LÉGISLATIVES 6e circonscription : Christophe Cavard, le sortant...sorti !
En dépit d'un bilan que d'aucuns considéraient plutôt positif, le député sortant Christophe Cavard (Écologiste) a été, comme d'autres, victime du mascaret ''La République En Marche !'' qui a tout (ou presque) emporté sur son passage ici et là dans l'Hexagone. Arrivé au...5e rang derrière les candidats LREM (La République en marche!), Front National, France Insoumise et Les Républicains avec 8,8% des voix, l'écologiste aura bien involontairement créé la sensation de ce premier tour des législatives dans la 6e circonscription gardoise. Philippe Berta, le candidat investi il y a trois semaines par le jeune parti du Président de la République, Emmanuel Macron, surfe sur la queue de la comète avec 33,52% et prend la tête de ce premier tour. S'appuyant sur un électorat frontiste fidèle et toujours mobilisé, la conseillère régionale et élue municipale Front National de Nîmes, Laurence Gardet (21,74%), l'accompagnera dans un duel au second tour...
Dans son QG de campagne de Nîmes, le député sortant Christophe Cavard faisait contre mauvaise fortune bon cœur en dépit d'une bien compréhensible déception personnelle : "La politique, c'est la réalité du moment et du contexte. Aujourd'hui, le tsunami Macron n'a pas épargné le Gard. On était sensiblement sur le même électorat, le candidat de La République en Marche !, Philippe Berta, et moi. La seule possibilité qui subsistait était que les gens me fassent confiance pour participer à la réussite des cinq ans à venir dans le projet Macron. Ils ont préféré choisir le candidat officiellement investi par le président de la République il y a trois semaines. Je regrette de n'avoir pas été jugé sur mon bilan ni sur ma capacité, en tant qu'écologiste, à apporter mon écot à cette mandature dans cette recomposition politique qui se confirme. Dès ce soir j'appelle mes électeurs à se ranger aux côtés de Philippe Berta pour le second tour. Au plan national, si Emmanuel Macron devait se retrouver avec une majorité écrasante -disons 400 députés- au soir du second tour, je pense que cela ne serait pas forcément une bonne nouvelle pour la démocratie qui a besoin d'un contre-pouvoir institutionnel. Pour ma part, je vais me concentrer sur Nîmes et je continuerai à militer activement en faveur de l'écologie et à me mettre au service des associations et des militants qui la défendent."
Pour Philippe Berta, candidat de La République En Marche!, arrivé en tête de ce premier tour (33,32%), "Nous avons réussi à représenter le Président Macron. Cela conforte et consolide son élection. On est dans l'humilité à cause de la faible participation. Je pense qu'il va nous falloir travailler pour conquérir plus de concitoyens en faveur de ce projet. Nous assistons au renouveau de la politique, à une nouvelle façon de reprendre en main la pratique de la politique. C'est l'enseignement de ce premier tour, les partis traditionnels sont de vieux partis claniques qui ne permettent pas de répondre aux questions actuelles. Les citoyens l'ont compris ! Même si on dit de moi que je n'étais pas connu sur cette circonscription, je la connaissais quand même un peu. J'ai habité sur le deuxième canton et à Uzès mais il est certain que cette circonscription est complexe tout en offrant de belles perspectives avec la gare TGV, le tourisme et l'économie. Deux axes me tiennent particulièrement à cœur : l'Éducation et le Handicap. Je veux travailler et contribuer à résoudre ces problèmes. Pour cela comme pour le reste, il nous faut travailler et réussir, indépendamment des couleurs et des opinions, à réfléchir ensemble. Dès cette semaine nous allons essayer de convaincre et de donner une chance à ce projet national. J'ai multiplié les rencontres durant les trois dernières semaines, je serai bientôt à Uzès. J'ai aussi promis une réunion publique à la mairesse de Redessan ! Mais j'ai un métier, alors il me faut gérer les deux choses. Je veux continuer ma fonction universitaire. J'y rencontre de nombreux étudiants qui représentent une génération d'avenir, c'est important."
Jointe par téléphone à Saint-Gilles où elle était allée soutenir Gilbert Collard, la Frontiste Laurence Gardet nous a confié qu'elle n'avait jamais douté : "Je ne savais pas aux côtés de qui je serais qualifiée pour le second tour, ni si nous aurions une triangulaire ou un face-à-face, mais j'étais sûre d'y figurer. Je suis ravie. Je voudrais tout d'abord remercier nos fidèles électeurs d'avoir répondu présent. Je ne suis pas spécialement étonnée de me retrouver avec le candidat de La république en Marche ! , Philippe Berta. En revanche, ce premier tour n'a rien d'une victoire si on veut bien considérer le taux record d’abstention. Les gens n'étaient pas motivés par ce scrutin dont ils ne comprennent pas toujours les enjeux. Dans le Gard nous réalisons de bons scores : Gilbert (Collard) est en tête (de 48 voix, NDLR). Yoann Gillet arrive en deuxième position. Nous avons confiance dans notre électorat. Je pense que celui de la Droite en général, et celui de Richard Flandrin en particulier, se rassemblera sur mon nom au second tour et j'appelle d'ailleurs tous les gens de Droite à se rallier à nous dès ce soir pour que nous ayons un vrai groupe d'opposition à l'Assemblée nationale, susceptible de faire barrage à M. Macron. Quant à moi, dès demain matin, je serai sur le terrain pour continuer la campagne."
Pour Richard Flandin, candidat de la Majorité pour la France (Union populaire de la droite et du centre) soutenu par Les Républicains, l'UDI et CPNT, arrivé en quatrième position (12,12%), "Dans les premiers résultats, la surprise, c'est le raz-de-marée de l'étiquette Macron ! On ne peut pas dire que le raz-de-marée soit en lien avec le candidat choisi parce qu'on ne le connaît pas. L'étiquette présidentielle suffit ! Cela fait 18 mois que je suis en campagne. J'ai entendu dire qu'il fallait des élus de terrain, qu'il fallait être présent... J'ai fait toutes les fêtes de villages, je suis allé à la rencontre des associations, j'ai tout fait. Mais c'est la réalité, il faut revoir la façon de faire de la politique. Le bon côté, c'est que je verrai un peu plus ma famille ! Je ne donne pas de consigne de vote. Chacun est libre de son choix, comme pour la Présidentielle. En tout cas, je peux me regarder dans la glace, je n'ai pas honte et maintenant dans la 6e circonscription, je suis connu. Merci à mon équipe de campagne qui a été impeccable."
Pour Karine Voinchet, candidate de la France Insoumise, arrivée troisième (13,42%), "Qualifiée ou pas, dans tous les cas nous nous sommes bien battus ! Cette campagne a été belle, innovante, généreuse et intelligente. Nous étions constamment sur la brèche à la rencontre des citoyens qui ne me connaissaient pas. La tactique était la bonne malgré nos moyens, sans trop d'aide de la presse et desservis par l'abstention, nous ne sommes pas au second tour... Entre la chaleur et le Ramadan, dans les cités les gens ne sont peut-être pas allés voter. Voilà les quelques voix qui nous font défaut... Mais quelle aventure, waouh ! Globalement, c’est à refaire ! Dès demain lundi nous allons réfléchir à la suite. Je ne donne pas encore de consigne de vote car nous nous réunissons lundi soir pour en parler mais d’ores et déjà je peux vous dire qu’il ne faut pas une voix en faveur du Front National !"
Anthony MAURIN et Philippe GAVILLET de PENEY