FERIA D'ARLES Juan Bautista triomphe, Roca Rey le talonne
Feria d'Arles, premier acte. Corrida de Garcia Jimenez pour l'Arlésien Juan Baustita (deux oreilles), l'Espagnole Jose Maria Manzanares et le Péruvien Andres Roca Rey (une oreille).
Et voilà, la Feria de Pâques à Arles est lancée. Pour cette première corrida, les arènes affichaient un taux de remplissage exceptionnel, flirtant même avec le no hay billetes (guichets fermés) tant espéré par les empresas (directeurs d'arènes).
En parlant d'empresa, les arènes d'Arles sont exceptionnelles à plus d'un titre mais elles sont surtout tenues par Juan Bautista, le chef de lidia du jour, maestro qui a réussi une saison 2016 exceptionnelle en tout, pour tout. Et la temporada 2017 promet monts et merveilles. Juan Bautista fera face à son premier adversaire. Faiblard voire fragile, le toro ne transmettra pas grand chose. A gauche, l'Arlésien fera des prouesses mais même avec une estocade honorable et al recibir (attendant la charge du toro), le maestro n'entendra que quelques menus applaudissements.
Second duel et nouvelles cartes en mains. Un toro bien plus en adéquation avec le cartel du jour. Juan Bautista le comprendra vite et démontrera une nouvelle fois que sa place au sein de la communauté des matadors de toros est loin d'être usurpée. Des détails magistraux, des changements inspirés, des séries pleines et variés... Mais parfois un manque d'intensité. L'Arlésien déroule face à un toro à la hauteur et applaudi à l'arrastre. La musique interprétée par Chicuelo II (Caridad del Guadalquivir) aura, comme promis, fait son effet! Deux oreilles après une nouvelle estocade al recibir et quelques contestataires du second trophéec seront entendus mais pas écoutés.
Jose Maria Manzanares n'aura pas tiré le meilleur lot de l'après-midi. Il aura probablement chopé le pire, tranquille. Son premier opposant sera couard et obligera l'Espagnol à quelques beaux gestes droitiers. Hauteur de vue et poignet enlevé, Manzanares fait malgré tout le job. Silence.
Chose un peu folle, le beau gosse des ruedos (arènes) entendra une nouvelle fois une salve silencieuse à l'issue de son ultime défi. Manquant cruellement de caractère et de transmission dans ses charges, son Garcia Jimenez ne fera rien pour attirer l'attention d'un public versatile. Des beaux instants à gauche mais des problèmes à l'épée.
Andres Roca Rey... Quand on en parle, on ne sait en dire que du bien. Il remplit les arènes et on comprend pourquoi. Sur son premier, il affolera les compteurs. D'une vaillance rare, d'une finesse peu égalée, d'une créativité exceptionnelle, le petit péruvien qui a pris son alternative à Nîmes est en tripes apparentes. Une série pleine de passes dans le dos à faire pâlir un gardien de prison et de magnifiques dessins allongés sur le sable de la piste. Hélas, le toro s'éteindra peu à peu entraînant dans sa chute son meilleur révélateur. Oreille.
Dernier toro de la corrida, un toro sauteur, un incontrôlable mou du sabot. Andres Roca Rey tentera bien une paire de naturelles enjouées mais le public et le manque de valeur du toro l'emporteront haut la main. Silence.