Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 11.06.2017 - veronique-palomar - 4 min  - vu 461 fois

FAIT DU JOUR Christian Dorsan romancier, Bagnolais et vice versa…

Christian Dorsan est auteur et bagnolais. Son dernier roman vient juste de paraître. Photo; D.R. - Fleury Mathieu

Le quart d'heure bagnolais est le dernier roman de Christian Dorsan, un auteur sensible, profondément attaché à la quête identitaire et à sa région. Rencontre. 

Qui êtes-vous ?

Je m'appelle Christian Champetier, et j'écris sous le nom de Christian Dorsan. Ce nom me vient du village d'où je viens : Orsan. Je suis Christian du village d'Orsan, Christian d'Orsan, Christian Dorsan... la question d'identité est très importante, identité du lieu, identité de l'être. Chacun de mes personnages est toujours en quête de sens ou en recherche de ce qu'il y a au-delà de l'apparence. Je suis originaire  d'Orsan, village du Gard Rhodanien, et je vis depuis une dizaine d'année à Nantes. Je travaille dans le secteur de la presse et collabore au magazine « L'Indic » et d'autres sites littéraires.

Pourquoi écrire ?

Depuis 2007, j'arrive à terminer ce que j'ai commencé. J'ai encore des tas d'histoires pas terminées qui traîne dans mes papiers… Il est coutume de dire qu'on écrit pour céder à un caprice... Parce qu'il y a quelque chose de prenant, de plus fort qui se passe en nous comme une vie parallèle. Impression de vivre à la fois dans la réalité et celle de la fiction, et l'écriture permet de confondre les deux, les fondre pour qu'il n'y ait qu'une seule vie peuplée de plusieurs vies. Plus simplement, j'écris parce que je suis lent : je ne sais pas être réactif, l'écriture permet le temps, accorde le répit nécessaire à la réflexion. Mais dans ce temps de réflexion, bouillonne plusieurs solutions, plusieurs pistes, plusieurs possibilités. Et tout ce magma, ajouté à l'imagination et l'envie de développer ces possibilités, donne naissance à des vies, des personnages, des drames, des aventures, des héros auxquels on s'attache. Écrire répond à une question terriblement humaine : comment vivre d'une manière infinie dans un monde fini ? L'écriture transcende le quotidien pour visiter les recoins de l'humain, de ses complexités, de ses espérances, des ses désillusions ou de ses petites victoires. Écrire c'est atteindre l'infini. Quand je suis en phase d'écriture, ce n'est pas facile à vivre pour mon entourage parce que je suis complètement ancré dans la fiction. je parle et je vis avec des personnages qui n'existent pas. J'ai écris le quart d'heure bagnolais à Nantes, mais dès que je me levais, je vivais à Bagnols. J'avais la ville dans la tête. je n'ai jamais eu besoin d'aller vérifier un nom de rue ou de lieu… C'est étrange pour mon entourage, j'en ais conscience…

Quel est votre parcours littéraire jusqu’à aujourd’hui ?

J'ai écris un premier livre parut aux Éditions Paulo Ramand : « Les saisons de l'Isthme ». Un roman initiatique qui raconte le parcours d'un trentenaire qui cherche un sens à la Vie. Une histoire de quête identitaire déjà. Puis, une nouvelle éditée par les Éditions Dervy, Ker Roin, dans un recueil : « Une plume dans l'encrier maçonnique ». Là aussi, le thème d'appartenance à une famille élargie, le retour d'un oncle, un secret de famille, des rituels... le tout en Bretagne, région que j'affectionne. Et à la rentrée littéraire de 2015, aux ÉditionsPaul & Mike : « Papa, c'est encore loin quand je serai grand ? » Dialogue entre un fils et un père décédé. Roman intime qui traite de l'affiliation, de l'héritage, de la transmission. Ce roman, je l'ai écrit dans des conditions particulières, mon père venait de mourir et toutes les nuits il me rendait visite dans ma chambre pour me parler. Une nuit il a déclaré qu'il cesserait de me parler si j'écrivais un livre sur lui. Je l'ai fait. Il ne m'a plus rendu visite.

Pouvez-vous dire quelques mots sur votre nouvel ouvrage, « Le quart d'heure Bagnolais » ?

Ce livre est né d'un pari avec un collègue de travail qui me fournissait en polars japonais. Pari d'écrire un polar que je croyais simple et rapide. Et bien ce fut tout le contraire ! J'ai imaginé un plan, une trame pour savoir où j'allais. Malgré, j'avais le sentiment de ne pas m'en sortir. Un jour où j'en ai eu ras le bol et j'ai décidé d'arrêter. La nuit suivante, tous les protagonistes de l'histoire sont venus me rendre visite et se sont alignés devant moi. L'assassin avait un regard malicieux en revanche, un personnage qui est un vrai gros dur dans l'histoire était effondré… Ils m'ont demandé de continuer. Le lendemain tout était simple et je suis allé jusqu'au bout sans difficulté.

Pourquoi Bagnols sur Cèze alors que vous vivez à Nantes ?

Je ne suis pas quelqu'un de nostalgique, mais donner comme cadre à cette histoire Bagnols sur Cèze m'a semblé une évidence. Je ne suis pas adepte du "c'était mieux avant", alors la mémoire se mélange à l'imagination et crée toute une atmosphère qui n'est pas loin de la réalité mais avec une distance, celle du souvenir idéalisé. Puis est arrivé le contexte: la chute d'Adam, (la tentation au jardin d'Eden, suivie de la chute …(ndr)) ma rencontre avec les écrits de Louis Saint Martin qui se confondent avec l'histoire de son maitre Martinez De Pasqually qui donneront naissance à la Franc-Maçonnerie moderne…

Une idée de l'intrigue ?

On découvre le corps d'un homme au pied de la Tour des Célibataires un soir à Bagnols sur Cèze, le préfet demande à un jeune lieutenant d'aller valider la thèse du suicide. La victime est un ancien ingénieur de Prèmox qui travaillait sur des dossiers sensibles. L'immeuble au pied duquel il a été retrouvé, abrite son ex-compagne. La confrontation entre les suspects, la flic Bagnolaise et le lieutenant Nîmois, donne des dialogues savoureux mais aussi très profond car l'histoire de cette chute se mélange avec celle d'Adam.

Avez-vous des projets en cours ?

Je termine les corrections d'un roman sur le lien d'un couple. Roman intimiste, roman d'une quête sur ce qui fait un homme : le passé construit l'identité du présent. L'histoire d'un homme qui ne quitte pas sa femme par paresse et qui,  un jour, croise "sa belle histoire" n'a perdue de  vue depuis longtemps… En cours d'écriture, un polar sombre qui se passe entre Avignon et Bagnols, un roman qui demande beaucoup d'attention et de noirceur... une autre facette de ce que nous pouvons être.

lequartdheurebagnolais

Le quart d'heure bagnolais est édité aux Presses Littéraires.

En cours de distribution, on le trouve déjà à La librairie occitane de Bagnols sur Céze et dans les librairies de Nîmes.

Véronique Palomar

veronique.palomar@objectifgard.com

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