Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 02.03.2017 - thierry-allard - 5 min  - vu 239 fois

GARD RHODANIEN Le débat d’orientations budgétaires n’aura pas eu lieu

Hier soir, lors du premier conseil communautaire de l'agglo du Gard Rhodanien de l'année, à Saint-Laurent-des-Arbres (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Il y avait quelque chose de déprimant dans la tenue du traditionnel débat d’orientations budgétaires de l’agglo du Gard rhodanien, hier soir à Saint-Laurent-des-Arbres.

Non pas que les orientations présentées hier soir par le vice-président Guy Aubanel soient particulièrement sombres, mais le débat en lui même, où les imprécisions le disputaient aux digressions, a été d’une consternante pauvreté. Dans son allocution de bienvenue, le maire de Saint-Laurent-des-Arbres Philippe Gamard a rappelé sa satisfaction de voir sa commune intégrer l’intercommunalité, avant de faire un voeu : « montrer que les débats peuvent être engagés sans être virulents, nourris sans être violents. » Il a été trop bien entendu : ils n’ont rien été de tout cela.

Le impôts n’augmenteront pas

Commençons par les orientations budgétaires de l’agglo pour 2017. Une année qui sera encore marquée par une baisse des dotations de l’Etat, de quoi rappeler à Guy Aubanel que « cette année on n’aura pas beaucoup de marges de manoeuvre, encore moins que l’année dernière. » Conséquence : « une stratégie de recherche d’économies extrêmement ambitieuse doit être poursuivie tout en maintenant un service de qualité aux habitants de notre territoire », notera Guy Aubanel. Reste que ce n’est pas cette année que l’agglo fera des économies sur le personnel : avec l’intégration de 31 agents de l’ancien Sitdom, de 15 agents de la Communauté de Communes de la Côte du Rhône Gardoise (la dot de Saint-Laurent), celle de la garderie de Saint-Laurent-des-Arbres et de la crèche d’Orsan (15 agents), l’agglo va voir son personnel croître de 20 %, soit une soixantaine de personnes. De quoi faire passer cette dépense de 13 à au moins 15 millions d’euros.

Passons au chapitre sensible : la fiscalité. Pour 2017, l’exécutif intercommunal propose de maintenir les taux de 2016, à savoir 25,83 % sur la Cotisation foncière des entreprises, 10,51 % sur la taxe d’habitation, 2,70 % sur la taxe foncière sur le bâti et 3,48 % sur le non bâti. Côté investissements, c’est le flou : pas de somme avancée et une liste, pour ne pas dire un inventaire à la Prévert, de travaux à démarrer cette année. Un liste dans laquelle on retrouve la nouvelle déchetterie de Laudun, l’étude pour celle de Sabran, l’aire d’accueil des gens du voyage de Laudun, l’aire de grand passage de Pont, la maison multi loisirs verts de Saint-André-de-Roquepertuis, le projet l’ardoise Eco Fret, une ligne « numérique (sic) », ou encore la poursuite de l’étude pour le musée Albert-André. « Tout ne sera pas fini en 2017, loin de là », précisera, prudent, Guy Aubanel. Par ailleurs, une Dotation de solidarité communautaire sera mise en place pour toutes les communes de l’agglo. Elle viendra à budget constant donner un coup de pouce aux communes qui ont des projets qui, même subventionnés, restent inaccessibles à leurs maigres finances.

Le maire de Saint-Laurent-des-Arbres Philippe Gamard, hôte du soir (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le « débat »

Place au débat. C’est la maire de Sabran Sylvie Nicolle qui a ouvert le bal, avec des questions précises… sur sa commune. « Je suis étonnée de voir que sur la déchetterie, on en est encore aux études, nous devrions être au lancement des travaux. » Deuxième sujet, la crèche : « j’ai proposé un terrain, j’attends des réponses claires et concrètes. » « Sur la déchetterie, le principe c’est que la commune donne le terrain, là elle voulait le vendre, et en plus il faut créer un rond-point, d’où le retard », répondra le président Jean-Christian Rey. Quant à la crèche, le terrain proposé par la mairie de Sabran est encore en cours d’étude : « il est en plein coeur de Carme, il y a une maison à abattre, et le terrain est très dénivelé. » « Je ne veux pas être bloquée encore un an », répondra la maire qui est en train de finaliser son Plan local d’urbanisme, avant que le président ne trouve rien de mieux à lui répondre qu’« on te le dira quand on saura. » Nous voilà bien avancés.

Deuxième intervention, celle du maire de Tresques Alexandre Pissas, pour se demander si le vote qui sanctionnerait le débat consisterait à prendre acte ou à donner quitus. « Quand on vote, on est pour ou contre, c’est ton choix », éludera Jean-Christian Rey, avant d’être relancé par le maire de Saint-Nazaire Gérald Missour. « Ça se vote, tu ne votes pas pour ou contre le fait que tu as pris acte », conclura le président, légèrement agacé.

Place au maire de Lirac Stéphane Cardènes, qui commencera par reconnaître « les efforts réalisés, vous allez petit à petit vers le mieux » avant de poser plusieurs questions générales sur la stratégie d’économies ou encore le nombre de prêts. « Pour les économies, sur le fonctionnement on a regroupé tous les services en un seul lieu pour rationaliser », notera Jean-Christian Rey. L’élu Bagnolais Christian Roux s’interrogera (comme à chaque conseil communautaire) sur « les stratégies mises en oeuvre pour travailler sur le développement économique », ce à quoi Guy Aubanel répondra que les commissions, qui étaient constituées le soir même, allaient travailler sur le sujet. Jean-Christian Rey prendra le relais pour évoquer le marketing territorial, « l’investissement humain » de l’agglo ou encore le développement de « la fibre et du wi-fi autour des zones économiques. »

Le débat s’écartera alors des considérations budgétaires pour se perdre du côté du Département et son plan de déploiement du très haut débit. Tout juste apprendra-t-on que l’agglo ira plus vite que le Département sur certains endroits : « il y a des zones économiques qui en ont besoin tout de suite, nous prendrons nos responsabilités », précisera le président. On en restera là : ni les impôts, ni les investissements, ni la Dotation de solidarité communale (liste non exhaustive) ne seront évoqués, et le débat d’orientations budgétaires sera voté avec les abstentions de l’opposition putative. Dans son message d’introduction, Philippe Gamard disait avoir été « parfois inquiet en suivant les débats de l’année dernière. » Au vu de ce premier débat de l’année, il n’y a pas de raison que ça change.

Et aussi :

Le train sifflera toujours mille fois : le TER a refait une incursion dans le conseil communautaire hier soir à la faveur d’une intervention du communiste Jean-Marie Daver, qui a sollicité « de la part de l’Etat, et de son représentant dans le département le préfet, un appui total et argumenté auprès de la SNCF afin que les procédures soient mises en oeuvre rapidement, tenant compte ainsi que besoin des populations et du territoire à structurer. » S’en suivra une longue intervention de la conseillère régionale Catherine Eysseric, notamment pour évoquer le fait que « 2017 sera une année pour que le dialogue s’instaure entre les trois partenaires. » Un laïus qui a eu le don d’agacer le Communiste : « ma grand-mère me disait que pour ne rien faire, tu n’as qu’une seule chose à faire, c’est dormir. Le sujet est assez grave pour qu’on arrête ces digressions pour ne rien faire. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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