Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 18.05.2017 - thierry-allard - 3 min  - vu 382 fois

LÉGISLATIVES 3e circo : l’"homme libre" Pissas lance sa campagne

Alexandre Pissas, sa suppléante Monique Novaretti et le président du Département Denis Bouad (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Il a choisi le même local de campagne, rue de la République à Bagnols, et la même charte graphique pour son affiche qu’aux élections départementales.

Candidat aux législatives sur la troisième circonscription, le vice-président du Département Alexandre Pissas espère bien faire le même coup qu’en 2015 : se présenter en dissident socialiste et remporter l’élection haut la main.

« Ça aurait été faillir que de ne pas aller au combat »

Alors mercredi soir, cette soirée avait un petit air de déjà-vu, et la centaine de militants sur place l’avaient déjà été, vus, lors de la campagne départementale. Idem pour les élus présents : des maires ruraux, comme celui de Cavillargues Laurent Nadal, suppléant d’Alexandre Pissas au Département et directeur de campagne ce coup-ci, Sylvie Nicolle, maire de Sabran et binôme de Pissas au Département, Jacques Palisse, maire du Pin, Jean-Claude Tichadou, maire de Connaux… De quoi marquer l’attachement au terroir du candidat Pissas, qui voit le député comme « un homme de terrain, un avocat tenace, enthousiaste, sourcilleux du territoire. »

Le président PS du Département Denis Bouad et sa vice-présidente Nathalie Nury étaient également présents. Pas une surprise, tant Denis Bouad, qui avait brillé par son absence mercredi dernier pour la désormais ex-candidate investie par le PS sur la troisième circonscription Catherine Eysseric, revendique de faire passer ses amitiés devant les choix de son parti.

Alexandre Pissas maintenant, pour les raisons de sa candidature : « le candidat naturel était Patrice Prat, je m’étais engagé à le soutenir sans faille », a rappelé le Tresquois. Or, le député sortant a choisi de ne pas poursuivre, et « une ouverture s’est présentée à nous, car nous avons pensé que le risque que la circonscription tombe entre les mains du FN était réel », note Alexandre Pissas, qui ne mégote pas sur le champ lexical guerrier : « ça aurait été faillir que de ne pas aller au combat. » « Ce qui nous a réuni, c’est ce combat mené pour perpétuer le travail de Patrice Prat », poursuit sa suppléante Monique Novaretti, conseillère régionale villeneuvoise partie sans le soutien de son parti le PRG, qui insiste également sur « le risque FN. »

Un risque qu’a ensuite souligné Denis Bouad : « dans ce département, on peut avoir quatre députés FN, là on ne rit plus » avant de s’en prendre au seul député du Rassemblement bleu Marine élu dans le Gard en 2012. « J’aimerais qu’on me dise ce qu’a apporté (Gilbert) Collard, à la culture et aux territoires humides de la Camargue. Rien ! Est-ce qu’il a aidé des entreprises à s’installer sur son territoire ? Rien ! », et d’insister sur le fait qu’au contraire, « nous avons besoin d’élus de terrain. »

La carte de l’expérience

Pour autant, Alexandre Pissas ne veut pas résumer sa candidature à une lutte contre le FN. Convoquant ses idées et ses valeurs, il évoquera la défense des acquis sociaux, des retraités, du dialogue social. Sur l’attitude à tenir face au nouveau gouvernement, sa position est peu ou prou celle de son ancien parti, le PS : « je n’envisage pas de m’opposer à l’action du Président de la République, mais je suis un homme libre, je ne peux pas signer un chèque en blanc. » Une position défendue aussi par Catherine Eysseric, pour laquelle Alexandre Pissas n’a du reste pas eu le moindre mot.

Question programme, le candidat a dressé quelques grandes lignes. Sur l’énergie, il ménage la chèvre et le chou, se disant à la fois favorable aux énergies renouvelables et à la construction du réacteur nucléaire de quatrième génération ASTRID à Marcoule. Pour le reste, Alexandre Pissas évoque les dossiers du contournement de l’Ardoise ou de la Liaison est-ouest, qui concerne le Grand Avignon, deux serpents de mer attendus depuis des temps immémoriaux.

Concluant son discours, Alexandre Pissas reconnaîtra tout de même que « la situation est difficile dans notre pays, il y a une incertitude, les gens ont perdu leurs repères », comme pour se poser en repère, en tête connue, lui l’élu depuis des années. Mais dans le contexte actuel, pas sûr que son expérience soit un atout, quoique. « Ce ne sera pas une campagne facile », pronostique Denis Bouad, avant de lancer à son vice-président dans un sourire : « mais tu es bon dans ces campagnes de terrain. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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