Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 28.01.2022 - philippe-gavillet-de-peney - 2 min  - vu 730 fois

ÉDITORIAL Moi y'en a vouloir des sous !

manifestation Nîmes (photo Norman Jardin) (1)

À Nîmes, ils étaient environ un millier (photo Norman Jardin)

Si à force de vous en rebattre les oreilles à tout bout de champ, il n'a pas pu vous échapper que l'élection présidentielle va avoir lieu dans quelques semaines, chez les grandes centrales syndicales le rendez-vous électoral ô combien crucial n'est pas non plus tombé aux oubliettes. Elles savent bien que c'est le moment propice pour faire, à voix haute et amplifiée, état de leurs revendications et sonder non seulement le pouvoir en place - et qui pourrait le rester - mais aussi les candidats à la magistrature suprême, invités à faire connaître leurs intentions. Les syndicats ont d'ailleurs bien raison parce qu'après il sera trop tard pour arracher autre chose que des promesses. Hier, dans le Gard l'intersyndicale a bien su mobiliser ses troupes sur un thème, il faut le dire, parfaitement fédérateur, et ce quelles que soient les sensibilités politiques : la hausse des salaires. Comment ne pas donner raison à ces centaines de travailleurs et d'employés venus battre le macadam quand on constate la dégradation rapide du pouvoir d'achat des Français, déjà d'ordinaire noyés sous les taxes en tout genre et qui doivent dans le même temps faire face à l'augmentation galopante du prix des vivres de première nécessité en 2021 - 28%, du jamais vu depuis 10 ans ! -  des matières premières, la flambée des prix des carburants et de l'énergie. Un dégradation qui affecte forcément plus les moins argentés que les gros salaires. Alors, à un moment où malgré la crise sanitaire ou grâce à elle (*), les riches n'ont jamais été aussi riches et aussi nombreux à l'être, les plus démunis et les travailleurs pauvres ont bien raison de réclamer un peu du pognon qui ailleurs ne semble pas faire défaut. Comme disait le regretté Jean Yanne avec le titre de sa comédie satirique de 1973, époque où le problème des salaires était déjà d'actualité, le mot d'ordre est aujourd'hui plus que jamais ''Moi y'en a vouloir des sous". Pas sûr que ça marche, mais ça ne coûte rien de demander car si ça continue comme ça, comme l'évoquait Coluche, bientôt les choses seront bien partagées : certains auront de l'appétit et les autres auront à manger.

Philippe GAVILLET de PENEY

* Selon les chiffres publiés par le magazine américain Forbes, la fortune des milliardaires français était de 249,5 milliards d'euros en 2020 contre 420,4 milliards en 2021. Soit une augmentation de 68,5% en un an de crise sanitaire.

Philippe Gavillet de Peney

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