FAIT DU JOUR Nouvel élan pour les Fous Chantants
Après les polémiques de l'automne, une nouvelle direction a repris les rênes des Fous Chantants. Dans un contexte désormais concurrencé par la semaine cannoise de l'ex-chef de chœur Jacky Locks, l'équipe s'est remontée les manches pour repartir du bon pied.
Quel avenir pour les Fous Chantants ? La question est sur toutes les lèvres. Et pour cause. Aux difficultés financières de l'association s'est ajouté - en octobre - le départ brutal et médiatique du directeur artistique et de son équipe, fidèles depuis des années. Un divorce d'ores et déjà consommé puisque des dizaines de Fous alésiens ont décidé de suivre Jacky Locks dans sa propre semaine chantante, organisé aux mêmes dates mais dans un endroit paradisiaque : Cannes.
Une stratégie professionnalisée
Au pied du mur, l'association a dû rapidement trouver un remplaçant crédible, pour son vingtième anniversaire ne soit pas le dernier. Son pari : Fabrice Schwingrouber, comédien et fils du créateur des Fous Chantants. Monté sur ressorts, l'Alésien refuse aujourd'hui de penser à la concurrence et ne demande même qu'à relever le défi. "En France, on estime le nombre de choristes amateurs à 2,6 millions, il y a donc un potentiel énorme. On fonctionnait beaucoup en bouche-à-oreille, maintenant, il est temps que tout le monde sache qu'on existe ! On fera certainement une campagne publicitaire nationale", annonce l'organisateur.
Un projet coûteux et peu bienvenu en période de déficit. Mais la nouvelle recrue se veut pragmatique : "Quand je suis arrivé, on a pointé du doigt ce qui n'allait pas, et on a compris qu'il était possible de faire du "whaou" avec peu d'argent. L'administration m'a donné un budget, et je dois faire avec. Je fourmille d'idées et je veux faire des surprises". Son ambition : impliquer les commerçants et les entreprises, et pourquoi pas créer des "Fous du chœur", qui aideraient les moins fortunés à payer leur semaine. Autre idée pour faire des économies : faire jouer la concurrence sur les prestations. "S'il y a de gros écarts, on sera obligé de fixer des seuils de rentabilité raisonnable". Optimiste, l'association mise même sur un bénéfice dès cette année, pour préparer 2018 sereinement. "J'ai déjà presque le thème de 2019!", dévoile le directeur.
Cela suffira-t-il à relever la tête? Réponse dans plusieurs mois. En attendant, l'association a travaillé sur son ossature interne pour éviter de nouvelles déconvenues. "Dans la vie d'une structure, les problèmes financiers c'est courant, ça fait partie de la vie. On a donc mis en place des chartes de fonctionnement, des garde-fous". Premier espoir, l'édition 2017 comptera sur la présence de Florent Pagny qui pourrait à lui seul remplir la jauge des 1 000 choristes. Ce n'était plus le cas depuis quelques années. "Ensemble, on a trouvé un bel arrangement pour que sa venue ne pèse pas sur notre budget", complète le directeur.
Une équipe soudée
Dernier atout et non des moindres : les bénévoles toujours présents. En pleine crise, deux membres du conseil d'administration ont quitté le navire, mais cinq ont rejoint l'aventure. A l'instar d'Alicia, 28 ans. "J'ai commencé comme ostéopathe pour les choristes l'été dernier. Je les soulageais pour qu'ils chantent dans les meilleures conditions. Tout de suite, on m'a imposé le tutoiement. Ici, de 7 à 77 ans, personne ne se dit 'vous' !", sourit-elle. Une familiarité qui séduit la jeune femme. "Une fois intégrée, je n'avais pas envie de repartir. C'était logique que je rentre au bureau, une évidence".
A peine un mois plus tard, elle assiste au déchirement entre la présidence et la direction. Pas de quoi la faire fuir. "Justement, je veux faire en sorte que ça perdure. C'est plus fédérateur de se dire qu'on est uni", commente-t-elle simplement. Et d'ajouter : "On est dans l'effervescence, dans l'envie de continuer. De mon côté, je resterai tant qu'ils voudront bien de moi !" La volonté y est, reste à transformer l'essai.
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