DIMANCHE VILLAGES À Montfaucon, le combat d’une association pour sauver un prieuré du Xème siècle
Si ce week-end à l’occasion des Journées du Patrimoine vous pouvez visiter le prieuré de Saint-Martin-de-Ribéris, à Montfaucon, c’est grâce au travail de cette poignée de bénévoles.
C’est qu’en 2013, à la création de l’association des Amis du prieuré de Saint-Martin-de-Ribéris, le monument multiséculaire avait disparu sous une végétation aussi anarchique d’abondante, symptôme d’un abandon total de ce patrimoine.
Faire revivre un monument historique
« J’avais repéré le prieuré au cours de balades et j’avais trouvé dommage qu’il reste dans un état lamentable », explique Philippe Rémy, président de l’association, qui a depuis été reconnue d’intérêt public.
Très vite, l’association se met en tête de réhabiliter le prieuré, dégage toute la végétation et le chemin qui relie le prieuré au château du village et pose un imposant portail en fer forgé pour protéger l’intérieur du monument. Ayant signé un bail emphytéotique avec la mairie, l’association a la jouissance du bâtiment pour vingt ans, histoire de faciliter ses actions.
Des actions qui ont un but : « restaurer le bâtiment pour lui donner un bel aspect et l’utiliser comme salle d’exposition et de concert », affirme Philippe Rémy. De quoi donner une nouvelle vie à un bâtiment qui a déjà bien vécu. « C’était un gîte étape pour les bateliers », résume Philippe Rémy, quand Jean-Pierre Maréchal, trésorier de l’association qui a mené de longues recherches pour retracer son histoire, fait le lien avec l’autre rive du Rhône : « à l’époque, il y avait un archipel entre Montfaucon et Caderousse avec un pont péager. Mais au XVème ou au XVIème siècle, un changement de lit de l’Aygues a figé les îles qui se sont consolidées. »
Cette consolidation en une grande île fluviale sonne le glas du pont péager. « Ensuite, les haleurs remontaient par Codolet, et le prieuré a perdu sa fonction pour eux », poursuit Jean-Pierre Maréchal. La construction d’une église paroissiale au pied du château ne sera qu’un clou de plus dans le cercueil du prieuré, qui ne servira plus guère que de refuge en cas de crue. Seuls quelques offices annuels continueront à y être célébrés pour obtenir la guérison de nourrissons touchés par la croûte de lait, que Saint-Martin était censé soigner, mais le prieuré a été désaffecté dans les années 1940.
Un appel aux dons
Aujourd’hui, les Amis du Prieuré cherchent à remonter le fil d’une histoire très peu documentée, et découvrent régulièrement des pépites, comme ces fresques médiévales dont ne subsistent que quelques traces sur les murs. « Elles ont une grande valeur patrimoniale, mais leur expertise coûterait au moins 5 000 euros, note le président. Mais notre priorité, c’est de sauver le bâtiment. »
Sauf que pour y parvenir, il faut réunir une somme importante : « En 2004, l’estimation était de 200 000 euros, mais nous pensons qu’il nous faudrait peut-être un peu moins », explique Philippe Rémy. La restauration du mur nord et de la voûte intérieure sont une priorité, alors même si la mairie prévoit de participer à la mesure de ses moyens, l’association a lancé un appel aux dons qui leur a déjà permis de réunir quelques milliers d’euros. Un bon début, mais insuffisant pour envisager les travaux nécessaires.
Vous pouvez contacter l’association à l’adresse suivante : saint.martin.de.riberis@gmail.com, et rencontrer ses membres d’ici à ce soir sur place, chemin de la Tuilerie, pour les Journées du Patrimoine. Les dons sont déductibles des impôts.
Thierry ALLARD