Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 16.09.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 224 fois

FAIT DU JOUR Nîmes: les enjeux de la Feria des Vendanges

Il y a 4 ans, le 16 septembre 2012... Peut-être le dernier paseo de Jose Tomas à Nîmes encore absent des cartels cette année (Photo Anthony Maurin).

Les enjeux seront taurins mais aussi économiques pour une ville qui est en pleine mutation depuis quelques années à présent. Cette feria des Vendanges cru 2016 devait être celle du renouveau, elle sera celle du maintien.

Si les arènes de Nîmes étaient un club de foot français, elles seraient l'Olympique de Marseille pour sa gouaille et son caractère ou le Paris Saint-Germain pour sa prestance à l'international et les stars qui y défilent. Seulement, pour cette feria des Vendange, les arènes de Nîmes s'approchent plutôt d'un club notoire au passé clinquant mais qui peut encore jouer les premiers rôles comme un Lyon, un Saint-Etienne, un Bordeaux ou un Monaco.

Tout d'abord, démarrer une feria par une novillada n'a rien d'antinomique avec le fait que cette feria attirera ou non les foules. Mais la démarrer un vendredi soir par une novillada... Le commerce local risque hélas d'en être impacté. Les habituels touristes qui "descendent" le vendredi pour assister au week-end complet resteront chez eux et ne viendront à Nîmes qu'à partir du samedi matin.

Andy Younes lors d'un de ses rendez-vous nîmois (Photo Anthony Maurin).

Mais cette novillada est pourtant alléchante... Un lot de novillos français dont le fer fera sa présentation dans les arènes. Un novillero puntero, de premier ordre, en la personne du Vénézuélien Manolo Vanegas. Autre piéton qui connaît bien Nîmes pour avoir triomphé sur ce sable, Andy Younes. L'Arlésien est actuellement un peu moins bien mais se doit de faire quelque chose dans "ses" arènes de prédilection avant que l'hiver ne vienne. Enfin, un Nîmois, Tibo Garcia, y fera sa présentation vêtu de lumière. Le jeune peut réaliser ce qu'Andy Younes avait laissé entrevoir lors de la Pentecôte 2015. Tibo est en ce moment sur une belle ascension taurine. Suerte.

Le week-end dernier lors de la corrida goyesque d'Arles, Juan Bautista a montré qu'il était peut-être plus en forme que jamais (Photo Anthony Maurin).

Le samedi en matinée, corrida du Puerto de San Lorenzo pour un Juan Bautista qui marche sur l'eau, un Miguel Angel Perera qui glace toujours autant les étagères et un David Mora qui a du mal à décoller depuis son retour aux affaires après sa gravissime blessure madrilène. Une course qui a aujourd'hui plus que jamais une résonance certaine et qui fonctionnera à coup sûr.

Toros Adolfo Martin Castella 2016 Nîmes (Photo DR)

Pour la tarde, c'est le Biterrois Sébastien Castella qui prendra les commandes de l'avion. Seul pilote pour six escales taurines, le maestro s'enfermera face à des toros remuants d'Adolfo Martin, une première pour cet élevage réputé. Le lot est joli, l'attente est importante mais le maestro veut triompher avec force et grandeur devant la télévision espagnole qui diffusera la course en direct!

Pour l'instant, 3 corridas et autant de triomphes retentissants pour Thomas Joubert (Photo Anthony Maurin)

Sur le dimanche matin planent doute et certitude. Le doute de voir défiler, pour célébrer l'anniversaire de sa première année en tant que matador de toros, Andres Roca Rey. Mais depuis hier le doute a été levé... Le Péruvien met un terme à sa saison européenne et ne reviendra pas de Miami où il est en train de se soigner. Celui qui a illuminé l'avenir de la corrida grâce à son concept quasi unique de toreo, s'est blessé à de multiples reprises et conserve quelques séquelles cognitives (qui lui collent encore à la peau), de ces assauts. C'est un Français qui relèvera le défi de ce remplacement de poids. Auteur d'une saison de qualité, l'Arlesien Juan Bautista doublera (après son premier contrat du samedi matin). La certitude, c'est celle de Jose Maria Manzanares qui suit quant à lui son beau et bon bout de chemin. Enfin, entre le doute et la certitude, existe Thomas Joubert. Petit phénix arlésien à la tauromachie émouvante, sublimée par un sentiment incroyable et une attachante vision de la vie et du monde actuel. Les toros de Victoriano del Rio arbitreront cette corrida artistique qui ne saurait déplaire à l'aficion de Nîmes.

Déjà au cartel de l'alternative de Varea lors de la dernière Pentecôte, Alberto Lopez Simon, ici au capote, renouvelle l'expérience (Photo Anthony Maurin)

En guise de clôture, les pupilles de Nuñez del Cuvillo seront combattues par Alejandro Talavante et Alberto Lopez Simon. Les deux diestros sont sur la même longueur d'ondes et se profilent plutôt bien face aux cornus. Douceur et sensualité, tact et finesse, cette tauromachie qui est la leur est aussi celle de la grande majorité des aficionados nîmois. Au cartel, ils donneront l'alternative à un petit mexicain, frère de Joselito Adame, Luis David Adame. Lors de sa présentation madrilène cette année, il a coupé une belle oreille mais à Nîmes le jour de son doctorat, il devra faire mieux s'il veut marquer les esprits et sortir en triomphe!

Anthony Maurin

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