Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 10.02.2017 - thierry-allard - 4 min  - vu 442 fois

GARD RHODANIEN Visite industrielle du préfet de région

La matinée s'est poursuivie sur le site du CEA Marcoule, à Atalante puis à l'Atelier Pilote de Marcoule (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Un imposant convoi constitué du préfet de région Pascal Mailhos, du préfet du Gard Didier Lauga et d’un aréopage d’élus locaux a sillonné les routes du Gard rhodanien ce matin.

C’est que la visite du préfet de région, la première dans le Gard rhodanien depuis le redécoupage des régions, était valorisante pour ce bout de Gard où l’industrie est reine.

Visite en terrain prospère

« Je n’oublie pas que le Gard est le deuxième département industriel de la région, c’est une partie capitale qui justifie une visite autour de cet aspect », explique Pascal Mailhos. Première visite de la matinée, peu avant 9 heures à l’entreprise AMCO Les Escamotables à Roquemaure, dont nous vous avons récemment parlé dans ces colonnes.

Le préfet de région pascal mailhos (au centre, à côté du feu rouge) a visité l'entreprise AMCO Les Escamotables à Roquemaure (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Une entreprise de fabrication de bornes escamotables leader sur son marché, et qui se porte bien, merci pour elle : « nous allons agrandir nos ateliers de production de 700 mètres carrés pour faire face à la demande », avance le directeur général Stéphane Belaval. Intéressé, le préfet de région pose plusieurs questions avant que le directeur commercial de l’entreprise Jérôme Murolo ne profite de l’occasion pour exposer une problématique : « il nous faudrait des cahiers des charges de votre part pour concevoir les produits les plus adaptés. » « On peut échanger sur ce sujet volontiers », répondra le préfet du Gard Didier Lauga, le préfet de région opinant du chef.

Les portières claquent, les moteurs démarrent, le convoi se met en marche, direction Laudun et l’entreprise Fadilec. Cette PME-PMI fait dans l’intégration robotisée dans les secteurs du nucléaire, de l’aéronautique ou encore de la pharmaceutique. « Nous avons un territoire riche en PME-PMI avec un très bon niveau d’expertise », introduit le patron de l’entreprise Didier Farigoule. Ce Lyonnais d’origine a descendu le Rhône il y a 23 ans pour fonder son entreprise dans le Gard rhodanien, où il emploie aujourd’hui 35 personnes.

Le convoi est passé par l'entreprise Fadilec, à Laudun (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Là aussi, nous sommes en terrain prospère : « nous avons un bon portefeuille de commandes, avec une visibilité à deux ans », lance le patron. Moues approbatives dans l’assistance. Mais Didier Farigoule, après avoir annoncé qu’il avait du franc-parler, va pointer plusieurs problématiques : la baisse du nombre de sites de production (ses clients potentiels) dans le pays, l’insuffisance d’aides pour la formation, la problématique des coûteuses certifications indispensables pour travailler avec le nucléaire, ou encore le très haut débit (« ici on a péniblement 1 méga »). « On avance sur ce dossier, lui répondra le président du Département Denis Bouad. Dès 2018 on lancera le très haut débit avec une priorité pour les zones de développement économique. »

Reste une autre problématique exposée par le chef d’entreprise : le recrutement. « On a du mal à trouver l’expertise dans nos métiers, aujourd’hui nous avons un problème pour faire venir des gens de loin, bosser à Bagnols, ça ne fait rêver personne. » Un ange passe. Le président de la délégation bagnolaise de la CCI Philippe Broche répondra timidement que « le campus des métiers va démarrer, pour que nous puissions déjà conserver nos jeunes ici. »

Le nucléaire de demain

Le convoi repart direction Marcoule, pour visiter l’atelier du CEA Atalante. « C’est une installation de recherche qui travaille en particulier sur l’aval du cycle, les procédés pour recycler le combustible », explique le chef du département radiochimie et procédés du CEA Marcoule Christophe Poinssot. 250 personnes, dont la conseillère régionale Catherine Eysseric, travaillent ici tous les jours pour mettre au point des processus de recyclage du combustible. Avant de pénétrer dans l’atelier, tout le monde revêt l’accoutrement local, une saillante blouse verdâtre accompagnée de sa ceinture bicolore et de ses surbottes.

La matinée s'est poursuivie sur le site du CEA Marcoule, à Atalante puis à l'Atelier Pilote de Marcoule (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le directeur du CEA Marcoule Philippe Guiberteau profite de la visite pour présenter la start-up Extracthive, créée dans la cadre du projet d’Institut Européen d’Hydrométallurgie par un ancien du CEA, Frédéric Goettmann. Un exemple d’application de procédés issus du nucléaire en dehors du nucléaire, puisque la jeune entreprise qui est passée de 5 à 16 salariés en un an travaille avec l’entreprise Alteo de Gardanne pour dépolluer ses effluents. Ça ne vous dit rien ? Alteo est l’entreprise qui rejette les fameuses boues rouges dans la Méditerranée. Enfin, le temps d’enfiler en sus charlottes et casquettes de sécurité, direction l’Atelier pilote de Marcoule pour évoquer les questions de l’assainissement et du démantèlement nucléaire, où le site gardois est en pointe. L’occasion pour le CEA d’en mettre littéralement plein les yeux au préfet de région, en lui faisant tester un casque de réalité virtuelle utilisé par les agents du site pour s’exercer.

« Le but de cette visite était de voir plus précisément l’aspect industriel et notamment la filière du nucléaire, très importante pour le pays et notre région », explique Pascal Mailhos au sortir de l’atelier, en précisant avoir voulu mettre en avant tant « le prestigieux CEA » que « les sous-traitants, toute la supply-chain qui vit pour et autour l’activité de Marcoule. » Après le déjeuner, le convoi a quitté le Gard rhodanien mais pas le département, pour un détour vers le Pont du Gard. L’occasion d’évoquer une autre industrie, celle du tourisme.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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