MANDUEL Clé de sol : le parrain Roberto Alagna montre la voix
Parrain du premier festival Clé de Sol en Costières initié par la communauté d'agglomération Nîmes Métropole, le Franco-Napolitain Roberto Alagna a régalé 1 200 privilégiés, lundi soir, dans le cadre somptueux des vignes du château de Campuget à Manduel.
Associant d'emblée ses complices à sa prestation, le chef d’orchestre, arrangeur et pianiste Yvan Cassar, le mandoliniste et guitariste Thomas Cœuriot, et le contrebassiste Benoît Dunoyer de Segonzac, le ténor, souriant et bronzé, a rapidement mis le public dans la poche de son élégant costume noir à paillettes.
Lundi soir, le château de Campuget avait, comme lui, revêtu ses plus beaux atours pour accueillir quelque 1 200 mélomanes, ravis d'entendre en direct et de voir en chair et en os celui qui triompha récemment à l’Opéra Bastille, et en corollaire sur le petit écran, dans son interprétation de Don José dans le Carmen de Georges Bizet. "Nous sommes ravis d'être les parrains de la première édition de ce festival. Nous espérons que vous serez chaque année plus nombreux. Mais sachez que ce soir, vous êtes 1 200 !"
Le ton était donné... Aussi chevelu que talentueux, Yvan Cassar donnait le la sur son clavier et, malgré des conditions acoustiques rendues difficiles par le vent, les premiers accords aux accents napolitains faisaient bruire une foule qui ne demandait qu'à s'enthousiasmer. Fidèle à une réputation non usurpée, Roberto Alagna montrait la voie en donnant... de la voix et faisait grimper le thermomètre au sein d'un auditoire recueilli. Et quand le ténor tape dans les mains, c'est la foule entière qui le suit comme un seul homme pour accompagner les chansons tirées de l'album écrit par son frère Frédérico et dédié à sa fille, Malèna.
Des chansons et des airs traditionnels de Sicile où il est question d'Italie, de joie, de tristesse - souvent- et d'amour -toujours !-. Puissante et souple, la voix cristalline monte sous la voûte étoilée du ciel de Manduel sans que rien ne puisse l'arrêter ou lui faire obstacle.
Le ton se fait plus confidentiel quand, à l'issue d'une chanson, l'artiste se risque à imiter la voix de Marlon Brando pour adresser un message amical à son frère : "Frédo, ils ont aimé ta chanson" avant d'enchaîner avec les première mesure de "Parla pui piano" (Parle plus bas), le titre phare du film Le Parrain, qui déclenche une nouvelle salve d'applaudissements. Avec le Napolitain Alagna, Clé de Sol en Costières tient son parrain. Et quel parrain !
Philippe GAVILLET de PENEY
philippe@objectifgard.com