Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 02.07.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 579 fois

MARDI ÉCO Avec la PME gardoise Fadilec, l’industrie du futur c’est pour aujourd’hui

Le fondateur et gérant de Fadilec, Didier Farigoule, en pleine présentation d'un des projets de son entreprise (Photo : DR)

La PME Fadilec, installée dans la région lyonnaise et dans le Gard, à Laudun-l’Ardoise, a reçu récemment le prix EDF Pulse Occitanie pour ses solutions innovantes dans le domaine de l’industrie du futur.

L’occasion de rendre une visite à cette PME indépendante qui prouve que l’innovation dans des domaines aussi techniques que le nucléaire, la pharmaceutique ou encore l’aviation n’est pas l’apanage des grands groupes.

Créée il y a 25 ans, implantée à Laudun depuis 15 ans, Fadilec compte aujourd’hui 50 collaborateurs, pour la plupart ingénieurs, techniciens et chercheurs. À sa tête, Didier Farigoule, un homme au débit de mitraillette et aux idées qui vont tout aussi vite. « La transition numérique, l’industrie du futur, l’intelligence artificielle, la cobotique (*), on y est depuis 25 ans, revendique-t-il. C’est juste que ça s’appelait autrement. » Alors lorsque EDF a lancé son concours Pulse Occitanie, pour mettre en avant les start-up et PME innovantes dans l’industrie 4.0, Fadilec a naturellement participé.

Bien lui en a pris, car l’entreprise a raflé un prix avec un projet autour de la conformité des fûts entrants sur l’incinérateur de déchets radioactifs Cyclife (ex-Socodei Centraco, à Marcoule). Il s’agit rien de moins que d’une chaîne de contrôle des fûts robotisée et semi-autonome qui permette de garantir leur conformité parfaite. Un projet qui comporte des instruments de mesure, mais aussi et surtout « des solutions de cobotique, d’intelligence artificielle et de vision, avec du deep learning (**) », présente le fondateur et gérant. Le but est de « moins exposer les collaborateurs, remplacer l’humain où il y a un risque d’exposition et de mauvaise interprétation de mesure », précise Didier Farigoule.

Éric Villatel, directeur de l'usine Centraco Cyclife à Marcoule, et Didier Farigoule, gérant de Fadilec (DR)

« C’était de la science-fiction il y a encore 20 ans »

Avec ce prix, c’est un coup de boost que va connaître ce projet : « Nous allons réaliser une étude de faisabilité pour EDF pour aller plus loin, et en 2020 réaliser une démonstration à l’échelle 1 du concept toujours en collaboration avec EDF », présente Didier Farigoule, qui va pouvoir expérimenter son concept, in situ, sur un site EDF. En ligne de mire : « Arriver à un produit commercialisable », note le chef d’entreprise, qui voit des perspectives aussi hors de France pour ce projet, car « la problématique des déchets nucléaire est mondiale. » Et localement, « créer une filière sur le territoire, avec de l’emploi », avance Didier Farigoule.

Une filière innovante pour laquelle il a créé en 2018 Fadilec innovation system, pour faire de la recherche et développement. La PME s’implique également dans plusieurs groupes de travail sur l’usine du futur, ainsi que dans le pôle de compétitivité Nuclear Valley, et compte parmi ses clients le CEA, Orano, EDF pour le nucléaire, et d’autres grands noms comme Airbus, Sanofi ou encore Thalès dans ses autres domaines d’activité. Une sacrée carte de visite, sur un domaine, l’industrie du futur, où Fadilec est en avance.

Et pour se développer, l’entreprise cherche de nouveaux talents. « C’est une grosse problématique », admet le chef d’entreprise, qui prend cinq à sept apprentis par an et qui lance un appel : « Venez dans des PME comme la nôtre, nous travaillons aussi sur les nouvelles technologies. » Le tout sur un marché « qui frémit fortement, notamment à l’export », ajoute-t-il. Car Didier Farigoule le martèle : « C’est une révolution qui est en train de se préparer. C’était de la science-fiction il y a encore 20 ans, aujourd’hui ce sont des solutions techniques quasiment opérationnelles. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

* « Un cobot, c’est un robot collaboratif, au contact de l’humain, capable de "dialoguer", d’échanger avec l’humain pour effectuer des tâches difficiles ou à risque », explique Didier Farigoule.

** Il s’agit d’un type d’intelligence artificielle qui permet à une machine d’apprendre par elle-même, et plus seulement d'exécuter des tâches programmées.

Thierry Allard

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