LÉGISLATIVES Les candidats EELV descendent dans l’arène
Dans le Gard, les six candidats et leurs suppléants ont été présentés hier soir, au siège du parti rue Emile Jamais.
Quand on leur demande leur objectif électoral, un silence assourdissant fait office de réponse. Il est soudain brisé par Benjamin Deceuninck, candidat de sur la 5e circonscription. « On y va pour gagner ! », lance-t-il, combatif. La victoire, tous n’y croient pas. Par contre, les candidats écologistes croient en la nécessité de défendre leurs idées lors des élections. Aux Législatives, EELV a fait le choix de présenter des candidats dans les six circonscriptions du Gard, contrairement au PS qui a retiré ses candidats sur la 1e, 2e et 3e circonscription à cause du « risque FN ».
« Nous faisons une campagne pour et pas contre », dénonce Marie-Pierre Mercier, prétendante sur la 3e, « la lutte contre le Front National ne se mène pas en retirant des candidats, mais en s’occupant des territoires.» Sa suppléante, Sabine Revel renchérit : « Nous devons donner aux électeurs la possibilités de voter pour nous.» Des voix qui serviront aussi à financer leur parti. Puisque l’aide publique de l’État dépend notamment du résultat obtenu au premier tour des Législatives.
Le casting des candidats EELV
Tour à tour, chaque candidat et son suppléant se présentent. Sous les feux des projecteurs, la 2e circonscription est l’arène dans laquelle Béatrice Leccia, cadre dans la fonction publique, a choisi de descendre. Avec son suppléant Didier Caire, le duo défend la « cause animale ». Une réponse à leur adversaire et ancienne torera a cheval, Marie Sara (La République en marche) : « Nous défendons les traditions de la bouvine qui met en avant l’animal plus que l’homme », pense Didier Caire, taclant la corrida de « tradition finissante et cruelle. Ça doit cesser ! » Sur la 5e, Benjamin Deceuninck part au combat. Gérant d’une SCOP, il met en avant « l’économie sociale et solidaire afin de changer les rapports que nous avons avec la production et l’économie.»
Dans le Gard rhodanien (3e circonscription) où se trouve le site nucléaire de Marcoule, Marie-Pierre Mercier portera l’urgence de la transition écologique. Professeur d’économie et de gestion, elle alerte sur les dangers du nucléaire et la nécessité « d’en sortir pour favoriser les énergies renouvelables ». Sur la 4e circonscription, Dirk Offringa défendra l’Europe. Originaire des Pays-Bas, le candidat assure que l’Union est « la masse critique nécessaire pour faire face aux autres puissances. Mais il faut modifier son fonctionnement pour qu’elle soit plus démocratique.»
Sur la 1e circonscription, Dominique Andrieu-Bonnet part au combat. Directrice d’école, la candidate veut sensibiliser l’opinion sur le danger des « perturbateurs endocriniens ». Ces substances chimiques qui perturbent notre système hormonal et provoquent des maladies. Sur la 6e circonscription, Sibylle Jannekeyn défendra les couleurs EELV, dont elle est la porte-parole au niveau régional. L’écologiste fera face à son ancien camarade : le député sortant Christophe Cavard, démissionnaire du parti en 2015.
À gauche, l'échec du rassemblement
Aux Législatives, l’autonomie d’EELV n’est pas leur première option. Rallié à Benoît Hamon pour la Présidentielle : « le programme des Législatives n’est pas du tout celui de la Présidentielle… » Sans grande surprise, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon leur a émis une fin de non recevoir. Quand au PCF, l’alliance aux Régionales 2015 n’a pas été réitérée aux Législatives. « Ils n’ont pas voulu nous accorder une place de titulaire dans le Gard », se désole un écologiste.
En campagne, EELV plante ses idées, espérant les voir germer dans la société… Au risque de n’apparaître comme des candidatures de témoignage.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com