Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 18.09.2017 - thierry-allard - 5 min  - vu 582 fois

FAIT DU JOUR Jean-Yves Chapelet : "ce qui va changer, c’est la façon de faire"

Le nouveau maire de Bagnols Jean-Yves Chapelet, dans la salle des mariages de la mairie (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Bagnols a un nouveau maire depuis samedi en la personne de Jean-Yves Chapelet.

A 58 ans cet ingénieur chimiste du CEA, socialiste de toujours, retrouve une écharpe de maire qu’il a déjà porté dix-huit mois en 2010 - 2011, déjà en remplacement de Jean-Christian Rey.

Et s’il annonce vouloir s’inscrire dans la continuité de son prédécesseur, Jean-Yves Chapelet compte aussi mettre sa patte sur un mandat dont il rêvait.

Objectif Gard : vous venez d’être élu maire de Bagnols. Quel est votre état d’esprit aujourd’hui ?

Jean-Yves Chapelet : je ne vais pas me cacher, c’était bien (le conseil municipal qui l’a élu maire samedi matin, ndlr). Même si ce n’est pas suite à une élection par la population, être maire, j’aime bien ça. Après, je suis un peu triste quand même, car même si c’est le choix de Jean-Christian (Rey, son prédécesseur, ndlr) de démissionner, même s’il ne quitte pas le conseil municipal, ça m’embête tout de même de le perdre comme maire. Mais l’amitié est toujours là.

Au fond, il s’agit de l’officialisation d’un état de fait, non ?

J’étais prêt, j’avais dit à Jean-Christian que j’étais en pré-retraite au 1er juillet et qu’on pouvait continuer comme ça. Mais c’est lui qui m’a dit ‘non, on ne continue pas’, et je sais que ça le touche énormément de faire ça.

Je suis un Bagnolais adopté !

Contrairement à Jean-Christian Rey, vous n'êtes pas originaire de Bagnols…

Je suis ici depuis 1988, j’ai élevé mes deux enfants ici, j’ai acheté ici, je suis un Bagnolais adopté ! Dès que je suis arrivé ici, j’ai milité au PS local. Je suis originaire de Châtellerault, dans le Poitou, et mes parents ont toujours été militants, mon père au PS, et ma mère plutôt communiste. J’ai fait mes premières campagnes à Châtellerault pour Edith Cresson, j’ai toujours milité.

Lors du conseil municipal de samedi, vous avez dit que « Chapelet, c’est la même chose que Rey », pourtant il doit bien y avoir des choses que vous voyez, que vous feriez différemment ?

Je suis adjoint depuis 2008, la politique et la stratégie j’en suis un des instigateurs et une cheville ouvrière. Alors comme je ne suis pas schizophrène, je vais continuer.

Après, ce qui va changer, c’est la façon de faire. J’ai trente-cinq ans de vie au CEA, j’ai géré des équipes et j’ai appris qu’il est toujours plus facile d’adapter l’environnement à ce qu’on est que l’inverse. Je suis obligé de maîtriser les choses, j’ai du mal à supporter le flou, avec moi, il faut que les choses soient carrées.

J’ai conscience que la seule façon que les choses fonctionnent bien, c’est de les modifier autour de moi. J’ai expliqué aux élus que la trame serait plus formelle, les rendez-vous plus réguliers. Pour les services, c’est la même chose. Ils sont dévoués, mais j’attends plus de structuration. Pas une restructuration, mais déterminer des missions plus claires, j’ai une culture du résultat. Les résultats y sont, mais je veux qu’ils me remontent. J’ai besoin de changer la méthode.

J’estime qu’on a un peu perdu en proximité

Ce sera votre manière de mettre votre empreinte sur ce mandat ?

Le fond reste le même, c’est la forme qui va changer. Je vais beaucoup plus m’appuyer sur les adjoints. Ils vont tous revenir ici, autour de mon bureau, où je veux le cabinet, la directrice générale des services et au minimum les adjoints, et je veux que ça aille très vite, dans les deux semaines.

Par ailleurs, j’estime qu’on a un peu perdu en proximité par rapport au premier mandat (2008 - 2014, ndlr). Je veux que ce soit le fil rouge de chaque délégation, alors on va créer un nouveau service de proximité, avec un conseiller municipal délégué, Philippe Berthomieu, un enfant du pays. Il y aura deux à trois personnes dans le service, et si un administré a une doléance, il pourra aller le voir. On va faire ce point d’entrée pour rétablir la proximité, et organiser des visites de quartiers, dont on a un peu perdu l’habitude. Je veux qu’on en fasse deux fois par an. Je vais aussi demander un suivi beaucoup plus strict des courriers des administrés, qui n’est pas assez performant. Enfin, je vais demander à Christian Suau de monter une permanence à la maison des associations, pour rétablir la proximité avec les associations.

Sur quels gros dossiers allez-vous immédiatement vous mettre au travail ?

Je pense au programme de rénovation urbaine, un très gros morceau qui va nécessiter beaucoup de temps. Là, il va nous falloir présenter notre projet. Je pense aussi aux travaux du nouvel EHPAD, qui arrivent, la révision du Plan local d’urbanisme, le déménagement de la police municipale, les appels d’offres sur les phases restantes des travaux du chemin Lagaraud. Il y a aussi la réflexion sur la rénovation de la Pyramide du centre culturel, on est en train de faire le tour de table pour trouver les finances. Sans oublier l’église, dont le chantier de gros oeuvre va commencer.

Ce qui m’a animé en premier, c’est de mettre les élus à des délégations qui leurs correspondent

Quand on regarde votre nouvelle équipe, on a l’impression qu’il y a une reprise en main du PS par rapport à En Marche au conseil municipal…

Pas du tout. J’ai fait ce « remaniement » car j’ai perdu Catherine Eysseric, devenue conseillère régionale, Anthony Cellier, devenu député et maintenant je perd Jean-Christian, tout ça à périmètre constant, avec les mêmes élus. Ce qui m’a animé en premier, c’est de mettre les élus à des délégations qui leurs correspondent, je n’avais pas trop le choix.

Et sur l’équilibre politique de l’équipe, il y est depuis 2014, avec du PS, du PRG, de la société civile, et depuis qu’En Marche est apparu, on a un député, un président d’agglomération et un membre du cabinet.

Vous avez quand même choisi un socialiste, hamoniste, comme premier adjoint en la personne de Denis Rieu.

Je m’entend parfaitement bien avec Denis, c’est une reconnaissance du travail qu’il a fait aux solidarités. Et en mettant un premier adjoint délégué aux solidarités et à la politique de la ville, j’envoie un signal fort. Il correspond également à un point où je suis un peu plus faible, les solidarités. Et le fait qu’il ne représente pas mon courant de pensée au PS, ce n’est pas un souci.

Vous restez socialiste ?

Je n’ai jamais quitté le PS. Mon courant de pensée c’est Rocard, Delors, DSK, je n’ai pas pu adhérer à Benoît Hamon, alors j’ai dit au PS que cette campagne, c’était sans moi. J’ai fait la campagne d’Anthony Cellier (LREM, ndlr), mais je n’ai pas adhéré à En Marche, même si une part importante de mes idées sont chez Macron. Je laisse le temps au PS de proposer quelque chose autour des idées social-démocrates. 

Propos recueillis par Thierry Allard

Thierry Allard

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