveau Président de la CCI 30. Les multiples rebondissements de l'affaire ont eu raison de la passion citoyenne mais les nouvelles déclarations de l'élu risquent bien de relancer le débat.

"J'ai souhaité organiser cette conférence de presse suite à l'invalidation de ce qui s'est passé le 27 février dernier. C'était un véritable putsch ! D'ailleurs, tout ce qui a été fait entre le 27 février et le 11 juillet est annulé, on va repartir de zéro. Etant un vieux de l'Institution, ça me peine d'avoir fait une carrière sans anicroche et voir les dégâts constatés en seulement deux mois", note Francis Cabanat qui s'était fait "lourder" de sa présidence lors d'un vote surprise ce fameux 27 février.

"Je ne peux pas écrire aux 37.000 chef d'entreprises mais je sais qu'il y a beaucoup d'agacement et cela m'oblige à mettre sur la table des éléments que vous ignorez... Tous seront consultables et bien sûr fondés. Je ne voulais pas mettre de l'huile sur le feu". Mais le feu, Francis Cabanat le met actuellement. Retour sur les débuts de l'affaire qui n'en finit pas.

"J'ai fait alliance en 2016 avec Eric Giraudier et notre victoire de décembre 2016 l'a été en grande partie grâce aux voix alésiennes qui ont fait la bascule entre notre liste et celle de M. Douais. Après les élections, un protocole d'accord avait été trouvé et annonçait une présidence commune, deux ans pour Alès (Cabanat) et trois ans pour Nîmes (Giraudier)" affirme Francis Cabanat. Mais la suite devient croustillante puis peu ragoûtantes.

"Début janvier, le climat s'est dégradé et Eric Giraudier a fait croire que je concentrais le pouvoir alors qu'il organisait des conférences de presse sans m'informer. J'étais pourtant Président et c'est au Président de le faire ou de le déléguer. Eric Giraudier a également reçu à deux reprises le maire de Beaucaire sans me le dire. C'était une autre source de conflit. Ensuite, c'est ObjectifGard et le Réveil du Midi qu'il a black-listé. Ce jour-là, les murs ont tremblés car je ne me serai jamais permis de faire ce genre de chose. Je n'étais pas au courant, je m'y suis opposé et c'est de là que tout est parti", raconte Francis Cabanat, calme, froid, en mode sniper.

"Les salariés en ont assez. Des personnes compétentes ne sont plus là, je le refuse. Je marche aux compétences, pas aux idées claniques. Eric Giraudier a même tenté de faire entrer sa secrétaire de l'UPE30 avec des conditions salariales scandaleuses mais vous savez quoi? Il a annulé son contrat de travail le 7 juillet dans l'après-midi alors que le Tribunal s'est prononcé le 7 au matin! D'ailleurs, lors du putsch, c'est elle qui était à la manœuvre et qui se baladait avec les urnes pour faire voter les présents, toujours sans mon consentement", fulmine Francis Cabanat.

La suite est de la même trame. "La demande d'une nouvelle présidence pour BIC Innov'up, les mensonges concernant l'aérodrome de Deaux, le refus de conciliation, les budgets trafiqués ou tronqués, un rapport salé de la Commission aux Comptes mandatée par Bercy lors de la présidence Giraudier (sur la période 2011-2012 mais tombé en mars 2013), les collusions entre ses associations et la CCI...". Pour Francis Cabanat, la coupe est pleine. "Je tombe de ma chaise... Je ne vais pas vous égrainer la totalité des affaires mais tout s'est passé en un mois, pas en dix ans ! La situation dans laquelle nous sommes est une première en France. Selon Bercy, la gouvernance a déstabilisé la trésorerie et nous assistions à un démembrement comptable de la CCI du Gard" évoque Francis Cabanat qui assure n'être informé de tout cela que depuis le mois de mars dernier.

Prêt à en découdre une dernière fois, Francis Cabanat a sorti les dossiers encombrant de la courte mandature d'Eric Giraudier (Photo Anthony Maurin).

Que va-t-il se passer?

Cabanat reprend les commandes, Giraudier reste pour le moment sur le côté mais le sort des salariés et des chefs d'entreprises reste indécis.  "J'ai travaillé des dizaines d'années au sein du milieu consulaire mais cette situation de conflit ne donne pas une bonne image de l'Institution. On doit retrouver notre sérénité pour représenter la totalité des 37.000 entreprises, pas les seuls 6% d'adhérents à l'UPE 30!", poursuit Francis Cabanat avant de parler économie et relations extérieures. "Les budgets feront l'objet d'un nouveau traitement dans les semaines à venir. Je vais aussi débloquer l'interconsularité et reprendre les discussions avec la Chambre de Métiers et la Chambre d'Agriculture. Il nous faut relancer l'esprit consulaire car nous avons intérêt à arriver groupé pour défendre nos entreprises et le développement économique de notre territoire".

Pour finir, Francis Cabanat réserve une autre surprise à son ancien compagnon de route. "Je proposerai au Préfet de Région qu'une troisième personne prenne la tête de la CCI du Gard. Homme ou femme, je m'effacerai pour ramener la paix, je fais un sacrifice. Le Préfet décidera de l'élection mais je pense que la situation le mérite, je ne peux pas faire mieux ! C'est très complexe, les élus du bureau sont toujours considérés comme démissionnaires car ils ont justement démissionné avant le putsch".

Les salariés, ceux qui ne sont pas encore partis en congés, seront reçus par Francis Cabanat ce vendredi. Des contestations de licenciements ou d'arrêts de CDD ainsi que d'autres actions en justice pourraient voir le jour. "On va analyser les situations mais je vais demander au Préfet de Région de prendre des sanctions envers Eric Giraudier. J'espère que la situation sera propre d'ici la mi-septembre", conclut le Président Cabanat.

Anthony Maurin

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