Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 30.05.2018 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1414 fois

EXCLUSIF La politique gardoise vue par...François Hollande !

En tournée promotionnelle pour son livre « Les Leçons du pouvoir », l’ex-Président de la République a accordé à notre journal un entretien (presque) sans langue de bois.
L'ex-président socialiste de la République, François Hollande, a rencontré ce matin le président PS du Département, Denis Bouad (Photo : Coralie Mollaret)

Objectif Gard : Qu’est-ce que représente pour vous notre département ?

François Hollande : D’abord c’est un territoire où les valeurs que j’ai pu exprimer au plus haut niveau ont toujours été représentées. Elles le sont encore aujourd’hui avec Denis Bouad, président PS du Département. Le deuxième message, c’est que c’est un territoire qui souffre sur le plan économique. Il doit faire une mutation industrielle et agricole. Il faut l’aider et l’accompagner. Enfin, c’est un territoire où l’attractivité est très forte en raison des paysages et de sa qualité de vie. Des personnes s’y installent régulièrement, ce qui pose aussi des problèmes d’aménagement du territoire.

Y avez-vous un souvenir lié à votre vie politique ?

Oh oui ! J’ai fait plusieurs réunions ici, notamment avec Damien Alary lorsqu’il avait la responsabilité du Département. Je me souviens aussi de ce que représente la tauromachie… Je n'assiste pas aux corridas, mais j’ai fait un meeting devant les Arènes de Nîmes et sous la pluie ! Ça fait partie de la culture et des traditions du territoire. Après, il y a le Nîmes Olympique : j’ai connu Kader Firoud. Je suis très heureux de la montée de votre équipe en Ligue 1… C’est important pour la ville.

Votre première entrevue pour votre venue à Nîmes a été accordée au président du Département, Denis Bouad. Mais le patron des socialistes gardois, c’est le maire de Vauvert, Jean Denat. Lui conservez-vous de la rancune parce qu’il a soutenu Manuel Valls à la primaire "Belle alliance populaire" ?

Je ne fais pas porter à Manuel Valls (ex-premier ministre de François Hollande, NDLR) plus de responsabilités qu’il n’en a eues. Ce qu’il faut, c’est être socialiste ! Je verrais Jean Denat tout à l’heure. Je l’avais déjà rencontré lorsqu’il était président du Département. J’ai du respect pour lui. En cette période, s’il y a un message à faire passer, c’est celui du rassemblement et de la cohésion. Surtout que l’on a aussi dans ce département une extrême-droite très forte. Au-delà des personnes et des sensibilités, il y a une responsabilité collective.

On parle de Jean Denat… Nous pouvons aussi parler de Denis Bouad. Aux Législatives, le président du Département a soutenu un candidat d’En Marche ! au détriment de la candidate socialiste sur la 5ème circonscription du Gard...

On me l’avait dit… Heuh… La politique peut paraître compliquée, mais ça va se clarifier. Je vous l’assure, ça va se clarifier au fur et à mesure du temps.

Un mot également sur Françoise Dumas ? Votre ex-députée socialiste de la 1ère circonscription du Gard a filé chez En Marche! aux dernières Législatives...

Françoise Dumas a soutenu ma politique durant tout le quinquennat. Je pense qu’elle aura à coeur que l’on ne défasse pas maintenant ce qu’elle a fait elle-même lorsqu’elle était députée PS.

Ça, c’est un petit message…

(Il sourit) C’est une leçon du pouvoir.

Pour vous, la politique c’est fini ?

Je n’ai jamais dit que c’était fini. Si je suis à Nîmes, c’est pour parler de ce que j’ai fait, de la situation actuelle et des sujets européens et mondiaux qui se posent à nous. Ils ont des conséquences sur notre propre vie. La politique, ça fait partie de la vie. Je ne m’en suis pas retiré. Aujourd’hui je n’ai aucun mandat, ni de responsabilités partisanes. Je suis libre. Tout en ayant le souci comme ex-président de me situer à un certain niveau. Mais je suis pleinement dans la vie de mon pays.

Vous avez visiblement plus de succès comme écrivain que responsable politique… Qu’est-ce que ça vous inspire ?

Les personnes ne viennent pas voir un écrivain. Je ne me place pas sur un terrain littéraire. Les gens viennent voir un homme qui a été Président de la République et qui peut leur apporterr un éclairage, une compréhension. Ils ont un lien avec moi. Qu’ils aient ou non voté pour moi en 2012. Il y a un lien qui s’est forcément noué pendant une période qui a été exceptionnelle, comme lors des attentats, la crise économique… Les gens respectent la fonction mais aussi la personne.

Propos recueillis par Abdel Samari et Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

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