Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 20.07.2022 - francois-desmeures - 3 min  - vu 574 fois

FAIT DU SOIR Le Symtoma accueille une première nationale, la collecte d'articles de sports et de loisirs

De gauche à droite : Régis Valgalier (maire de Trèves), Gilles Berthézène (président de la communauté de communes Causse Aigoual Cévennes), Pierre Compan (président du Symtoma), Thomas Deshoulières (Ecologic) et Kevin Blanchard (Lezprit Réquipe) (photo François Desmeures / Objectif Gard)

Le président du Symtoma, Pierre Compan (en lunettes noires), devant le résultat d'un mois de collecte d'articles de sports (photo François Desmeures / Objectif Gard)

Afin de réduire la masse de déchets ultimes, le Symtoma et les quatre communautés de communes dont il récupère les ordures développent une filière de collecte d'articles de sport et de loisirs, réutilisables ou recyclables. Le syndicat en attend une économie de gestion par la mise en place d'un système vertueux. 

De Lanuéjols à Vic-le-Fesq, de Saumane à Rogues, les quatre communauté de communes adhérentes au Symtoma (syndicat mixte de traitement des ordures ménagères et assimilés (*) produisent "chaque année entre 11 500 et 12 000 tonnes de déchets non-recyclables", explique le président du Symtoma et maire de Cazilhac, Pierre Compan. Dont environ 2 800 tonnes d'encombrants, soit 624 bennes, pour lesquels il ne reste, comme solution, que l'enfouissement du côté de Béziers ou l'incinération. "En 2010, lors de l'installation de bennes à encombrants, ça nous revenait à 125 € la tonne, transport et enfouissement", explique Pierre Compan. Un tarif qui a a stagné jusqu'en 2019 où il a atteint 131 €, puis est monté à 140 € en 2020.

"Quand on vote un budget de 6 millions d'euros, ça me fait peur pour l'avenir"

Économie recherchées et environnement se rejoignent alors. "La filière est mise en place sur nos huit déchetteries. Tout ce qui peut alléger ces bennes est le bienvenu", confirme Pierre Compan. Raison pour laquelle le Symtoma devient précurseur, au niveau national, sur la collecte des articles de sport et de loisir, à l'exception de tous ceux contenant un moteur (vélo ou trottinettes électriques) ou un système électronique (tapis de marche programmable, par exemple). Mais ballons, vélos traditionnels, bombes d'équitation, skis, cannes à pêche ou encore cartouches de chasse sont les bienvenus. "Le but est de recycler ou de réemployer au maximum. Parce que, quand on vote un budget de 6 millions d'euros, ça me fait peur pour l'avenir."

Le Symtoma fait ainsi figure de pionnier sur le respect de la loi Agec (anti-gaspillage pour une économie circulaire), qui favorise fortement ce type de comportement. "C'est le principe de responsabilité élargie du producteur", détaille Thomas Deshoulières de l'organisme Ecologic, soit l'un des deux éco-organismes "qui assure, pour le compte de fabricants et metteurs sur le marché d'équipements électriques et électroniques, d'articles de sports et loisirs et d'articles de bricolage jardinage thermique, la collecte et le traitement de ces produits". Ensuite, "le réemploi est la priorité", précise Thomas Deshoulière. Ce volet, c'est le travail de Kevin Blanchard, coordinateur de Lezprit Réquipe, un organisme basé à côté de Montpellier, comme son nom le laisse penser, et qui se définit comme "recyclerie du sport".

"On nous finance pour des activités qu'on faisait déjà jusque là"

"On voit ce qu'on peut faire pour réduire notre impact, confirme Kevin Blanchard, et on sensibilise au lien entre climat, biodiversité et pratiques sportives." Alors que Lezprit Réquipe collectait des articles depuis 2020, la loi vient donner un coup de pouce à la structure. "Ecologic nous finance pour des activités qu'on faisait déjà jusque là", en sourit Kevin Blanchard, qui avait déjà expérimenté la chose avec des magasins comme Décathlon ou Intersport.

Pour continuer "d'alléger les bennes", le Symtoma espère désormais créer "une filière jouets, bricolage et jardinage, ainsi que pour les gravas". Car chaque kilo en moins est une économie réalisée pour le syndicat mixte et, donc, pour les contribuables. Tout comme la mise en place de filières dédiées qui, au final, contraignent les producteurs à financer le réemploi ou la fin du produit. Un coût évidemment répercuté sur le consommateur qui, comme le soulignait ce mercredi matin le maire de Saint-Julien-de-la-Nef, Lucas Faidherbe, n'est pas le contribuable.

François Desmeures

francois.desmeures@objectifgard.com

* Les quatre communautés de communes concernées sont le Pays Viganais, Causse Aigoual Cévennes, Cévennes gangeoises et suménoises et le Piémont cévenol, sauf les huit communes les plus à l'est rattachées au Sitom Sud Gard. Soit, au total, 75 communes sur 1 500 km2. 

François Desmeures

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