GRAU-DU-ROI Grands travaux en centre-ville : le maire face aux inquiétudes des commerçants
Ce vendredi, en salle du conseil municipal du Grau-du-Roi, une réunion publique était organisée avant le lancement des travaux de réaménagement de la place Antonin-Revest et de l'avenue de Dossenheim. Une opération qui a pris deux mois de retard et qui suscite de vives inquiétudes, notamment chez les commerçants du secteur.
La salle du conseil municipal du Grau-du-Roi était bondée ce vendredi à l'occasion de la réunion publique préalable au chantier. Dans l'assemblée, des élus d'opposition d'hier et d'aujourd'hui, des commerçants et des résidents des alentours. "Il s'agit d'un pas supplémentaire dans le renouvellement urbain du centre-ville, présente le maire, Robert Crauste. Ce chantier est dans la continuité de ceux des rues Victor-Granier et de l'avenue Georges-Pompidou. D'ici la fin du mandat, d'autres étapes sont prévues avec la place Simone-Veil, le secteur de la Gare et le quai Colbert. On parle là de préparer l'avenir du Grau-du-Roi."
Située en centre-ville, à quelques pas des rues commerçantes, la place Antonin-Revest abrite aujourd'hui nombreux commerces et plusieurs dizaines de places de parking. Avec l'avenue de Dossenheim attenante, elle forme une zone bétonisée dégradée que la municipalité souhaite transformer en espace végétalisé faisant la part belle aux mobilités douces.
Avec deux mois de retard, les travaux doivent débuter début décembre et s'achever courant juin 2022, avant l'afflux des touristes. "L'objectif est de démarrer le chantier devant les commerces pour qu'ils soient dégagés au plus vite des contraintes, poursuit le maire. Nous suspendrons les opérations pendant les fêtes de fin d'année afin que l'accueil des clients se fasse dans les meilleures conditions. À la fin des travaux, on aura un bel espace public arboré."
"D'ici là, j'aurai plié boutique !"
Pas de quoi convaincre les nombreux commerçants présents ce vendredi. Les inquiétudes concernent d'abord la situation pendant les travaux. "Tout cela est bien beau mais d'ici que ça soit terminé, j'aurai plié boutique, prévient une bouchère présente sur place. Aujourd'hui, je ne suis pas inquiète, je suis en colère. Cela fait six mois depuis la première réunion publique et on n'en sait toujours pas plus. J'ai envoyé deux lettres, passé plusieurs coups de téléphone, mais je n'ai toujours pas de solution pour la livraison de mes carcasses de viande."
Alors que les responsables du chantier assurent que tout sera fait pour faciliter la vie des commerçants, les inquiétudes de ces derniers ne semblent pas s'estomper. "Il est certain qu'il y aura des difficultés, comme à chaque fois qu'il y a des travaux, reconnait Robert Crauste. Notre objectif est qu'elles soient les moins importantes possible et pendant un temps réduit au maximum. Je ne pense pas que cela conduise à la mort de nos commerces. J'ai entendu les mêmes inquiétudes lorsqu'on a réaménagé le front de mer."
Le stationnement inquiète
À terme, les professionnels s'inquiètent aussi de la suppression de dizaines de places de stationnement. "Le parking que vous allez supprimer est plein en permanence, pointe la gérante d'une boulangerie. À aucun moment nous n'avons été consultés. Nous souhaitons tous conserver les places devant nos commerces. J'entends que vous avez d'autres projets de nouveaux parkings. Soit, mais faites les d'abord et réaménagez ensuite !"
"J'entends vos inquiétudes, répond le maire. Mais beaucoup de commerçants travaillent très bien sans place de parking juste devant leur magasin. Je suis persuadé que vous vous y retrouverez après les travaux. D'autant que de nombreuses places de stationnement sont disponibles devant l'école, à quelques dizaines de mètres de là." Plus que les discours, l'usage calmera peut-être le courroux des commerçants. C'est en tout cas le pari de Robert Crauste qui est apparu confiant et optimiste malgré les critiques formulées.
Boris Boutet