ÉDITORIAL C'est la tête, docteur...
En ce moment, si on est Nîmois et qu'on a l'âme d'un supporter, on est plus heureux de fréquenter le Parnasse que le stade des Costières. D'ailleurs le public l'a bien compris. Là où l'antre de la Green team était complet jusqu'aux cintres il y a quelques jours pour accueillir le Paris Saint-Germain et sa constellation de stars, lundi soir les Costières sonnaient le creux avec 2 329 spectateurs venus faire la claque à l'occasion de la réception d'Ajaccio. Il faut dire que les résultats des uns et des autres n'ont rien de comparables. Sans parler de l'état d'esprit. Durant que Rebichon et sa clique de l'USAM font le spectacle partout où ils passent, et ce même quand ils perdent, les Rouge et Blanc du NO se traînent sur le rectangle de chlorophylle comme des âmes en peine et charrient pour certains leur blues en bandoulière. Une affliction qui semble avoir gagné jusqu'à leur entraîneur Pascal Plancque, visage défait façon "tempête sous un crâne" en conférence de presse d'après-match et une nouvelle défaite (0-2) d'une équipe qui n'en a plus que le nom et les oripeaux. Après la déception et la colère, les supporters du NO aimeraient maintenant que ce soit la rage qui anime leurs protégés. De celle qui vous oblige à surmonter les obstacles quand le bateau prend de la gite et tangue dangereusement. Celle-là même qui s'est fait une place au sein du collectif des handballeurs et y occupe une place de choix. Pour autant, la cariole n'a pas encore versé sur le baudet et les footeux ont encore l'occasion de reprendre leur destin en main. À condition de le vouloir et de s'en donner la peine. Dans le sport, et a fortiori dans le sport de haut niveau, c'est bien souvent le caberlot qui fait marcher tout le reste. Mais comme le dit un proverbe antillais : "Tant que ta tête n'est pas coupée, tu peux toujours espérer porter un chapeau." Espérons que d'ici la fin de saison le couperet ne tombera pas, que les Crocos garderont la leur sur les épaules et qu'il pourront la porter haute. C'est tout le mal qu'on leur souhaite.
Philippe GAVILLET de PENEY