GRAU-DU-ROI En 2016, le CestMed a sauvé deux fois plus de tortues
Crée en 2003, le CestMed du Grau du Roi, Centre d'étude et de sauvegarde des Tortues Marines de Méditerranée, accueille plus de 30 spécimens par an du monde entier. En 2016, plus d'une soixantaine ont été récupérés.
Elles arrivent ici en provenance du monde entier, le plus souvent capturées accidentellement par des pêcheurs, percutées par des bateaux, ou après avoir ingérées du plastique. Au Centre d'étude et de sauvegarde des Tortues Marines de Méditerranée du Grau du Roi, situé derrière une porte dérobée du Seaquarium, on tente de préserver ces espèces en danger d'extinction. À l'aide de trois scientifiques, de la nageuse Coralie Balmy et d'une soixantaine de bénévoles, Jean Baptiste Senegas dirige l'unique centre de ce type sur le littoral méditerranéen. Un centre qui a une importance capital dans l'écologie marine, depuis que ces tortues ont été choisies par une directive européenne comme étant une espèce indicative de l'état de santé de la Méditerranée : "En moyenne, on récupère 12 grammes de déchets toxiques sur chaque tortues. Donc si on tombe à 8 grammes, on pourra dire que leur état de santé s'est amélioré" indique ce jeune directeur, également photographe.
Un vaste réseau de collaborateurs
Pour augmenter les chances d'en récupérer le plus possible, le Centre a intégré le réseau RTMMF, sorte d'ambulanciers de la mer qui ramènent ces tortues mal-en-point. Outre l'aide des pêcheurs, certaines sont aussi trouvées à quelques dizaines de mètres du bord. Une trentaine par an sont soignées et diagnostiquées ici, mais l'année 2016 a vu ce chiffre doublé. Jean-Baptiste rassure : "On progresse car on devient plus connu, pas parce qu'il y en a plus. On a crée une vraie relation de confiance avec les pêcheurs." Depuis 2015, une collaboration avec le CNRS a permis de mettre en place un protocole d'arrivée et d'autopsie des animaux, afin de rendre plus précis les statistiques. Une base de données répertorie les tortues balisées et sert aux universités ainsi qu'à des scientifiques. Delphine, l'une des scientifiques du Centre, a récemment obtenu une thèse pour travailler sur les déchets en mer pendant trois ans.
Après les travaux qui débuteront en janvier 2017, pour se terminer à l'horizon 2018, un nouveau centre de soin, un centre culturel pour accueillir des expositions thématiques et des logements pour héberger des scientifiques permettront au CestMed de travailler dans des conditions optimums dans l'ancien Sanatorium situé sur la plage du Boucanet.
Baptiste Manzinali