Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 29.10.2016 - eloise-levesque - 2 min  - vu 409 fois

FAIT DU JOUR Ecole des Mines : l'innovation qui en prend de la graine

Cinitia Peyrard. EL/OG

Jeune Alésienne passionnée de plante, Cinitia a créé une mini-serre automatisée pour produire des graines germées alimentaires. Une innovation insolite qui surfe sur la vague végane.

A 33 ans, Cinitia Peyrard n'est pas une entrepreneuse comme les autres à l'incubateur de l'Ecole des Mines d'Alès. Ni scientifique, ni chercheuse, la jeune femme dénote. Pourtant, son innovation dans l'air du temps se destine à un avenir prometteur.

Tout commence au lycée. Cinitia est alors passionnée d'art et vit sa vie d'adolescente. Mais quand on lui diagnostique une cirrhose du foie suite à la prise d'un médicament, son existence se transforme. "La médecine traditionnelle ne pouvait rien pour moi et je me suis tournée vers les plantes", se souvient-elle. A tel point qu'elle se dirige finalement vers un Brevet professionnel production horticole, avant de travailler dans des jardineries.

Son ambition : devenir agricultrice et cultiver des pousses végétales, sésame, poireau, chia ou fenugrec. Une idée saugrenue pour les carnivores. Mais le produit est en pleine explosion dans le monde végétarien. "Elles peuvent se manger en condiment ou en salade. Germées, les graines démultiplient en effet leurs qualités nutritives par plus de 200% suivant les variétés. Pauvre à l'origine, la pousse de blé est ainsi riche en protéines, vitamines E... ", explique la Saint-Ambroisienne.

L'innovation du hasard

Toutefois, pour une exploitation à grande échelle, les engins existants ne conviennent pas à Cinitia. "Mes récoltes étaient moisies, sèches, trop encombrantes ou trop consommatrices d'eau", commente-t-elle. En 2013, la "flexitarienne" - ou végératienne flexible -, créatrice dans l'âme, commence à bricoler, tester. Finalement, elle trouve une technologie qui permet de produire en grande quantité dans un espace réduit. Sa technique : l'arrosage ventilé avec bumisation fine. "On peut mélanger les variétés facilement, c'est bien moins contraignant", se satisfait-elle.

Une innovation du hasard qui intéresse son entourage et qui pousse Cinitia à modifier son plan de carrière. Deux ans plus tard, l'agricultrice intègre l'incubateur de l'Ecole des Mines d'Alès avec pour objectif - à terme - d'exporter sa marque "Sémillan" en Europe, au Canada et aux Etats-Unis. "D'ici 3 ans, je vise 7 salariés et 2400 produits vendus. Un objectif qui représente 1% des végétariens de France, qui sont eux-mêmes 3% dans l'Hexagone", précise-t-elle. La commercialisation devrait démarrer début 2018. En attendant, Cinitia doit rendre sa découverte industrialisable et trouver des fonds. Elle vient de postuler au concours Alès Audace et souhaite recourir à un autre système en vogue : le crownfounding.

Eloïse Levesque

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