Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 02.10.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1143 fois

FAIT DU JOUR À Paris, les trois sénateurs gardois font leur rentrée

Les trois sénateurs du Gard : Denis Bouad ; Vivette Lopez ; Laurent Burgoa (Photo : Coralie Mollaret)

Vivette Lopez, Laurent Burgoa et Denis Bouad : élus dimanche, les trois sénateurs du Gard ont fait leur rentrée au Sénat. La « chambre haute » du Parlement, chargée de voter les lois et défendre les intérêts des territoires.

La cloche a sonné, mardi, pour les sénateurs. Leur rentrée fait suite au renouvellement, dimanche, de la moitié des sièges de la chambre haute. Une élection peu suivie du grand public, le vote étant réservé aux maires, conseillers municipaux, départementaux et autre élus régionaux. Dans le Gard, la sénatrice sortante (Les Républicains), Vivette Lopez, a été réélue ainsi que l’élu nîmois, Laurent Burgoa, numéro 2 sur sa liste. À Gauche, le président Parti socialiste du conseil départemental, Denis Bouad, a lui-aussi décroché son ticket sénatorial. 

Leur arrivée ne se vit pas de la même manière. Si Vivette Lopez connaît déjà les lieux, Laurent Burgoa et Denis Bouad entrent pour la première fois dans l'hémicycle. Des premiers pas qui, là-aussi, sont différents. Présidé par Gérard Larcher depuis 2014, le Sénat est majoritairement à Droite. Sur les 348 sièges, les Républicains en détiennent 127 auxquels il faut ajouter les 43 de l’Union centriste. Le groupe socialiste, lui, n'en dispose que de 69. Un handicap pour présider les commissions et postes de questeurs (*), revenant principalement à la majorité.  

Rentrée « sereine » pour Vivette Lopez

Élus dimanche sur la même liste, les élus du Gard Vivette Lopez et Laurent Burgoa se sont retrouvés au Sénat (Photo : Coralie Mollaret)

À Paris, Vivette Lopez est comme un poisson dans l’eau. L’ex-maire de Mus a d’abord été suppléante du sénateur-maire de Nîmes, avant d’être élue en 2014. De retour sous les ors de la République, la Gardoise se dit « sereine ». Dans les escaliers, elle salue masquée plusieurs de ses collègues. Ici, la Droite est en force : « Quand Gérard Larcher a été élu en 2014, le Sénat était en train de mourir... Il l'a remis à la hauteur de ce qu’il doit être : un contre-pouvoir où l'on travaille beaucoup. D’ailleurs, on ne parle plus de le supprimer ! »

Aujourd'hui, la Gardoise a envie de changement. Elle a demandé à intégrer la prestigieuse commission des Forces armées et de la Défense. Des groupes de sénateurs, souvent expérimentés, qui examinent et amendent les textes, envoyés par l’Assemblée nationale. En attendant la réponse, qui devrait intervenir la semaine prochaine, Vivette Lopez entame une formation à l’IHEDN (Institut de hautes études de la Défense nationale) sur les enjeux et stratégies maritimes. 

Vivette Lopez a retrouvé son bureau rue de Vaugirard avec ses deux collaborateurs Anne-Sophie et Géraud (Photo : Coralie Mollaret)

Enfin, Vivette Lopez reprend son travail parlementaire. En mai, elle avait déposé une proposition de loi, cosignée par une vingtaine de sénateurs, en soutien aux manadiers. Des éleveurs de taureaux dont le contrat d'assurance a été multiplié parfois par cinq. La parlementaire pourrait profiter de l’examen de la loi sur la Protection animale, le 8 octobre, pour utiliser une niche parlementaire, dans l’espoir de voir son texte adopté. 

Laurent Burgoa : « J’ai le cerveau qui chauffe ! » 

Le sénateur Burgoa vient chercher son courrier. Beaucoup de ses camarades les félicitent de son élection, lui demandant par la même occasion de les soutenir pour la présidence de commission pour de poste de questeur (Photo : Coralie Mollaret)

Pour l’élu nîmois, c’est la découverte totale : « Ce matin, je me suis levé à 5h. J’ai le cerveau qui chauffe ! Entrer dans cette belle maison est émouvant mais on encaisse aussi beaucoup d'informations. » Pour se familiariser avec l’institution, Laurent Burgoa peut compter sur les huissiers du Sénat ainsi que les formations sur les frais de mandat et les modalités d’embauche des collaborateurs. Pour l’heure, il ne dispose que d’un attaché à Nîmes et n’a pas encore de bureau. Des détails qu’il faudra rapidement régler avant le démarrage du travail législatif. 

Au soir de son élection, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a envoyé un message à Laurent Burgoa (Photo : Coralie Mollaret)

Laurent Burgoa prépare également son travail législatif. Juriste de formation, il aimerait intégrer la commission des lois. « Le sénateur est le représentant des collectivités territoriales, malmenées par le Gouvernement ! Les élus ne supportent plus que Paris décide de tout », indique le sénateur, sensibilisé à ces problématiques, du fait de ses fonctions d'élu à Ville de Nîmes et au Département. Outre la loi sur la décentralisation, examinée en novembre, l'aficionado pourrait faire ses premières armes sur le projet de loi de la Protection animale, le 8 octobre. Ce dernier prévoyant « l’interdiction de tout spectacle ayant recours à des espèces non domestiques dans un délai de cinq ans. » Quid de la corrida ? 

« L’apaisement » de Denis Bouad

Le sénateur Denis Bouad reste président du Conseil départemental jusqu’au 27 octobre (Photo : Coralie Mollaret)

Au Sénat, un autre prend ses marques : Denis Bouad. Cela faisait plus de vingt ans qu’un président du Conseil départemental du Gard n'était pas devenu sénateur. Élu de terrain, le socialiste dit finalement se sentir « très à l’aise » à Paris. Pourtant l'édile est étonnamment calme, ce jeudi, lui qui habituellement se distingue par sa bonhomie et son humour. Denis Bouad l’impute à son état « d’apaisement : c’est une autre vie et ça me paraît très bien. » Dont acte.

Denis Bouad a fait toutes les formalités pour son entrée au Sénat. Il a participé aux premières réunions du groupe socialiste avec l'élection de son président, Patrick Kanner. « Il y aura de nombreux dossiers à traiter liés à l’environnement, la pauvreté, les problèmes de mobilité », explique le sénateur Bouad, qui aimerait siéger dans la commission des affaires économiques. Président du conseil départemental depuis 2015, conseiller départemental depuis 16 ans, l’élu a une expérience à faire partager.

Reste que si, dans le Gard, Denis Bouad a la majorité (relative, NDLR), au Sénat, il est dans l'opposition. « Je le vis très bien. Il faudra que l’on apporte notre contribution aux lois qui seront sorties », complète Denis Bouad, ajoutant qu’il fera bien son mandat de « six ans », en réponse à certains qui le voyaient déjà, en mars prochain, briguer de nouveau la présidence du conseil départemental.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

* Des sénateurs élus, en charge de veiller au bon fonctionnement du Sénat. 

Coralie Mollaret

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