GOUDARGUES Une Maison de services au public, car internet ne suffit pas
« L’outil numérique c’est bien, mais il faut garder une proximité physique » : le président de la Caisse d’allocations familiales du Gard François-Xavier Degoul a bien résumé en quelques mots la raison d’être de la Maison de services au public de Goudargues.
C’est que le dispositif inauguré mercredi dans le village de la vallée de la Cèze pourrait presque s’appeler Maison du service public, en regroupant sous le toit de la Poste Pôle Emploi, la CARSAT et la CAF.
Un accueil de premier niveau
« Le but est de favoriser la mutualisation avec de nombreux acteurs du territoire », explique la directrice régionale de la Poste Fatiha Sabri à l’heure de couper le ruban de ce qui a été à son ouverture en août dernier la première Maison de services publics hébergée par la Poste dans le département, une des près de 500 dans cette configuration au niveau national. Concrètement, un îlot numérique a été disposé dans l’agence pour consulter les services en ligne des différents partenaires, et le personnel de l’agence postale a été formé « pour accompagner les citoyens dans leurs démarches », précise Fatiha Sabri, qui se félicite de cette « contribution à la réduction des inégalités d’accès aux services publics. »
Des services plus que jamais utiles, car « derrière des paysages magnifiques y a une réalité sociale compliquée, le Gard est le troisième département de France en termes de chômage », a rappelé le préfet Didier Lauga, qui a fait le déplacement. Pour le représentant de l’Etat dans le département, « le service public de 2016 ne peut plus être celui de 1916 », mais il reste une constante : « l’élément humain reste essentiel », même à l’heure de la dématérialisation. « Ça marque l’intérêt que porte l’Etat à la ruralité », a pour sa part souligné le député Fabrice Verdier, qui souhaite désormais que la Maison de services au public de Goudargues accueille d’autres acteurs, comme le RSI ou la MSA. Un député qui milite pour une meilleure couverture numérique de la ruralité, tout en prévenant : « attention, il va y avoir une fracture des usages numériques. »
« Tout le monde en profitera »
Car parmi les 83 clients qui entrent chaque jour dans le bureau de Poste de Goudargues, tous n’ont pas forcément un ordinateur et une connexion à internet. Et au delà de cette question de l’accès, « ce dispositif fait partie intégrante de la rénovation totale de la politique d’accueil de la CAF du Gard », rappelle François-Xavier Degoul, quand Sylvie Pariat, responsable de la CARSAT Gard-Lozère pointe le fait que « le contact humain permet d’éviter les réclamations et les insatisfactions. » Du côté de Pôle Emploi, représenté par son directeur territorial Gard-Lozère Philippe Blachère, si les temps sont à « une utilisation à plein régime du digital », « il reste important d’aller plus loin dans le contact humain. »
Et si cette Maison de services au public a été installée à Goudargues, c’est « par rapport aux besoins des concitoyens », précise Martine Magne, de la Commission départementale de présence postale. La centralité de la « Venise gardoise » n’y est pas étrangère : « ce service profitera pas seulement aux habitants de la commune, toute la vallée de la Cèze vient s’achalander sur Goudargues, note le maire Fred Mahler. Tout le monde en profitera, et je pense notamment aux touristes français l’été. »
Le Gard compte déjà 6 Maisons de services au public, à Lasalle, le Vigan, Nîmes Valdegour, Barjac, Goudargues et Saint-Géniès-de-Comolas, ces trois dernières étant abritées par la Poste, et le préfet a annoncé que plusieurs étaient en projet « à court-terme », notamment à Remoulins, Aigues-Mortes, Villeneuve ou Roquemaure.
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L’apéro dans le canal, le retour : cette inauguration constituait une première pour le préfet, qui n’était encore jamais venu à Goudargues depuis sa prise de fonction. S’il n’y avait jamais mis les pieds il en avait en revanche beaucoup entendu parler cet été, avec la décision de la mairie d’annuler l’apéro dans le canal, manifestation traditionnelle du 15 août, pour cause de manque d’encadrement et d’état d’urgence. Une décision qui a fait l’effet d’une bombe cet été à Goudargues, et pour laquelle le préfet a soutenu le maire Fred Mahler : « je soutiens complètement les actions très courageuses que vous avez prises cet été », lui a ainsi lancé Didier Lauga.
Thierry ALLARD